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Politique Publié le mercredi 24 octobre 2012 | Nord-Sud

Quand le général se décrédibilise !

Sans doute pour démontrer que c’est lui qui tient les manettes, le général quatre étoiles, patron de l’armée ivoirienne a embouché la trompette des assurances. Devant les troupes, à la faveur d’une tournée de sensibilisation entamée lundi, le général Soumaïla Bakayoko a révélé que le commando qui harcèle les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) depuis début août, n’a rien de mystérieux. « Nous savons à qui nous avons affaire. Nous allons lutter fermement contre ces ennemis du pays qui nous trouverons toujours sur leur chemin ; la capacité d’une force s’apprécie par rapport à sa réaction », a assuré menaçant, le patron de la grande muette. Puis, enfonçant un peu plus son clou, le général de corps d’armée ajoute : « Nous nous sommes engagés résolument dans la réconciliation mais, je n’accepterai pas que certains parmi nous jouent un double jeu ». Une sortie qui au lieu d’apaiser, provoque de l’indignation au sein de l’opinion publique nationale. « Si le général Bakayoko connaît les ennemis comme il l’a prétendu hier, pourquoi peine-t-il à les neutraliser ? On admet qu’il abat un travail remarquable pour reconstruire une armée digne de la Côte d’Ivoire sur le chemin du redressement économique mais, en même temps qu’il rebâtit, il doit assurer la sécurité des Ivoiriens et des Institutions. Je ne crois pas que la réconciliation fasse partie des missions à lui confiées », a rembarré hier, un leader politique proche de la coalition au pouvoir, sous le couvert de l’anonymat. Visiblement plus énervé que le chef d’état-major général des Frci, notre interlocuteur appelle les principaux chefs de l’armée à vite remplacer « le boulon défaillant faute de quoi, ils seront appelés à prendre la porte. Soit vous vous dites que ce sont des ennemis à neutraliser et vous le faites, soit vous continuez de ressasser le même discours qu’on entend après chaque attaque et nous comprendrons que vous êtes les complices des assaillants. Et, on sera obligé de demander à celui qui vous a confié les rênes de l’armée, de vous dessaisir de la charge. Je ne suis pas seul à tenir ce raisonnement. Croyez-moi, de nombreux Ivoiriens pensent comme moi ». No comment.

Marc Dossa
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