Le ministère de la Culture, la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr), en collaboration avec certains artistes, dont le lead-vocal du groupe Magic System, A’safo, organisent actuellement une caravane de la réconciliation et de la paix, sur tout le territoire ivoirien. Celle-ci a démarré, le samedi 20 octobre dernier, dans la ville balnéaire et touristique du Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire, San Pedro. Mais auparavant, pour la réussite parfaite de cette opération, A’salfo a initié une rencontre avec les artistes exilés, afin de les convaincre de rentrer au pays.
L’inopportunité du choix de San Pedro
Dans l’entendement du commun des mortels, la ville de San Pedro est une ville touristique, vue son ouverture sur la mer et la présence sur son périmètre, beaucoup de sites touristiques. C’est pourquoi, cette ville est fréquentée par une forte communauté européenne. Choisir celle-ci, comme point de départ d’une caravane qui va amener les Ivoiriens à se réconcilier, est un peu paradoxal et semble être une simple villégiature des artistes. Dans la mesure où, la région qui a payé un lourd tribut dans cette guerre qui a divisé la Côte d’Ivoire et même continue de le faire, est connue de tous. C’est la région de l’Ouest, avec des villes martyres, comme Duékoué et Bangolo. Commencer une telle caravane, suivie d’actions sociales dans ces villes, aiderait à la compréhension de tous. Puisque le budget de cette promenade de santé s’élève, dit-on, à près de 900 millions Fcfa. De quoi à pouvoir entamer la construction de petits logements, pour les populations déplacées et exilées, qui n’attendent que cela pour rentrer chez elles et songer à une réconciliation réelle. Selon une source proche des organisateurs, tous les artistes cooptés sont plus que préoccupés par les enveloppes d’argent, qu’ils vont recevoir, lors de cette tournée, que les douleurs des populations à visiter. D’où l’existence de conflit latent, lié à la disproportion dans la répartition des cachets. C’est d’ailleurs pour camoufler cette magouille, ajoute notre source, que la plupart des journaux de l’opposition ont été écartés pour la couverture médiatique de l’événement.
Les conditions des exilés toujours pas satisfaites
Si des artistes et non des moindres, ont refusé d’accompagner la caravane lancée par Asalfo, c’est bien parce que bon nombre de leurs exigences n’ont pas encore été pris en compte par les nouvelles autorités du pays. En effet, des artistes exilés ont posé des conditions de leur retour au pays. Il s’agit entre autres, de la libération du Président Gbagbo, des prisonniers politiques et de la réhabilitation de tous leurs biens détruits, mais surtout garantir leur sécurité. L’un des leurs n’a pas hésité de lancer « je ne viendrai pas à Abidjan pour cette caravane». Il s’agit de Gadji Celi, président des artistes de Côte d’Ivoire, dont le retour devait constituer un gros coup dans l’initiative d’Asalfo. Pour Gadji, sa sécurité est loin d’être garantie. Et c’est dans ce contexte qu’a débuté la caravane de la réconciliation et de la paix. Comme pour dire aux exilés, que les artistes de Côte d’ Ivoire peuvent le faire sans eux. Le train de la sensibilisation a pu prendre certains groupes, dont certains sans leur tête, à l’image des Galliets qui, eux sont arrivés sans leur lead vocal, qui n’est pas sur la même longueur d’onde que ses partenaires. Cette caravane qui démarre dans une telle atmosphère, semble passer à côté de la plaque.
Renaud Djatchi
L’inopportunité du choix de San Pedro
Dans l’entendement du commun des mortels, la ville de San Pedro est une ville touristique, vue son ouverture sur la mer et la présence sur son périmètre, beaucoup de sites touristiques. C’est pourquoi, cette ville est fréquentée par une forte communauté européenne. Choisir celle-ci, comme point de départ d’une caravane qui va amener les Ivoiriens à se réconcilier, est un peu paradoxal et semble être une simple villégiature des artistes. Dans la mesure où, la région qui a payé un lourd tribut dans cette guerre qui a divisé la Côte d’Ivoire et même continue de le faire, est connue de tous. C’est la région de l’Ouest, avec des villes martyres, comme Duékoué et Bangolo. Commencer une telle caravane, suivie d’actions sociales dans ces villes, aiderait à la compréhension de tous. Puisque le budget de cette promenade de santé s’élève, dit-on, à près de 900 millions Fcfa. De quoi à pouvoir entamer la construction de petits logements, pour les populations déplacées et exilées, qui n’attendent que cela pour rentrer chez elles et songer à une réconciliation réelle. Selon une source proche des organisateurs, tous les artistes cooptés sont plus que préoccupés par les enveloppes d’argent, qu’ils vont recevoir, lors de cette tournée, que les douleurs des populations à visiter. D’où l’existence de conflit latent, lié à la disproportion dans la répartition des cachets. C’est d’ailleurs pour camoufler cette magouille, ajoute notre source, que la plupart des journaux de l’opposition ont été écartés pour la couverture médiatique de l’événement.
Les conditions des exilés toujours pas satisfaites
Si des artistes et non des moindres, ont refusé d’accompagner la caravane lancée par Asalfo, c’est bien parce que bon nombre de leurs exigences n’ont pas encore été pris en compte par les nouvelles autorités du pays. En effet, des artistes exilés ont posé des conditions de leur retour au pays. Il s’agit entre autres, de la libération du Président Gbagbo, des prisonniers politiques et de la réhabilitation de tous leurs biens détruits, mais surtout garantir leur sécurité. L’un des leurs n’a pas hésité de lancer « je ne viendrai pas à Abidjan pour cette caravane». Il s’agit de Gadji Celi, président des artistes de Côte d’Ivoire, dont le retour devait constituer un gros coup dans l’initiative d’Asalfo. Pour Gadji, sa sécurité est loin d’être garantie. Et c’est dans ce contexte qu’a débuté la caravane de la réconciliation et de la paix. Comme pour dire aux exilés, que les artistes de Côte d’ Ivoire peuvent le faire sans eux. Le train de la sensibilisation a pu prendre certains groupes, dont certains sans leur tête, à l’image des Galliets qui, eux sont arrivés sans leur lead vocal, qui n’est pas sur la même longueur d’onde que ses partenaires. Cette caravane qui démarre dans une telle atmosphère, semble passer à côté de la plaque.
Renaud Djatchi