La première phase de l’opération d’identification des PME, démarrée le 11 octobre 2012, pour une durée de trois mois, dont deux mois consacrés à la collecte de données, est achevée. Il ressort de la séance de travail organisée hier, au siège de l’Inie (Institut ivoirien de l’entreprise), entre cette entité et la Fipme, la Cgeci, le Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre de commerce libanaise, les médecins privés, les notaires, l’Ins, que sur 25 000 Pme visées pour la période, 31292 ont été identifiées. L’information a été donnée par Kalil Konaté, Directeur général de l’Inie. Qui a déploré le jeu trouble des communautés libanaise et syrienne. « En Côte d’Ivoire, selon des statistiques fiables, 40 à 60% des Pme appartiennent à des Libanais et à des Syriens. Sur les 31292 Pme identifiées, il y a 1% de ces entreprises qui se sont faites identifiées. J’entends donc à travers cette séance de travail, donner un message fort à la Chambre de commerce libanaise », a expliqué Konaté. Selon lui, il s’agit d’interpeller les chefs d’entreprises libanaises afin qu’ils fassent identifier leurs structures car tous ‘‘les chiffres donnés sont vérifiables’’. Et de préciser au représentant de la Chambre de commerce libanaise (Maxime Zogbo) que le questionnaire afférent à l’identification des Pme prend en compte la nationalité de l’actionnaire principal. Le Directeur général de l’Inie a fait remarquer que sur les 21.000 dossiers traités, seulement 1% des entreprises libanaises et syriennes se sont faites identifiées. La codification a débuté le 05 novembre 2012 et 21.035 fiches ont été codifiées. La saisie quant à elle a débuté le 12 novembre 2012 et précisément 20.934 fiches ont été saisies et traitées. Les Pme identifiées étant de 12.228 à Abidjan et 18.514 hors d’Abidjan. Soit un total de 31.292 Pme. « L’activité économique étant donc de 80% à Abidjan et bon nombre d’entreprises libanaises n’ont pas voulu s’associer à cette opération », a déploré Konaté. Maxime Zogbo, représentant la Chambre de commerce libanaise, a tenté de donner des explications au pourcentage. « C’est un peu justifié mais cela ne reflète pas forcément la réalité. La fiabilité des personnes qui viennent et le manque de temps des chefs d’entreprises peuvent être des facteurs à ce faible taux d’identification des entreprises dont certaines sont d’origines libanaises et d’autres pas. Il y a aussi un harcèlement qui fait que les chefs d’entreprises refusent parfois de recevoir les personnes qui viennent », a-t-il éclairé. Avant d’ajouter que ‘‘ la chambre de commerce libanaise adhère à ce projet d’identification’’. Donnant par ailleurs des procédés visant à rassurer cette communauté qui sera donc plus réceptive. Les échanges entre les différents protagonistes ont même permis de recadrer les choses, apporter des correctifs et tracer les sillons visant à faire de la deuxième opération prévue en 2013, une réussite. « Si vous ne vous faites pas identifier, vous ne pourrez bas bénéficier des avantages. Surtout que 84% des Pme ont des difficultés d’accès au financement. De plus, 65,7% de Pme arrivent difficilement à obtenir des clients ou des marchés. Nous allons aider celles qui se seront faites identifiées et elles pourront bénéficier du fonds de garantie des Pme. On n’identifie pas les Pme pour faire du contrôle fiscal », a souligné Konaté. Faut-il le rappeler, l’opération d’identification qui a nécessité 1,2 milliard de FCFA veut permettre au ministère en charge du Commerce, de l’Artisanat et des Pme, de disposer de statistiques fiables pour les Pme, donner des instrument au gouvernement pour améliorer la productivité des Pme, avoir des indicateurs pour mieux dimensionner et mieux accompagner le développement des Pme. Toute chose qui favoriserait la compétitivité des Pme et aiderait à la création d’emplois.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA