Depuis près d’une décennie, l’échiquier musical ivoirien, africain et mondial ont enregistré l’avènement d’une nouvelle race de chanteurs dont la percée pour le moins fulgurante a surpris beaucoup de gens. Considérés comme de piètres chanteurs et de simples et bruyants tonneaux, les disc-Jockeys ne bénéficiaient pas de l’estime des professionnels de la musique. D’autant qu’ils étaient réduits à animer les bars et boîtes de nuit en se servant des disques d’autres artistes. Au fond, pour beaucoup, les disc-Jockey devraient demeurer dans leur position originelle de faiseurs d’artiste sans jamais s’aventurer sur un terrain où, on ne vendait pas chère leur peau. On se souvient même qu’il y a quelques années, certains chanteurs de zouglou n’étaient pas passés par 4 chemins pour asséner leurs vérités à des Dj qui étaient devenus trop encombrants. En représailles, les Dj avaient décidés de ne plus jouer les morceaux zouglou dans leurs bars, maquis et boîtes de nuit. Cette situation, disons-le tout net, a considérablement fragilisé certains zougloumans qui n’ont plus retrouvé leur succès jusqu’à ce jour. Alors que le coupé décalé quant à lui, il poursuit sur sa lancée et se fait plus présent sur la scène malgré les critiques. On reproche notamment à ces “Dj” de ne servir que du bruit aux mélomanes là où, zougloumans sont réputés pour la poigne de leurs textes. L’autre aspect du problème entre zougloumans et Dj est que les seconds voient d’un mauvais œil, le fait qu’en dépit des présumés bruits que les premiers servent aux mélomanes, ils sont mieux en vue et sont les plus nantis. Quoiqu’il en soit, zougloumen et coupé décalé makers, contribuent à rendre la musique ivoirienne prospère. Et c’est cela la plus important.
Francis Kouamé
Francis Kouamé