On le répétait sans cesse. Samedi soir, au Palais de congrès de l’hôtel Ivoire, la 12ème soirée des Kora Awards en a donné la confirmation. La Côte d’Ivoire est bel et bien la plaque tournante de la musique en Afrique. Samedi donc, le drapeau ivoirien a flotté haut sur les Koras Awards 2012, porté haut par deux valeurs sûres de la musique ivoirienne. D’un côté, DJ Arafat, star incontestée du coupé décalé, qui a raflé le Kora Awards du « Meilleur artiste d’Afrique de l’Ouest » et, surtout celui très prestigieux, car, distinction suprême de cet événement, du « Meilleur artiste d’Afrique». C’est la première fois depuis la création des Kora Awards qu’un artiste ivoirien obtient ce prix. Et c’est à tout l’honneur du fantasque dj chanteur, qui a encore fait sensation avec son look : blouson en cuir clouté, grosses lunettes noires, cheveux tressés et…frisés. « Le plus important, ce n’est pas l’argent. C’est ça», a lancé l’artiste, d’une voix pleine d’orgueil, comme s’il venait de prendre sa revanche sur ses détracteurs, sous le regard admiratif de Didier Drogba, la vedette du foot, et de son « papa », le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, à qui il a rendu au passage un hommage appuyé, mais mérité.
De l’autre côté, il y avait, du moins en esprit puisqu’ils étaient absents, le célèbre groupe zouglou Magic System, sacré « Meilleur groupe d’Afrique». Pour ces quatre garçons d’Anoumabo, un « bled » de Marcory, commune située au sud d’Abidjan, la magie du succès continue depuis la sortie de « 1er gaou », leur tube planétaire en octobre 1999. Trois jours avant la cérémonie, A’salfo, Manadja, Tino et Goudé venaient de glaner leur… 15ème disque d’or en France.
DJ Arafat, meilleur artiste
africain et Magic System, meilleur groupe africain
L’autre grand gagnant de la soirée est sans contexte le Bénin, qui a remporté trois trophées : Meilleur espoir féminin pour Sessimé, Meilleur artiste religieux masculin pour Ivan et Meilleur groupe de musique traditionnelle pour les Frères Guedehoungue. Une belle moisson, il est vrai, inattendue pour ce pays qui était représentée par une forte délégation conduite par son ministre de la Culture.
Pour le reste, on retiendra pêle-mêle que Chidinma est la « Meilleure artiste féminine » de l’Afrique de l’Ouest, Mounira Mitchala, celle de l’Afrique centrale, la jeune sénégalaise Aida Samb, « Meilleure artiste féminine de musique traditionnelle». Cheb Khaled est, lui, désigné «Meilleur artiste masculin » d’Afrique du Nord, quand Sexion d’Assaut empoche le Kora du « Meilleur artiste masculin de la diaspora Europe et Caraïbes », Chris Brown celui de la Diaspora USA.
Autre distinction non moins importante, le Kora Awards de la «Femme de l’année », attribué à Patience Dabany. On notait à cette cérémonie, outre le ministre Hamed Bakayoko, la présence de plusieurs membres du gouvernement dont les ministres Adama Toungara, Gnénéma Mamadou Coulibaly, Kandia Kamara, Maurice Bandaman. Toute chose qui traduit l’adhésion de l’Etat de Côte d’Ivoire à cette initiative. «L’Afrique a toujours consommé, elle a la capacité de produire du beau. Nos artistes sont pauvres et nous les gouvernants devront œuvrer pour l’émergence d’une vraie industrie musicale pour que les artistes puissent vivre de leur art», a indiqué le ministre Hamed Bakayoko. «L’Etat est le plus mauvais payeur des artistes. Il faudrait qu’il s’engage à payer les droits d’auteurs», a renchéri, à son tour, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman.
Malgré le prestige et le glamour qui la caractérisaient, cette soirée a connu de nombreux ratés, tant sur le plan technique qu’organisationnel, occasionnés par l’acheminent tardif du matériel à Abidjan, et aussi l’arrivée tardive de Chris Brown qui a provoqué le décalage de 24h de la cérémonie. «Ce qui est inadmissible pour un événement de la trempe des Koras, qui est plus est à sa 12édition», décriait un technicien ivoirien du spectacle. La cerise sur le gâteau de couacs, l’absence remarquée de Chris Brown au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire, où il était pourtant annoncé et attendu par les invités VIP, qui avaient déboursé un million de FCFA pour être dans la salle. Invitée spéciale de la soirée, la star américaine, qu’accompagnait sa dulcinée Rihanna, était sur la scène du Stade Félix Houphouët-Boigny, pour le très retardé concert «pour la paix en Afrique». On regrette également l’absence de beaucoup d’artistes primés, qui a quelque peu terni l’image de cette manifestation. Enfin, on note la défection du public attendu sur l’esplanade du Palais des congrès de l’hôtel Ivoire, où beaucoup de sièges au revêtement noir sont restés désespérément vides, à l’image un peu plus tôt dans la journée des gradins du «Félicia». En dépit de ces difficultés, la cérémonie s’est bien déroulée dans l’ensemble. Et contrairement à ce que certains internautes ont voulu faire croire sur la toile, les Kora Awards ne se sont pas cassé les cordes à Abidjan. Ils les ont juste étirées un peu…
Y. Sangaré
De l’autre côté, il y avait, du moins en esprit puisqu’ils étaient absents, le célèbre groupe zouglou Magic System, sacré « Meilleur groupe d’Afrique». Pour ces quatre garçons d’Anoumabo, un « bled » de Marcory, commune située au sud d’Abidjan, la magie du succès continue depuis la sortie de « 1er gaou », leur tube planétaire en octobre 1999. Trois jours avant la cérémonie, A’salfo, Manadja, Tino et Goudé venaient de glaner leur… 15ème disque d’or en France.
DJ Arafat, meilleur artiste
africain et Magic System, meilleur groupe africain
L’autre grand gagnant de la soirée est sans contexte le Bénin, qui a remporté trois trophées : Meilleur espoir féminin pour Sessimé, Meilleur artiste religieux masculin pour Ivan et Meilleur groupe de musique traditionnelle pour les Frères Guedehoungue. Une belle moisson, il est vrai, inattendue pour ce pays qui était représentée par une forte délégation conduite par son ministre de la Culture.
Pour le reste, on retiendra pêle-mêle que Chidinma est la « Meilleure artiste féminine » de l’Afrique de l’Ouest, Mounira Mitchala, celle de l’Afrique centrale, la jeune sénégalaise Aida Samb, « Meilleure artiste féminine de musique traditionnelle». Cheb Khaled est, lui, désigné «Meilleur artiste masculin » d’Afrique du Nord, quand Sexion d’Assaut empoche le Kora du « Meilleur artiste masculin de la diaspora Europe et Caraïbes », Chris Brown celui de la Diaspora USA.
Autre distinction non moins importante, le Kora Awards de la «Femme de l’année », attribué à Patience Dabany. On notait à cette cérémonie, outre le ministre Hamed Bakayoko, la présence de plusieurs membres du gouvernement dont les ministres Adama Toungara, Gnénéma Mamadou Coulibaly, Kandia Kamara, Maurice Bandaman. Toute chose qui traduit l’adhésion de l’Etat de Côte d’Ivoire à cette initiative. «L’Afrique a toujours consommé, elle a la capacité de produire du beau. Nos artistes sont pauvres et nous les gouvernants devront œuvrer pour l’émergence d’une vraie industrie musicale pour que les artistes puissent vivre de leur art», a indiqué le ministre Hamed Bakayoko. «L’Etat est le plus mauvais payeur des artistes. Il faudrait qu’il s’engage à payer les droits d’auteurs», a renchéri, à son tour, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman.
Malgré le prestige et le glamour qui la caractérisaient, cette soirée a connu de nombreux ratés, tant sur le plan technique qu’organisationnel, occasionnés par l’acheminent tardif du matériel à Abidjan, et aussi l’arrivée tardive de Chris Brown qui a provoqué le décalage de 24h de la cérémonie. «Ce qui est inadmissible pour un événement de la trempe des Koras, qui est plus est à sa 12édition», décriait un technicien ivoirien du spectacle. La cerise sur le gâteau de couacs, l’absence remarquée de Chris Brown au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire, où il était pourtant annoncé et attendu par les invités VIP, qui avaient déboursé un million de FCFA pour être dans la salle. Invitée spéciale de la soirée, la star américaine, qu’accompagnait sa dulcinée Rihanna, était sur la scène du Stade Félix Houphouët-Boigny, pour le très retardé concert «pour la paix en Afrique». On regrette également l’absence de beaucoup d’artistes primés, qui a quelque peu terni l’image de cette manifestation. Enfin, on note la défection du public attendu sur l’esplanade du Palais des congrès de l’hôtel Ivoire, où beaucoup de sièges au revêtement noir sont restés désespérément vides, à l’image un peu plus tôt dans la journée des gradins du «Félicia». En dépit de ces difficultés, la cérémonie s’est bien déroulée dans l’ensemble. Et contrairement à ce que certains internautes ont voulu faire croire sur la toile, les Kora Awards ne se sont pas cassé les cordes à Abidjan. Ils les ont juste étirées un peu…
Y. Sangaré
