Jacques Attali est l’un des plus brillants cerveaux de ce monde. Il excelle dans tous les domaines. Dans son cas, on ne parle plus d’intelligent ou de surdoué. C’est tout simplement un génie. Dans un siècle, il sera au même niveau, pour l’humanité, au même titre que Blaise Pascal. Il y a quelques semaines, il écrivait dans son blog ceci : « Pour comprendre où va une nation, on utilise en général des projections économiques, celles du PIB pour l’essentiel, à la valeur plus qu’incertaine. Bien d’autres paramètres en disent plus sur l’avenir d’un pays que des statistiques virtuelles. Et parmi eux, trois domaines, trois champs d’activités, trois productions que j’étudie toujours quand je cherche à comprendre où va une nation. » Pour Jacques Attali, il s’agit de la démographie, la cuisine et la mode. En me référant à notre pays, la Côte d’Ivoire, nous ne pouvons que bomber notre poitrine et chantez d’être de fiers ivoiriens. Le pays flambe dans ces trois domaines et peut se considérer come émergent. Voyons cas par cas. Au niveau de la démographie, le pays est à un bon niveau mais je vois plutôt notre avantage en termes d’immigration. Un cas unique en Afrique. Le pays attire les hommes, les femmes et les enfants du monde entier. Une bonne ou une forte démographie ce sont des consommateurs d’où un fort impact sur l’économie. Une économie qui s’étend sur près de huit pays. On verra l’importance de cette démographie quand les autoroutes seront construites pour déboucher sur certaines frontières du pays. Dans le domaine de la cuisine, c’est le triomphe. Repartons il y a quelques années à Ouagadougou. Au cours d’une réunion de chefs d’Etat francophones. Jacques Chirac, le Président français, demande à son homologue du Burkina son envie de manger ivoirien. « Où peut-on manger ivoirien ici ? » Il sera satisfait. Un excellent restaurant ivoirien se trouvait sur l’avenue Kwamé Nkrumah à Ouagadougou. Personne ne vient à Abidjan, en Côte d’Ivoire, sans être influencé par la cuisine, la gastronomie ivoirienne. De nombreux pays africains ont des restaurants spécialisés dans la cuisine ivoirienne. L’attiéké, le foutou, le poisson braisé sont la marque déposée de la Côte d’Ivoire. Nulle part ailleurs on ne mange aussi bien que dans notre pays. Dans notre compétition économique contre le Ghana, nous sommes nettement en avance dans ce domaine comme d’ailleurs dans les trois productions dont parle Jacques Attali. Quant à la musique, la Côte d’Ivoire plane sur le continent. Même la musique mandingue, si authentique, devient du coupé-décalé. Il y a quelques années, au stadium d’Accra, plein à craquer, se déroulait un concert. Un Ghanéen, médusé, s’écria : « Le Ghana est tombé vraiment bas. Venir applaudir un Ivoirien. Quelle chute pour nous ! » Et depuis Alpha Blondy, il y a eu d’autres géants tels que Tiken Jah et surtout Magic System. Les derniers koras Awards ont été révélateurs de la forte dimension de l’importance de la musique dans le développement. Que le gouvernement et le peuple ivoirien, en aucun cas, ne laissent échapper cette manifestation. Les koras sont comme une mini-coupe du monde dans le domaine de la musique. Qu’on ne se laisse pas influencer par les critiques malveillantes. On ne lance des cailloux qu’aux fruits mûrs. Les Koras Awards sont plus que 10 Fespaco. C’est une très forte publicité pour le pays dans tous les milieux comme la musique sait atteindre. On ne peut comptabiliser l’impact que cela nous apportera sur le plan économique et touristique. Il existe des personnes qui ne désirent nous tirer que vers le bas. Ils ne comprennent pas encore les mutations qui s’opèrent dans le monde. Inutile de leur répondre ou s’excuser à cause de leurs méchants propos. Contre les critiques, il faut se corriger et avancer. Que le gouvernement installe déjà une commission ou un bureau permanent pour les Koras. Pas question que cette affaire nous échappe. Que de dividendes cela va nous apporter ! Il faut toujours dépenser pour gagner plus. Les koras ne peuvent qu’être un des éléments pour notre pays vers un pays émergent. En tenant compte donc des trois champs d’activités dont parle Jacques Attali pour comprendre où va un pays, il est indéniable que la Côte d’Ivoire est vraiment devant. Quand on se mire aux trois domaines on ne voit pas d’autres pays devant ou après nous. La balle est dans le camp des politiciens pour rentabiliser davantage les trois productions. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Par Isaïe Biton Koulibaly