Les principaux acteurs de la filière cacao, réunis à Abidjan pour la première Conférence mondiale sur «l`or brun», se sont accordés, vendredi 23 novembre 2012, sur un agenda global destiné à éviter dans le futur un déficit de l`offre par rapport à la demande, redouté par l`industrie. Publié à la clôture de la conférence, cet agenda de quinze pages a pour objectif d`assurer une économie cacaoyère durable, via un plan d`actions pour dix ans, tant au niveau de la production, de l`industrie que des gouvernements et de la consommation. Il appelle les pays producteurs à «l`élaboration et la mise en œuvre de plans nationaux de développement cacaoyer, sur la base d`approches de partenariat public-privé local». Ce type de plan national, boussole de l`économie cacaoyère pour un pays, «doit être formulé de manière transparente et participative avec tous les acteurs», a expliqué lors de la conférence de presse finale Jean-Marc Anga, Directeur exécutif de l`Organisation internationale du cacao (Icco), qui organisait l`événement avec la Côte d`Ivoire, premier producteur mondial avec à elle seule 35,6% de la production mondiale de cacao. Soit 1,41 million de tonnes. Selon M. Anga, il s`agit d`éviter un «déficit structurel» de l`offre par rapport à la demande les années à venir. L`industrie redoute un tel déficit du fait de la demande toujours forte en Europe et en Amérique du Nord, les deux plus grands débouchés et en pleine explosion dans les pays émergents (Brésil, Inde et Chine). Selon le document final, les plans nationaux doivent viser à transformer les exploitations cacaoyères en entreprises commerciales modernes et fournissant «des revenus équitables», alors que de nombreux paysans vivent dans la pauvreté. La hausse de la productivité et de la qualité par l`amélioration des techniques et des équipements, dans le respect de l`environnement, font aussi partie des objectifs affichés.
B. Mafoumgbé
B. Mafoumgbé