L’actualité dans le monde du transport est dominée par la réforme du permis de conduire, la mauvaise formation des automobilistes, et les rackets dont sont victimes les moniteurs d’auto écoles de la part des structures chargées de l’élaboration, l’édition et la délivrance du permis de conduire. Koné Tiéhoulé secrétaire général du SYNEEMAE-CI (syndicat national des exploitants, employés et moniteurs des autos écoles) dénonce la mauvaise gestion de leur secteur par le ministre du transport.
Boigny Express : Monsieur le SG du SYNEEMAE-CI, quelle est votre opinion sur le secteur du transport ?
Ce milieu est très inquiétant, j’interpelle le gouvernement et le président Ouattara de ce que la Côte d’Ivoire est championne du monde des accidents. Il y a plus de mille tués sur nos routes par an. Donc, il est urgent que chaque Ivoirien se remette en cause. Est-ce nos routes ? Ou la mauvaise formation dans nos écoles. Est-ce la mauvaise qualité de nos véhicules, parce que le secteur qui est d’utilité publique n’a pas suivi l’évolution de la Côte d’Ivoire ?
Boigny Express : En tant que professionnel de la conduite, quelles sont les véritables raisons ?
La première, c’est le manque de suivi des autos écoles, et de la formation. Il est important de savoir que des pays de la sous-région comme le Burkina Faso, le Sénégal, le Mali… venaient se former en Côte d’Ivoire, malheureusement ces pays nous ont dépassé parce qu’il n’y pas de politique d’orientation et de formation dans les auto-écoles. Le matériel didactique devait être payé hors taxe comme on le voit dans les pays voisins. Il faut initier une formation depuis la maternelle jusqu’à l’obtention du permis de conduire ce qui nous permettrait de rattraper notre retard.
Boigny Express : Face à cet état de chose, que compte faire le SYNEEMAE-CI ?
Le bureau du SYNEEMAE-CI après sa rencontre avec le ministre des transports, a décidé de rencontrer le président de la république pour qu’il vienne libérer du joug sous lequel croupissent les auto-écoles tels que le racket, la corruption, l’intimidation…
Boigny Express : A vous entendre parler, l’on peut dire que votre secteur se porte mal.
Notre secteur se porte très mal, raison pour laquelle des ONG, des mécaniciens, des partis politiques s’érigent en moniteurs et font des permis de conduire.
L’on constate une floraison d’auto-écoles boutiques qui n’ont aucun professionnalisme. Le professionnalisme est en train de foutre le camp parce qu’il n’y a plus de formation et même d’évaluation. Les ministres de tutelles qui se sont succédé et même celui qui est actuellement aux affaires ne s’en occupe pas à cause du racket et de la corruption. En un mot, il y a un véritable manque de conscience professionnelle et l’administration en est responsable.
Boigny Express : Avez –vous des preuves ?
Les textes qui régissent les auto-écoles datent du 6 juin 1998. Les pièces afférentes aux véhicules d’auto-écoles sont méconnues par la police routière. Des directeurs régionaux et des inspecteurs ont plus de candidats au permis de conduire que les auto-écoles. L’OSER forme des moniteurs au rabais qui aujourd’hui ne savent même pas conduire. L’impunité et l’intimidation règnent par la faute du ministre des transports.
Boigny Express : Expliquez- nous clairement cette emprise qu’à l’administration sur les auto-écoles.
Si nous ne nous soumettons pas à leurs exigences, nous ne pouvons pas travailler parce qu’ils détiennent le pouvoir de nous suspendre, ou d’annuler nos examens. Des structures comme la DGTTC, la SONATT, STARTEN Technologies, BIOMEDICAL, INTERFLEXE, la SIGPE nous font une rude concurrence en matière d’auto-écoles. Exemple d’un directeur régional qui vous apporte les dossiers de ses candidats, si vous refusez, il vous empêchera de faire vos examens. Car, il est lui-même inspecteur, juge et arbitre. Nous ne pouvons rien contre eux. Il y a des taxes illégales telles que : le droit d’examen qui s’élève à 2000 francs pour la conduite et 2000 francs pour le code, le retrait d’agrément coûte 100.000 francs, le droit de réception 50.000 francs. Jusqu’à présent on ignore dans quel compte tout cet argent est versé. Il est important de retenir que les inspecteurs de permis de conduire ne sont pas libres. Ils sont contraints à des rendements. La SONATT (société nationale de transports terrestre) perçoit 5000 francs comme frais d’entretien de dossier. Il est important de savoir que la SONATT encaisse encore 5000 francs pour l’authenticité du permis de conduire dont elle détient les archives. Ce qui n’est pas normal.
Boigny Express : Avec toutes ces dérives érigées en normes dans votre milieu, ne pensez-vous pas qu’il est temps d’interpeller le chef de l’Etat qui dit qu’il ferait de la bonne gouvernance son cheval de bataille ?
Après trois demandes d’audience, nous avons constaté qu’il y a des mains occultes qui nous empêchent de le rencontrer pour qu’il ne découvre pas la mauvaise gestion du ministère des transports. C’est en tant que premier ministre que l’actuel président de la république avait défini l’orientation de la politique du transport terrestre. Le général Robert Guéi avait approuvé et abrogé par ordonnance n°2000-63930 du 30 Août 2000 relative aux taxes et redevances perçues par la SONEXTT aujourd’hui SONATT (voir journal officiel de la république de Côte d’Ivoire page 694). Cette ordonnance nous sied normalement et nous voulons son décret d’application. Seul le président peut nous répondre. A partir de cet entretien, nous demandons une audience au Chef de l’Etat pour l’informer de bout en bout sur ce qui se passe concrètement. Voyez-vous, la SONATT qui est une banque des artisans transporteurs est devenue une caisse noire pour tous les ministres qui se sont succédé. Le droit illégal d’examen s’élève aujourd’hui à 4 milliards perçus par la DGTTC et nous exigeons sa restitution. Nous espérons qu’à partir de cet entretien, le président ADO va recevoir les auto-écoles.
Propos recueillis par
Arnaud Houssou
Boigny Express : Monsieur le SG du SYNEEMAE-CI, quelle est votre opinion sur le secteur du transport ?
Ce milieu est très inquiétant, j’interpelle le gouvernement et le président Ouattara de ce que la Côte d’Ivoire est championne du monde des accidents. Il y a plus de mille tués sur nos routes par an. Donc, il est urgent que chaque Ivoirien se remette en cause. Est-ce nos routes ? Ou la mauvaise formation dans nos écoles. Est-ce la mauvaise qualité de nos véhicules, parce que le secteur qui est d’utilité publique n’a pas suivi l’évolution de la Côte d’Ivoire ?
Boigny Express : En tant que professionnel de la conduite, quelles sont les véritables raisons ?
La première, c’est le manque de suivi des autos écoles, et de la formation. Il est important de savoir que des pays de la sous-région comme le Burkina Faso, le Sénégal, le Mali… venaient se former en Côte d’Ivoire, malheureusement ces pays nous ont dépassé parce qu’il n’y pas de politique d’orientation et de formation dans les auto-écoles. Le matériel didactique devait être payé hors taxe comme on le voit dans les pays voisins. Il faut initier une formation depuis la maternelle jusqu’à l’obtention du permis de conduire ce qui nous permettrait de rattraper notre retard.
Boigny Express : Face à cet état de chose, que compte faire le SYNEEMAE-CI ?
Le bureau du SYNEEMAE-CI après sa rencontre avec le ministre des transports, a décidé de rencontrer le président de la république pour qu’il vienne libérer du joug sous lequel croupissent les auto-écoles tels que le racket, la corruption, l’intimidation…
Boigny Express : A vous entendre parler, l’on peut dire que votre secteur se porte mal.
Notre secteur se porte très mal, raison pour laquelle des ONG, des mécaniciens, des partis politiques s’érigent en moniteurs et font des permis de conduire.
L’on constate une floraison d’auto-écoles boutiques qui n’ont aucun professionnalisme. Le professionnalisme est en train de foutre le camp parce qu’il n’y a plus de formation et même d’évaluation. Les ministres de tutelles qui se sont succédé et même celui qui est actuellement aux affaires ne s’en occupe pas à cause du racket et de la corruption. En un mot, il y a un véritable manque de conscience professionnelle et l’administration en est responsable.
Boigny Express : Avez –vous des preuves ?
Les textes qui régissent les auto-écoles datent du 6 juin 1998. Les pièces afférentes aux véhicules d’auto-écoles sont méconnues par la police routière. Des directeurs régionaux et des inspecteurs ont plus de candidats au permis de conduire que les auto-écoles. L’OSER forme des moniteurs au rabais qui aujourd’hui ne savent même pas conduire. L’impunité et l’intimidation règnent par la faute du ministre des transports.
Boigny Express : Expliquez- nous clairement cette emprise qu’à l’administration sur les auto-écoles.
Si nous ne nous soumettons pas à leurs exigences, nous ne pouvons pas travailler parce qu’ils détiennent le pouvoir de nous suspendre, ou d’annuler nos examens. Des structures comme la DGTTC, la SONATT, STARTEN Technologies, BIOMEDICAL, INTERFLEXE, la SIGPE nous font une rude concurrence en matière d’auto-écoles. Exemple d’un directeur régional qui vous apporte les dossiers de ses candidats, si vous refusez, il vous empêchera de faire vos examens. Car, il est lui-même inspecteur, juge et arbitre. Nous ne pouvons rien contre eux. Il y a des taxes illégales telles que : le droit d’examen qui s’élève à 2000 francs pour la conduite et 2000 francs pour le code, le retrait d’agrément coûte 100.000 francs, le droit de réception 50.000 francs. Jusqu’à présent on ignore dans quel compte tout cet argent est versé. Il est important de retenir que les inspecteurs de permis de conduire ne sont pas libres. Ils sont contraints à des rendements. La SONATT (société nationale de transports terrestre) perçoit 5000 francs comme frais d’entretien de dossier. Il est important de savoir que la SONATT encaisse encore 5000 francs pour l’authenticité du permis de conduire dont elle détient les archives. Ce qui n’est pas normal.
Boigny Express : Avec toutes ces dérives érigées en normes dans votre milieu, ne pensez-vous pas qu’il est temps d’interpeller le chef de l’Etat qui dit qu’il ferait de la bonne gouvernance son cheval de bataille ?
Après trois demandes d’audience, nous avons constaté qu’il y a des mains occultes qui nous empêchent de le rencontrer pour qu’il ne découvre pas la mauvaise gestion du ministère des transports. C’est en tant que premier ministre que l’actuel président de la république avait défini l’orientation de la politique du transport terrestre. Le général Robert Guéi avait approuvé et abrogé par ordonnance n°2000-63930 du 30 Août 2000 relative aux taxes et redevances perçues par la SONEXTT aujourd’hui SONATT (voir journal officiel de la république de Côte d’Ivoire page 694). Cette ordonnance nous sied normalement et nous voulons son décret d’application. Seul le président peut nous répondre. A partir de cet entretien, nous demandons une audience au Chef de l’Etat pour l’informer de bout en bout sur ce qui se passe concrètement. Voyez-vous, la SONATT qui est une banque des artisans transporteurs est devenue une caisse noire pour tous les ministres qui se sont succédé. Le droit illégal d’examen s’élève aujourd’hui à 4 milliards perçus par la DGTTC et nous exigeons sa restitution. Nous espérons qu’à partir de cet entretien, le président ADO va recevoir les auto-écoles.
Propos recueillis par
Arnaud Houssou