PEUT-ON ENVISAGER que désormais, les organisateurs d’évènements, les organismes internationaux, les partis politiques et même l’Etat prennent des polices d’assurances pour la sécurité, le suivi des personnes présentes aux manifestations et rassemblements (matchs de football, concerts, bals, meetings, etc.) qu’ils organisent? Au niveau de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Mme Berthe Adou, chargée de communication de la ‘’maison de verre’’ où il existe une longue tradition dans l’organisation de matchs de football, indique que la FIF de son propre chef ne peut pas prendre la décision de créer une police d’assurance pour toutes les rencontres de football ou même pour celles des plus importantes. «Les Ivoiriens veulent que les choses changent, ils sont choqués mais c’est dans le calme et avec sang froid que des solutions idoines pourront sortir des différentes réflexions». Pour elle, la balle est dans le camp des autorités. Elle estime que la décision est une prérogative du gouvernement afin de ne pas faire de cette idée, un fonds de commerce pour des organisateurs véreux. Un expert en sécurité, du côté de la FIF, qui a requis l’anonymat, souligne que la FIF a tiré les leçons du fameux 29 mars 2009 lors du match Côte d’Ivoire-Malawi, dans le cadre des éliminatoires pour la coupe du monde de football. Ce jour, 29 sup- porters ivoiriens avaient succombé au cours d’une bousculade à l’intérieur du stade. L’enquête avait démontré qu’il s’était vendu plus de billets que ne pouvait contenir le stade Houphouët-Boigny en question. Depuis, la FIF veille à ce que le stade en question ne soit plus bourré et que les spectateurs n’y pénètrent pas avec des objets dangereux. Quant à M. Koné Dodo, le directeur du Palais de la culture, il est formel: «tous les spectacles et activités (concerts, théâtre, business,exposition…) au Palais de la culture sont assurés. C’est obligatoire. Chaque spectateur a une assurance-santé lorsqu’il vient prendre part à un quelconque spectacle ou événement dans nos locaux». Selon lui, c’est une mesure qui n’est pas négociable et qui devrait même être étendue à d’autres structures ou sites où se déroulent des évènements d’envergure. Un politicien, membre du RHDP assure de son côté, qu’il sera difficile pour les partis politiques d’assurer leurs meetings dans la mesure où, lors des campagnes électorales les risques d’incidents sont grands. «En Afrique et en Côte d’Ivoire, la violence politique est une réalité et vouloir assurer les rendez-vous politiques, c’est dégager d’énormes moyens et ce n’est pas sûr que les assurances acceptent de s’engager dans cette filière», croit savoir notre politicien. Cependant, il assure que l’Etat doit régler la question des polices d’assurances lors de manifestations publiques afin d’éviter de se retrouver seul en cas d’incident grave lors de concerts, rencontres sportives ou autres. Cela va inciter les organisateurs à prendre toutes les dispositions pour minimiser les risques.
Olivier Guédé, l'IA du Jeudi 3 Janvier 2013
Envoyé depuis mon Blackberry® smartphone par MTN CI
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