ttroupés dans l’enceinte de la morgue du Chu de Treichville, les parents des victimes de la bousculade du Plateau attendent sous une bâche. Beaucoup sont venus se faire recenser par les agents du district d’Abidjan. Ils expliquent avec amertume le drame qui les a frappés.
Kafando Amadou, (Chauffeur de taxi, domicilié à Marcory Sans-fil):« Ma famille a été
détruite »
« J’ai perdu ma femme et ma fille de 5 ans. Elle s’appelait Kafando Djamira et était inscrite au Cp1 à l’Epp ‘‘Chez Bamba’’, une école privée du quartier. Mon épouse était également avec une fille du nom de Ouédraogo Mariam qui est décédée aussi pendant la bousculade. Elle avait 10 ans, c’était l’enfant d’une amie. J’étais à la maison aux environs de 3h, en train de faire la fête quand j’ai reçu un coup de fil émanant de quelqu’un qui m’a dit qu’il était avec ma Mariam. Et qu’il y avait eu un malheur. Je me suis rendu sur les lieux et j’ai vu les corps de ma femme et de ma fille cadette. Ma famille a été détruite. Mais je ne peux pas accuser quelqu’un pour ce qui est arrivé. C’est la vie, il faut se confier à Dieu ».
Coulibaly Ibrahim(Chauffeur de taxi, Attécoubé) : « C’était effroyable ! »
« J’ai perdu ma fille. Elle s’appelait Coulibaly Mariam et avait 19 ans. J’étais de repos et je dormais peinard à la maison. Mariam était sortie avec sa sœur Ténin et ses copines. Vers 3h, Tènin est arrivée, seule. Je lui ai demandé où étaient sa sœur et ses copines. Elle m’a répondu qu’elles s’étaient séparées et qu’elle ignorait où elles se trouvaient. J’ai donc repris mon travail autour de 6h du matin comme d’ordinaire. Mais à 9h, Ténin me rappelle pour me dire qu’une des copines de Mariam avec qui elle était, vient de la joindre. Il y aurait eu une grande bousculade la nuit vers le Stade Félix Houphouet-Boigny qui s’est soldée par plusieurs morts. Ne voyant pas Mariam, j’ai pris mon taxi et je me suis rendu à la morgue du Chu de Treichville où les corps ont été conduits. Nous l’avons trouvée là. C’était effroyable. Mais tout ce que Dieu fait est bon ».
Kafando Mariam(Rescapée, 10 ans, fille de Kafando Amadou) : « J’ai vu ma mère et ma sœur mourir »
«J’étais avec ma mère et ma sœur quand il y a eu la bousculade. Je les ai vues à terre, elles ne bougeaient pas. J’étais tombée moi aussi et je rampais. Il y avait un monsieur à côté de moi qui cherchait à sortir de la foule, je lui ai dit, aide-moi. Il m’a soulevée et m’a aidée à sortir de la mêlée. Il m’a demandé si j’étais seule, je lui ai dit que j’étais venue avec ma mère et ma sœur. Mais qu’elles étaient mortes. Il m’a ensuite demandé où j’habitais, je lui ai dit Marcory Sans-fil. Il a voulu savoir s’il pouvait appeler l’un de mes parents. Je lui ai donné le numéro de téléphone de mon père. Il l’a appelé et mon papa est venu me chercher en taxi ».
Mme Coulibaly Adjaratou (ménagère Attécoubé)« Que Dieu ramène la paix en Côte d’Ivoire »
« J’ai perdu ma sœur, Mariam Coulibaly. Elle était partie regarder le feu d’artifice du Plateau. C’est seulement ce matin que nous avons retrouvé le corps. Je n’ai aucun commentaire à faire là-dessus. Tout ce que je peux dire, c’est que Dieu lui pardonne et qu’il ramène la paix en Côte d’Ivoire ».
Wandago Arouna (Attécoubé) : « Notre douleur est totale »
«J’ai perdu ma belle-sœur. Elle s’appelait Wandago Fatoumata et avait 25 ans, mère de trois enfants. Elle avait un bébé de 5 mois, Nafissatou. L’enfant était dans son dos et a eu la vie sauve grâce à un jeune qui a volé à son secours. Il l’a ensuite confié à un boutiquier du Plateau. C’est ce matin que nous avons vu l’enfant à la télé. Nous nous sommes rendus chez le boutiquier pour le récupérer. Ce que nous ressentons, c’est la douleur totale ».
Coulibaly Nago (Paysan à Anyama) : «C’est un choc»
« J’ai perdu mon fils. Il s’appelait Solomane, 20 ans. Il était électricien à Pk18. Il est sorti cette nuit-là sans me dire où il se rendait. Il n’est pas rentré le soir du réveillon, ni le lendemain. Ne le voyant pas, j’ai tout de suite pensé aux évènements qui se sont produits au Plateau. Je me suis alors rendu à la morgue du Chu de Treichville ce matin. J’ai été choqué de voir son corps parmi les morts. Mais j’étais aussi soulagé parce que cela faisait plus de deux jours que je le cherchais. L’année dernière, il est allé regarder les lumières et est rentré sain et sauf. Cette année, Dieu en a décidé autrement. Nous ne pouvons qu’accepter ce qui est arrivé ».
Barry Ibrahim (Gérant de kiosque à Adjamé):« Mon fils était très jeune »
«Je vendais dans mon kiosque vers 3 h du matin quand j’ai vu mon fils cadet, Djouman, arriver le visage terrifié et des égratignures sur le corps. Il m’a dit qu’il a eu une bousculade au Plateau et que son frère aîné, Mamadou Alpha est mort piétiné par la foule. Il s’est débrouillé pour sortir de la mêlée et a ensuite marché jusqu’à la maison. Mamadou avait 15 ans. Il partait à l’école à Harris à Adjamé. En sortant, ils m’ont dit qu’ils partaient se balader. Je leur ai dit de faire attention. En tant que musulman, je ne peux que déplorer le jeune âge de mon fils décédé ».
Sidibé Bakary (salarié, domicilié à Adjamé) : « C’était la volonté de Dieu »
« J’étais dans ma voiture au niveau de la Sorbonne quand nous avons vu les gens se bousculer. Il y avait ma belle-sœur Samaké Massogbê, 36 ans et sa fille. Elle est décédée. Quant à sa fille, elle a survécu. Je pense que c’était la volonté de Dieu et que nous ne pouvons que prier pour eux ».
Kafando Amadou, (Chauffeur de taxi, domicilié à Marcory Sans-fil):« Ma famille a été
détruite »
« J’ai perdu ma femme et ma fille de 5 ans. Elle s’appelait Kafando Djamira et était inscrite au Cp1 à l’Epp ‘‘Chez Bamba’’, une école privée du quartier. Mon épouse était également avec une fille du nom de Ouédraogo Mariam qui est décédée aussi pendant la bousculade. Elle avait 10 ans, c’était l’enfant d’une amie. J’étais à la maison aux environs de 3h, en train de faire la fête quand j’ai reçu un coup de fil émanant de quelqu’un qui m’a dit qu’il était avec ma Mariam. Et qu’il y avait eu un malheur. Je me suis rendu sur les lieux et j’ai vu les corps de ma femme et de ma fille cadette. Ma famille a été détruite. Mais je ne peux pas accuser quelqu’un pour ce qui est arrivé. C’est la vie, il faut se confier à Dieu ».
Coulibaly Ibrahim(Chauffeur de taxi, Attécoubé) : « C’était effroyable ! »
« J’ai perdu ma fille. Elle s’appelait Coulibaly Mariam et avait 19 ans. J’étais de repos et je dormais peinard à la maison. Mariam était sortie avec sa sœur Ténin et ses copines. Vers 3h, Tènin est arrivée, seule. Je lui ai demandé où étaient sa sœur et ses copines. Elle m’a répondu qu’elles s’étaient séparées et qu’elle ignorait où elles se trouvaient. J’ai donc repris mon travail autour de 6h du matin comme d’ordinaire. Mais à 9h, Ténin me rappelle pour me dire qu’une des copines de Mariam avec qui elle était, vient de la joindre. Il y aurait eu une grande bousculade la nuit vers le Stade Félix Houphouet-Boigny qui s’est soldée par plusieurs morts. Ne voyant pas Mariam, j’ai pris mon taxi et je me suis rendu à la morgue du Chu de Treichville où les corps ont été conduits. Nous l’avons trouvée là. C’était effroyable. Mais tout ce que Dieu fait est bon ».
Kafando Mariam(Rescapée, 10 ans, fille de Kafando Amadou) : « J’ai vu ma mère et ma sœur mourir »
«J’étais avec ma mère et ma sœur quand il y a eu la bousculade. Je les ai vues à terre, elles ne bougeaient pas. J’étais tombée moi aussi et je rampais. Il y avait un monsieur à côté de moi qui cherchait à sortir de la foule, je lui ai dit, aide-moi. Il m’a soulevée et m’a aidée à sortir de la mêlée. Il m’a demandé si j’étais seule, je lui ai dit que j’étais venue avec ma mère et ma sœur. Mais qu’elles étaient mortes. Il m’a ensuite demandé où j’habitais, je lui ai dit Marcory Sans-fil. Il a voulu savoir s’il pouvait appeler l’un de mes parents. Je lui ai donné le numéro de téléphone de mon père. Il l’a appelé et mon papa est venu me chercher en taxi ».
Mme Coulibaly Adjaratou (ménagère Attécoubé)« Que Dieu ramène la paix en Côte d’Ivoire »
« J’ai perdu ma sœur, Mariam Coulibaly. Elle était partie regarder le feu d’artifice du Plateau. C’est seulement ce matin que nous avons retrouvé le corps. Je n’ai aucun commentaire à faire là-dessus. Tout ce que je peux dire, c’est que Dieu lui pardonne et qu’il ramène la paix en Côte d’Ivoire ».
Wandago Arouna (Attécoubé) : « Notre douleur est totale »
«J’ai perdu ma belle-sœur. Elle s’appelait Wandago Fatoumata et avait 25 ans, mère de trois enfants. Elle avait un bébé de 5 mois, Nafissatou. L’enfant était dans son dos et a eu la vie sauve grâce à un jeune qui a volé à son secours. Il l’a ensuite confié à un boutiquier du Plateau. C’est ce matin que nous avons vu l’enfant à la télé. Nous nous sommes rendus chez le boutiquier pour le récupérer. Ce que nous ressentons, c’est la douleur totale ».
Coulibaly Nago (Paysan à Anyama) : «C’est un choc»
« J’ai perdu mon fils. Il s’appelait Solomane, 20 ans. Il était électricien à Pk18. Il est sorti cette nuit-là sans me dire où il se rendait. Il n’est pas rentré le soir du réveillon, ni le lendemain. Ne le voyant pas, j’ai tout de suite pensé aux évènements qui se sont produits au Plateau. Je me suis alors rendu à la morgue du Chu de Treichville ce matin. J’ai été choqué de voir son corps parmi les morts. Mais j’étais aussi soulagé parce que cela faisait plus de deux jours que je le cherchais. L’année dernière, il est allé regarder les lumières et est rentré sain et sauf. Cette année, Dieu en a décidé autrement. Nous ne pouvons qu’accepter ce qui est arrivé ».
Barry Ibrahim (Gérant de kiosque à Adjamé):« Mon fils était très jeune »
«Je vendais dans mon kiosque vers 3 h du matin quand j’ai vu mon fils cadet, Djouman, arriver le visage terrifié et des égratignures sur le corps. Il m’a dit qu’il a eu une bousculade au Plateau et que son frère aîné, Mamadou Alpha est mort piétiné par la foule. Il s’est débrouillé pour sortir de la mêlée et a ensuite marché jusqu’à la maison. Mamadou avait 15 ans. Il partait à l’école à Harris à Adjamé. En sortant, ils m’ont dit qu’ils partaient se balader. Je leur ai dit de faire attention. En tant que musulman, je ne peux que déplorer le jeune âge de mon fils décédé ».
Sidibé Bakary (salarié, domicilié à Adjamé) : « C’était la volonté de Dieu »
« J’étais dans ma voiture au niveau de la Sorbonne quand nous avons vu les gens se bousculer. Il y avait ma belle-sœur Samaké Massogbê, 36 ans et sa fille. Elle est décédée. Quant à sa fille, elle a survécu. Je pense que c’était la volonté de Dieu et que nous ne pouvons que prier pour eux ».