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Politique Publié le jeudi 29 novembre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Rose Allogo Mengara, maire de Oyem (au Gabon) dit sa part de vérité : ‘‘C’est la démocratie occidentale qui a amené tous les problèmes en Afrique’’

Présente à la 32ème assemblée générale de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), Rose Allogo Mengara ,maire de l’une des villes les plus importantes du nord du Gabon, a donné son opinion sur les travaux menés par les congressistes, sur la démocratie africaine et à bien d’autres questions…
Nous sommes pratiquement à la fin des travaux qui ont été menés lors de ce congrès de la 32ème assemblée générale de l’AIMF. Quelle leçon, pouvons-nous retenir ?
Je pense que nous avions atteint nos objectifs. Objectifs selon lesquels, nous sommes venus apporter notre solidarité, notre soutien au peuple ivoirien pour qu’il mène une vie beaucoup plus pacifiée, pour qu’il se parle, qu’il se pardonne. Qu’il regarde vers l’avenir pour un jour meilleur par rapport à hier. Pour qu’ensemble, il continue à travailler pour la Côte d’ Ivoire que nous avions toujours considéré comme l’Eléphant d’Afrique. La Côte d’Ivoire qui lorsque l’on arrivait dans sa capitale (économique, Ndlr), Abidjan ne nous donnait pas l’impression d’une nostalgie de son propre pays. Je pense qu’à travers les déchirements qu’il y a eus à travers les efforts des autorités mis en place et avec la main tendue de Dieu sur ce pays, les Ivoiriens doivent faire un effort pour oublier ce qui s’est passé. Pour oublier et accepter de vivre dans la différence. Accepter de travailler à nouveau pour une Côte d’Ivoire beaucoup plus unie. Pour redorer le blason de l’économie de la Côte d’Ivoire. Pour travailler de manière à donner un mérite aux valeurs culturelles à transmettre aux générations futures. Et pour que l’autorité mise en place travaille de connivence avec tous, dans la justice, la paix et la cohésion sociale.

Que pensez-vous de la justice ivoirienne actuelle ?
Je ne peux pas me prononcer sur la justice de la Côte d’Ivoire. Je suis Gabonaise. Et la Côte d’Ivoire est un Etat de droit comme le mien. Je pense que le pouvoir judiciaire est indépendant.

Selon M Bertrand Delanoé maire de Paris, le choix du thème « dialogue interculturel et paix » proposé par l’AIMF pour cette 32ème assemblée générale est une contribution pour la communauté francophone à apporter son soutien au processus de réconciliation entamée par le gouvernement ivoirien. Que recommandez-vous concrètement aux Ivoiriens ?
Vous savez, je pense aux dialogues interculturels parce qu’il y a un brassage de cultures dans votre pays. Plusieurs ethnies se côtoient, les religions se côtoient. Et à partir de ce brassage culturel, vous pouvez tirer le meilleur dans l’ensemble pour aller vers un objectif commun, vers un idéal. Pour une Côte d’Ivoire forte et unie à travers nos valeurs africaines.

Dans l’une de vos interventions lors des ateliers, vous avez réfuté l’idée émise par certains congressistes qui ont affirmé que l’Europe n’a pas de leçons de démocratie à donner à l’Afrique. ?
Disons que j’ai donné mon point de vue par rapport à cette déclaration. On ne peut pas dire que l’Europe ne nous a pas donné de leçons. Parce que la démocratie existait déjà dans nos pays africains, à travers les chefferies, à travers nos manières d’organiser les choses parce qu’il y avait des Rois. Mais avec la démocratie occidentale qui nous à été proposée à partir de l’un des discours de l’ancien Président, François Mitterrand, je me souviens que c’est ici en Côte d’Ivoire que l’ancien Président Jacques Chirac posait le problème de l’immaturité des Africains à pouvoir gérer la démocratie. Lorsqu’on parle de démocratie en Afrique, les Africains ont tendance à aller parfois dans tous les sens. Les gens disent ce qu’il ne faut pas dire. On confond la démocratie à l’anarchie. Certains se cachent dans la société civile pour ne pas apparaître au niveau des partis politiques de l’opposition, même si on les soutient. D’autres se cachent dans les ONG pour ne pas apparaître au niveau des partis politiques de la majorité ou du pouvoir présidentiel. Je crois qu’a ce niveau, nous devons faire le choix de continuer à mettre en valeur notre façon de vivre qui était un mode de démocratique qui faisait en sorte que les Africains vivaient sans heurts. La démocratie à l’Occidental, je crois que c’est elle qui a amené tous les problèmes que nous connaissons aujourd’hui. Une ville comme Abidjan qui était bien construite, a failli être dévastée. Nous avons vu ce qui s’est passé à Brazzaville. Avec la démocratie les gens confondent le mode d’accession au pouvoir parce que c’est la démocratie. Certains veulent accéder par la force. D’autres veulent rester pour préserver leurs intérêts. Je pense qu’à ce niveau, nous avons beaucoup à apprendre de l’Europe.

Un mot sur la démocratie au Gabon ?
Le Gabon est un pays démocratique. Vous avez tous suivi, comment les femmes ont géré la transition. Le monde entier était inquiet de savoir ce qui se passerait au Gabon après le décès du Président Bongo. Ce sont les femmes qui ont géré la transition au Gabon. Le président de la cour constitutionnelle, Mme Marie-Madeleine Mborantsuo, et Mme Rose Francine Rogombé, Présidente du CENA. Les Gabonais sont allés aux urnes. Le résultat des élections est aujourd’hui connu. C’est le Président Ali Bango qui est notre Président, reconnu par tous, sur le plan national et sur le plan international. C’est pourquoi, je pense que dans tout ce qui se fait, il faut associer les femmes à tous les niveaux pour garder la stabilité des Etats.
O. Dama



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Exposition / Photographie
Paul Sika à la galerie Cécile Fakhoury, à partir de demain
Deuxième exposition de la galerie Cécile Fakhoury, la photographie succède aux dessins de Bruly Bouabré et à la peinture de Aboudia. Le photographe ivoirien Paul Sika y expose à partir du 30 novembre 2012 jusqu’au 19 janvier 2013. Il y présentera ‘’L’Appel de Lilian’’ qui est la deuxième (collection II) et nouvelle série de son œuvre. Une rencontre avec la galeriste Cécile Fakhoury le mardi 27 novembre 2012 permet d’avoir une idée de la collection II de Paul Sika.
C’est sa deuxième exposition en Côte d’Ivoire après la galerie le Lab en 2008. Pour Cécile Fakhoury, après quatre années, Paul Sika dont elle reconnait une manière assez particulière de travailler, «à structurer son travail». Les invités découvriront du ‘’Paul Sika’’ à partir d’une boîte à lumière car il utilise un support transparent pour montrer ses créations. Celles-ci ont été réalisées entre décembre 2011 et octobre 2012. S’il est vrai que le visiteur aura une lecture personnelle du travail de mise en scène photographié de Paul Sika, le photographe pour sa part accompagne son œuvre d’un langage.
Comme ‘’Marmite Mousso’’ qui est l’image que chaque invité appréciera sur son carton d’invitation, les personnages de Paul Sika se nomment Lilian (passionné de musique), Fanico Sow (la fille la plus courtisée de sa tribu), Alphabet, Joue Rose, Dandelia, etc. Tous sont des «Yelenistes», des habitants (personnages) du monde imaginaire du photographe. Ainsi Paul Sika qui se définit comme un ‘’photomaker’’, écrit une histoire qu’il met en scène avec des mannequins qui posent dans un décor que lui-même choisit et construit. ‘’Marmite Mousso’’ ou ‘’femme-marmite’’ est une passionnée de cuisine. Dans un fond fait de barrière de planches colorées au pied de laquelle ‘’Marmite Mousso’’, avec geste, pose à côté d’un personnage qui mime un air, Paul Sika ne néglige pas le vêtement (culotte, marmite en caleçon), l’accessoire (bretelles sur un torse nu, foulard), etc.
Paul Sika qui est à l’état civil N’cho Paul Séraphin SIka (né en 1985) rêvait d’être ingénieur en informatique. Mais, fasciné par l’esthétique du film et influencé par le cinéma, il change de veste (il achète un appareil photo) à partir de 2003, à Londres où il y était pour poursuivre ses études en informatique. De retour en Côte d’Ivoire quatre ans après (2007), il trouve son chemin et développe une technique (photomaking) à partir de laquelle il installe ses personnages dans des décors cinématographiques. En 2009, il participe en Afrique du Sud, au Sandton Convention Center au Joburg Art Fair.

Koné Saydoo
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