Les conclusions de l’enquête diligentée par le Président de la République, Alassane Ouattara, pour faire la lumière sur le drame survenu au Plateau en début de semaine dernière, ont été rendues publiques. Laissant apparaître Une défaillance sécuritaire est mise à l’index.
Dans la nuit du lundi 31 décembre 2012 au mardi 1er janvier 2013, un drame s’est produit dans la commune du Plateau, faisant 63 morts et une quarantaine de blessés. Au regard de l’examen du procès verbal de l’enquête, le Procureur de la République, Simplice Koffi, a indiqué que le rétrécissement de la voie dû à une clôture en tôle sur les lieux du drame, la présence du tronc d’arbre sur le trottoir, l’absence d’éclairage sur lesdits lieux et le nombre insuffisant d’éléments des forces de l’ordre sur lesdits lieux, sont les principales causes du drame. «Le Président de la République a insisté pour que ces enquêtes soient bouclées le plus rapidement possible et dans la plus grande transparence », avait rapporté à la presse, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, à l’issue du conseil des ministres extraordinaire du vendredi 4 janvier dernier. Depuis la publication desdits résultats, il y a quatre jours, c’est le calme plat du côté du Palais présidentiel. En d’autres circonstances, l’épée de Damoclès n’a pas tardé à planer sur les têtes. Même sans une enquête préalable. Le cas Adama Bictogo dans l’affaire des déchets toxiques est encore gravé dans les mémoires. Mais pourquoi en Afrique au sud du Sahara, malgré les faits avérés, l’on attend toujours des sanctions du Chef de l’Etat ? Ailleurs, face à de tels drames, l’autorité compétente rend immédiatement sa démission. En novembre dernier, en Egypte, une collision entre un autocar scolaire et un train a fait 49 morts, dont 47 enfants à Manfalout. Ce drame a entrainé non seulement la démission du ministre des Transports, mais aussi celle du chef de l’Autorité des chemins de fer. Pareil en Chine où, au lendemain de la collision entre deux TGV, trois responsables du bureau des chemins de fer de Shanghaï ont été limogés. En Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a donné l’image d’un chef d’Etat qui ne tarde pas à prendre ses responsabilités. On se rappelle le limogeage avec fracas de Pascal Brou Aka, ancien directeur général de la RTI. Dans le cas du drame du Plateau, il est question de responsabilité morale. Elle n’implique pas forcément une faute directe même si cela peut parfois être le cas. Assumer cette responsabilité morale nécessite une force et une grandeur d’âme. Qui sera sacrifié ? Les responsables de haut rang ou encore leurs subalternes ? En tout cas, sans pointer un doigt accusateur sur telle ou telle autorité, les Ivoiriens attendent des sanctions. Le président Alassane Ouattara est donc au pied du mur.
Une sécurité qui tâtonne à Abidjan
Si en publiant les conclusions de l’enquête, le Procureur de la République n’a pas révélé l’identité des auteurs présumés contre qui, il entend, toutefois, engager des poursuites pénales, il faut tout de même reconnaître que ce drame du Plateau remet en question l’organisation des forces de sécurité dans la capitale économique du pays. Les unités de la Police nationale, de la Gendarmerie et des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ne semblent pas travailler en symbiose. Il n’y a aucune coordination apparente entre ces différentes forces, si bien qu’on ne peut pas exactement savoir qui fait, réellement, quoi. Et cela, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, l’a reconnu, le dimanche 6 janvier, dernier, lors de la visite qu’il a rendue aux familles des victimes à Adjamé ‘’Bromakoté’’. «Il y a eu certainement des manquements face à cette marée humaine. Je pense qu’il aurait fallu que l’on prenne des dispositions conséquentes », a-t-il souligné. Ce drame est survenu là où Les Ivoiriens attendaient des vœux d’enchantement comme le veut la tradition pour entrer dans la nouvelle année sous de bons auspices. Aujourd’hui, leur regard est tourné vers le Président de la République. C’est connu. Le président Alassane Ouattara prône l’impunité comme critère de bonne gouvernance. Pourra-t-il prendre des sanctions à l’encontre des auteurs épinglés par l’enquête de la tragédie dont les résultats sont déjà disponibles depuis le 5 janvier ? La question mérite d’être posée, tant ce drame pouvait être évité si les uns et les autres avaient assumé leurs responsabilités dans les règles de l’art.
JEAN-HERVE GUICAHUE (Stg)
Dans la nuit du lundi 31 décembre 2012 au mardi 1er janvier 2013, un drame s’est produit dans la commune du Plateau, faisant 63 morts et une quarantaine de blessés. Au regard de l’examen du procès verbal de l’enquête, le Procureur de la République, Simplice Koffi, a indiqué que le rétrécissement de la voie dû à une clôture en tôle sur les lieux du drame, la présence du tronc d’arbre sur le trottoir, l’absence d’éclairage sur lesdits lieux et le nombre insuffisant d’éléments des forces de l’ordre sur lesdits lieux, sont les principales causes du drame. «Le Président de la République a insisté pour que ces enquêtes soient bouclées le plus rapidement possible et dans la plus grande transparence », avait rapporté à la presse, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné, à l’issue du conseil des ministres extraordinaire du vendredi 4 janvier dernier. Depuis la publication desdits résultats, il y a quatre jours, c’est le calme plat du côté du Palais présidentiel. En d’autres circonstances, l’épée de Damoclès n’a pas tardé à planer sur les têtes. Même sans une enquête préalable. Le cas Adama Bictogo dans l’affaire des déchets toxiques est encore gravé dans les mémoires. Mais pourquoi en Afrique au sud du Sahara, malgré les faits avérés, l’on attend toujours des sanctions du Chef de l’Etat ? Ailleurs, face à de tels drames, l’autorité compétente rend immédiatement sa démission. En novembre dernier, en Egypte, une collision entre un autocar scolaire et un train a fait 49 morts, dont 47 enfants à Manfalout. Ce drame a entrainé non seulement la démission du ministre des Transports, mais aussi celle du chef de l’Autorité des chemins de fer. Pareil en Chine où, au lendemain de la collision entre deux TGV, trois responsables du bureau des chemins de fer de Shanghaï ont été limogés. En Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a donné l’image d’un chef d’Etat qui ne tarde pas à prendre ses responsabilités. On se rappelle le limogeage avec fracas de Pascal Brou Aka, ancien directeur général de la RTI. Dans le cas du drame du Plateau, il est question de responsabilité morale. Elle n’implique pas forcément une faute directe même si cela peut parfois être le cas. Assumer cette responsabilité morale nécessite une force et une grandeur d’âme. Qui sera sacrifié ? Les responsables de haut rang ou encore leurs subalternes ? En tout cas, sans pointer un doigt accusateur sur telle ou telle autorité, les Ivoiriens attendent des sanctions. Le président Alassane Ouattara est donc au pied du mur.
Une sécurité qui tâtonne à Abidjan
Si en publiant les conclusions de l’enquête, le Procureur de la République n’a pas révélé l’identité des auteurs présumés contre qui, il entend, toutefois, engager des poursuites pénales, il faut tout de même reconnaître que ce drame du Plateau remet en question l’organisation des forces de sécurité dans la capitale économique du pays. Les unités de la Police nationale, de la Gendarmerie et des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ne semblent pas travailler en symbiose. Il n’y a aucune coordination apparente entre ces différentes forces, si bien qu’on ne peut pas exactement savoir qui fait, réellement, quoi. Et cela, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, l’a reconnu, le dimanche 6 janvier, dernier, lors de la visite qu’il a rendue aux familles des victimes à Adjamé ‘’Bromakoté’’. «Il y a eu certainement des manquements face à cette marée humaine. Je pense qu’il aurait fallu que l’on prenne des dispositions conséquentes », a-t-il souligné. Ce drame est survenu là où Les Ivoiriens attendaient des vœux d’enchantement comme le veut la tradition pour entrer dans la nouvelle année sous de bons auspices. Aujourd’hui, leur regard est tourné vers le Président de la République. C’est connu. Le président Alassane Ouattara prône l’impunité comme critère de bonne gouvernance. Pourra-t-il prendre des sanctions à l’encontre des auteurs épinglés par l’enquête de la tragédie dont les résultats sont déjà disponibles depuis le 5 janvier ? La question mérite d’être posée, tant ce drame pouvait être évité si les uns et les autres avaient assumé leurs responsabilités dans les règles de l’art.
JEAN-HERVE GUICAHUE (Stg)