Après l’ouverture de la nouvelle saison, le PCA de l’Africa Sports, Koné Cheick Oumar, s’est confié à Nord Sud Quotidien dans un entretien. Sans langue de bois, il aborde les crises de la saison dernière, l’avenir du club Oyé et répond à ses détracteurs.
Peut-on dire que les nombreuses crises de la saison dernière sont derrière vous ?
Dire que la crise est derrière, oui dans le sens que nous avons pardonné à tout le monde. Maintenant est-ce que les effets sont derrière ? Non. Il faut se baser sur les effets de ce qui s’est passé l’an dernier pour construire l’avenir. Nous tirons les leçons de cette situation. Nous sommes en train de mieux organiser la maison, les supporters, les joueurs et même les dirigeants pour que l’Africa puisse imprimer sa marque au championnat national.
Sur qui vous êtes-vous appuyé quand le bateau Oyé tanguait ?
Je me suis appuyé sur moi-même. Je n’ai compté sur personne. Vous ne me connaissez pas bien mais, je suis très solitaire en matière de combat. Dans une bataille, je ne compte que sur mes forces. On ne sait jamais quand celui sur qui vous comptez peut vous lâcher. Donc, dès que le bateau a tangué, j’ai compté sur mes forces, la loi, les textes. Ce n’était pas compliqué à faire. Le bateau tanguait parce que selon des gens de mauvaise foi les joueurs n’étaient pas payés.
Vrai ou faux ?
Oui, mais, qui enlevait l’argent pour les payer ? Tout ça c’était des tentatives de déstabilisation morale. Je sais que parmi tous ceux qui faisaient cela, personne n’a voulu prendre ma place. Parce que prendre ma place, cela suppose qu’on doit faire ce que je fais, mettre la main à la poche. Or, personne ne peut le faire.
Pouvez-vous nous assurer que désormais vous êtes le seul maître à bord du navire vert et rouge ?
Est-ce que j’ai envie d’être le seul maître à bord ? Je ne suis pas un dictateur. Je n’ai pas envie d’être le seul maître à bord. Seulement, le président reste le président. De là à être le seul maître à bord, non. Je pense que l’Africa Sports, c’est un conseil d’administration composé de 11 membres. J’espère simplement que chacun sait ce qu’il a à faire, que chacun sait la responsabilité qui lui incombe. Dans le cas contraire, on sera obligé de changer les membres. Mais, pour l’instant, nous n’en sommes pas là.
Si le renvoi de Toto Nobile était à refaire, le réferez-vous ?
Renvoi de Nobile ? Je n’utiliserai pas ce terme. J’ai plutôt tiré les conséquences d’un manque de bons résultats, de mauvais comportements et demandé à l’encadrement technique de se mettre à la disposition de mon secrétariat général pour de nouvelles décisions.
De quel mauvais comportement s’agit-il exactement ?
Il s’agit d’insubordination à l’égard du président que je suis. Ce n’est pas pardonnable. Alors, il fallait prendre des décisions. Le temps que nous examinions tout cela, Toto Nobile avait déjà filé au Séwé, à ma grande surprise. Pourtant, il est encore sous contrat avec l’Africa Sports. La preuve, il ne peut pas vous brandir actuellement une lettre de licenciement de la part de l’Africa Sports d’Abidjan. Nous avions prévu de l’affecter à un autre poste : à la formation, au recrutement… Il y avait beaucoup de possibilités qu’on pouvait lui offrir avec son rôle de manager général. Donc je peux vous dire que c’est Nobile qui a claqué la porte de l’Africa. Et nous sommes en droit de lui demander des dommages et intérêts.
N’est-ce pas plutôt vous qui lui devez des mois d’arriérés de salaire?
C’est plutôt lui qui doit nous dédommager. Moi, je ne lui dois rien. Il ne peut pas me regarder dans les yeux pour me dire que je lui dois. Bien au contraire.
Pensez-vous que le noyau de l’Africa cette saison peut reconquérir le titre ?
On a le même noyau à un ou deux éléments près. Cette ossature-là peut reconquérir le titre que nous avons perdu pas sur le terrain mais sur papier.
Justement où en est l’affaire Inaï Stéphane ?
Nous cherchons toujours à trouver une solution avec la Fédération ivoirienne de football (FIF). L’affaire est au Tribunal arbitral du sport (TAS), une juridiction internationale. Ilfait son travail, continue d’organiser des audiences. Le 19 octobre dernier la FIF et l’Africa se sont retrouvées à Lausanne en Suisse (ndlr, siège du TAS) et je crois que dans le courant de ce mois, il rendra un verdict. Mais, nous Africa Sports, avons récemment adressé un courrier à la FIF dans lequel nous avons souhaité que l’affaire soit réglée en interne. On n’a pas besoin que cette affaire soit encore plus exposée. J’attends donc les nouvelles relatives à ce courrier.
N’est-ce pas pourtant vous qui avez porté l’affaire au TAS ?
Oui, évidemment et cela en suivant la procédure inscrite dans les textes de la FIF qui font du TAS la plus haute juridiction pour le règlement des conflits en matière de Sport. Si nous ne l’avions pas fait, avec le verdict que la FIF a déjà donné, l’affaire aurait été classée. Mais en allant au TAS, on s’est donné les moyens de discuter encore.
Pour aboutir à quoi puisque la FIF a déjà tranché…
Le TAS est notre voie de recours puisque ce verdict ne nous convient pas. Pour nous, il fallait encore discuter. Et le fait que l’affaire soit pendante au TAS, cela nous donne l’occasion de nous asseoir avec les responsables fédéraux. Mais nous disons qu’il faut mettre balle à terre.
Quel a été votre budget de recrutement cette saison ?
Nous n’avons pas fait beaucoup de recrutement. Nous avons au contraire céder beaucoup de joueurs. Mais le recrutement n’est pas fini. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure renforcer certains secteurs que nous jugeons faibles. Je ne vous dirai donc pas combien nous avons investi mais c’est un beau pactole quoi qu’inférieur à celui déboursé l’an dernier.
Vous disiez que vous feriez de l’Africa le Real Madrid d’Afrique. Mais les saisons passent…
Vous pensez que le Real Madrid s’est construit en une saison ? Attention ! J’ai dit que nous ferions de l’Africa le Real Madrid d’Afrique. Je l’ai dit et je le maintiens. D’abord, si vous regardez bien, au niveau du système de jeu, l’Africa est bien le Real Madrid d’Afrique. C’est un jeu direct, réaliste. Maintenant comme Madrid, il nous faut organiser les supporters, construire des infrastructures pour le club de sorte à ce qu’il fasse envie. Depuis notre arrivée, nous essayons de faire des fondations solides afin de bâtir notre projet ambitieux. L’Africa est en train de devenir une maison complète.
Parlant d’infrastructures, le siège n’est même pas encore terminé. Explications ?
On ne va pas toujours revenir sur cette histoire de siège. Vous avez déjà vu quelqu’un construire quand il y a l’instabilité. Vous parliez de bateau oyé qui a tangué. Est-ce qu’on peut bâtir quand il y a un tremblement de terre ? Mon problème aujourd’hui, c’est de stabiliser le club. Pour le siège, la boutique est terminée, c’est déjà bon.
En ville, les bruits disent que vous vous êtes fait passer pour un milliardaire afin de prendre en main le club. Est-ce vrai ?
Je ne comprends pas les gens. Donc l’Africa cherchait un milliardaire ? Cela sous-entend-il que pour régler les problèmes de l’Africa, il fallait des milliards ? Vous avez vu le bilan que j’ai fait à l’Assemblée générale ? Vous avez vu combien d’argent le club a dépensé ? C’est moi seul qui ai assumé toutes ces charges. Il n’y en n’a pas deux? Je vous laisse faire les calculs avec les chiffres donnés à l’Ag. N’oubliez pas d’y rajouter les demandes de multiples membres associés qui viennent tous les jours pour qu’on les aide. Ajoutez aussi les aides parallèles aux joueurs. Et dites-moi si ça ne dépasse pas le milliard. Je ne veux pas rentrer dans la polémique mais sachez qu’on peut ne pas dépenser un milliard, deux milliards d’un seul coup mais sur la durée, peut-être que sur une année, on peut atteindre le milliard de dépense. Que les gens nous laissent travailler en paix.
Quel sera votre plus grand adversaire cette saison ?
Ce sera nous-mêmes. Si je ne mets pas les moyens à la disposition du staff technique, des joueurs, si je ne crée pas les conditions pour qu’ils soient à l’aise, nous ne serons pas champions. Mais si je fais tout ça, rien ne pourra nous barrer la route du titre. C’est surtout le Séwé que nous cherchons à gagner cette saison.
Interview réalisée par Sanh Séverin
Peut-on dire que les nombreuses crises de la saison dernière sont derrière vous ?
Dire que la crise est derrière, oui dans le sens que nous avons pardonné à tout le monde. Maintenant est-ce que les effets sont derrière ? Non. Il faut se baser sur les effets de ce qui s’est passé l’an dernier pour construire l’avenir. Nous tirons les leçons de cette situation. Nous sommes en train de mieux organiser la maison, les supporters, les joueurs et même les dirigeants pour que l’Africa puisse imprimer sa marque au championnat national.
Sur qui vous êtes-vous appuyé quand le bateau Oyé tanguait ?
Je me suis appuyé sur moi-même. Je n’ai compté sur personne. Vous ne me connaissez pas bien mais, je suis très solitaire en matière de combat. Dans une bataille, je ne compte que sur mes forces. On ne sait jamais quand celui sur qui vous comptez peut vous lâcher. Donc, dès que le bateau a tangué, j’ai compté sur mes forces, la loi, les textes. Ce n’était pas compliqué à faire. Le bateau tanguait parce que selon des gens de mauvaise foi les joueurs n’étaient pas payés.
Vrai ou faux ?
Oui, mais, qui enlevait l’argent pour les payer ? Tout ça c’était des tentatives de déstabilisation morale. Je sais que parmi tous ceux qui faisaient cela, personne n’a voulu prendre ma place. Parce que prendre ma place, cela suppose qu’on doit faire ce que je fais, mettre la main à la poche. Or, personne ne peut le faire.
Pouvez-vous nous assurer que désormais vous êtes le seul maître à bord du navire vert et rouge ?
Est-ce que j’ai envie d’être le seul maître à bord ? Je ne suis pas un dictateur. Je n’ai pas envie d’être le seul maître à bord. Seulement, le président reste le président. De là à être le seul maître à bord, non. Je pense que l’Africa Sports, c’est un conseil d’administration composé de 11 membres. J’espère simplement que chacun sait ce qu’il a à faire, que chacun sait la responsabilité qui lui incombe. Dans le cas contraire, on sera obligé de changer les membres. Mais, pour l’instant, nous n’en sommes pas là.
Si le renvoi de Toto Nobile était à refaire, le réferez-vous ?
Renvoi de Nobile ? Je n’utiliserai pas ce terme. J’ai plutôt tiré les conséquences d’un manque de bons résultats, de mauvais comportements et demandé à l’encadrement technique de se mettre à la disposition de mon secrétariat général pour de nouvelles décisions.
De quel mauvais comportement s’agit-il exactement ?
Il s’agit d’insubordination à l’égard du président que je suis. Ce n’est pas pardonnable. Alors, il fallait prendre des décisions. Le temps que nous examinions tout cela, Toto Nobile avait déjà filé au Séwé, à ma grande surprise. Pourtant, il est encore sous contrat avec l’Africa Sports. La preuve, il ne peut pas vous brandir actuellement une lettre de licenciement de la part de l’Africa Sports d’Abidjan. Nous avions prévu de l’affecter à un autre poste : à la formation, au recrutement… Il y avait beaucoup de possibilités qu’on pouvait lui offrir avec son rôle de manager général. Donc je peux vous dire que c’est Nobile qui a claqué la porte de l’Africa. Et nous sommes en droit de lui demander des dommages et intérêts.
N’est-ce pas plutôt vous qui lui devez des mois d’arriérés de salaire?
C’est plutôt lui qui doit nous dédommager. Moi, je ne lui dois rien. Il ne peut pas me regarder dans les yeux pour me dire que je lui dois. Bien au contraire.
Pensez-vous que le noyau de l’Africa cette saison peut reconquérir le titre ?
On a le même noyau à un ou deux éléments près. Cette ossature-là peut reconquérir le titre que nous avons perdu pas sur le terrain mais sur papier.
Justement où en est l’affaire Inaï Stéphane ?
Nous cherchons toujours à trouver une solution avec la Fédération ivoirienne de football (FIF). L’affaire est au Tribunal arbitral du sport (TAS), une juridiction internationale. Ilfait son travail, continue d’organiser des audiences. Le 19 octobre dernier la FIF et l’Africa se sont retrouvées à Lausanne en Suisse (ndlr, siège du TAS) et je crois que dans le courant de ce mois, il rendra un verdict. Mais, nous Africa Sports, avons récemment adressé un courrier à la FIF dans lequel nous avons souhaité que l’affaire soit réglée en interne. On n’a pas besoin que cette affaire soit encore plus exposée. J’attends donc les nouvelles relatives à ce courrier.
N’est-ce pas pourtant vous qui avez porté l’affaire au TAS ?
Oui, évidemment et cela en suivant la procédure inscrite dans les textes de la FIF qui font du TAS la plus haute juridiction pour le règlement des conflits en matière de Sport. Si nous ne l’avions pas fait, avec le verdict que la FIF a déjà donné, l’affaire aurait été classée. Mais en allant au TAS, on s’est donné les moyens de discuter encore.
Pour aboutir à quoi puisque la FIF a déjà tranché…
Le TAS est notre voie de recours puisque ce verdict ne nous convient pas. Pour nous, il fallait encore discuter. Et le fait que l’affaire soit pendante au TAS, cela nous donne l’occasion de nous asseoir avec les responsables fédéraux. Mais nous disons qu’il faut mettre balle à terre.
Quel a été votre budget de recrutement cette saison ?
Nous n’avons pas fait beaucoup de recrutement. Nous avons au contraire céder beaucoup de joueurs. Mais le recrutement n’est pas fini. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure renforcer certains secteurs que nous jugeons faibles. Je ne vous dirai donc pas combien nous avons investi mais c’est un beau pactole quoi qu’inférieur à celui déboursé l’an dernier.
Vous disiez que vous feriez de l’Africa le Real Madrid d’Afrique. Mais les saisons passent…
Vous pensez que le Real Madrid s’est construit en une saison ? Attention ! J’ai dit que nous ferions de l’Africa le Real Madrid d’Afrique. Je l’ai dit et je le maintiens. D’abord, si vous regardez bien, au niveau du système de jeu, l’Africa est bien le Real Madrid d’Afrique. C’est un jeu direct, réaliste. Maintenant comme Madrid, il nous faut organiser les supporters, construire des infrastructures pour le club de sorte à ce qu’il fasse envie. Depuis notre arrivée, nous essayons de faire des fondations solides afin de bâtir notre projet ambitieux. L’Africa est en train de devenir une maison complète.
Parlant d’infrastructures, le siège n’est même pas encore terminé. Explications ?
On ne va pas toujours revenir sur cette histoire de siège. Vous avez déjà vu quelqu’un construire quand il y a l’instabilité. Vous parliez de bateau oyé qui a tangué. Est-ce qu’on peut bâtir quand il y a un tremblement de terre ? Mon problème aujourd’hui, c’est de stabiliser le club. Pour le siège, la boutique est terminée, c’est déjà bon.
En ville, les bruits disent que vous vous êtes fait passer pour un milliardaire afin de prendre en main le club. Est-ce vrai ?
Je ne comprends pas les gens. Donc l’Africa cherchait un milliardaire ? Cela sous-entend-il que pour régler les problèmes de l’Africa, il fallait des milliards ? Vous avez vu le bilan que j’ai fait à l’Assemblée générale ? Vous avez vu combien d’argent le club a dépensé ? C’est moi seul qui ai assumé toutes ces charges. Il n’y en n’a pas deux? Je vous laisse faire les calculs avec les chiffres donnés à l’Ag. N’oubliez pas d’y rajouter les demandes de multiples membres associés qui viennent tous les jours pour qu’on les aide. Ajoutez aussi les aides parallèles aux joueurs. Et dites-moi si ça ne dépasse pas le milliard. Je ne veux pas rentrer dans la polémique mais sachez qu’on peut ne pas dépenser un milliard, deux milliards d’un seul coup mais sur la durée, peut-être que sur une année, on peut atteindre le milliard de dépense. Que les gens nous laissent travailler en paix.
Quel sera votre plus grand adversaire cette saison ?
Ce sera nous-mêmes. Si je ne mets pas les moyens à la disposition du staff technique, des joueurs, si je ne crée pas les conditions pour qu’ils soient à l’aise, nous ne serons pas champions. Mais si je fais tout ça, rien ne pourra nous barrer la route du titre. C’est surtout le Séwé que nous cherchons à gagner cette saison.
Interview réalisée par Sanh Séverin