Juste après la hausse des prix du carburant et du gaz, les yeux sont désormais rivés vers les guichets de boulangeries. Le prix du pain va connaître ou non, une augmentation ? Décryptage.
Le mécontentement généralisé en Côte d’Ivoire, au lendemain de la hausse des prix du carburant sans plomb et du gaz domestique, risque à nouveau de refaire surface. Il sera naturellement accompagné de déclarations de responsables d’Associations nationales de Consommateurs qui n’émeuvent absolument pas les autorités. Tant des chahuts d’une autre augmentation se font entendre. Cette fois, dans un secteur de l’alimentation : la baguette de pain. C’est le 02 janvier 2013 que les Consommateurs du pays d’Alassane Ouattara, ont appris, par surprise, que le litre de l’essence super sans plomb est passé de 774, à 792f Cfa, soit une hausse de 18 f Cfa. Quand la bouteille de 6 kilogrammes (B6) est désormais vendue à 2000f Cfa. Subissant ainsi, un relèvement de 200f Cfa, soit 11,11% de hausse. Quant à celle de 12,5 (B12) kilogrammes, elle, passe de 4 000f Cfa à 5 200f Cfa. Les 1 200f Cfa d’augmentation représentent, en proportion, 30% de renchérissement par rapport au prix antérieur. Par ailleurs, la bouteille (B28) passe de 9 000f Cfa, à 18 535f Cfa, soit une hausse de 105,95%. Bien qu’amer, cette pilule a fini par passer. En force ! Y avait-il d’ailleurs, une autre manière pour les autorités ivoiriennes de l’administrer ? Entendu qu’aucune campagne de sensibilisation n’a été faite en direction des populations. Ça leur a réussi. Sans doute.
Le gouvernement Duncan et ses surprises
Mais aujourd’hui encore, la menace d’une éventuelle augmentation de prix pointe à l’horizon. Les Ivoiriens qui commencent difficilement à s’habituer à la nouvelle donne, meublée de surprises de toute sorte, se font déjà à l’idée que le prix de la baguette de pain pourrait connaître une hausse dans les jours à venir. Devrait-on pour autant passer à l’action sans au préalable expliquer les motivations aux Ivoiriens ? Une telle attitude confirmerait bien l’étiquette de « gouvernement de surprises » de celui du premier ministre Daniel Kablan Duncan. Une chose est cependant sûre. Les Ivoiriens sont arrivés à cette virtualité, parce que quelques jours après « l’inaccoutumé vœu de nouvel an » à leur fait par le gouvernement Duncan, certains des acteurs de cette filière ont précipitamment aligné le prix de la baguette de pain sur la récente hausse des prix. Ainsi donc, dans les communes de Treichville, Marcory et Koumassi, cet autre aliment de base de nombreuses populations, vendu à 150f, la baguette, est passé à 200f Cfa. « On ne comprend pas ce qui nous arrive. Où sont les milliards dont on nous parle à longueur de journée ? Cet argent ne peut-il pas amortir toutes ces augmentations, voulu par le FMI et imposée aux populations de Côte d’Ivoire par le gouvernement ? », s’est interrogé dame A.F.C, revendeuse de pains à Treichville. A Marcory, un agent d’une boulangerie qui a gardé l’anonymat, défend son employeur : « Moi, j’accuse le gouvernement. Il pense échapper à la grogne des Consommateurs du pain, en n’affichant pas ouvertement que c’est lui qui veut tout augmenter. Voyez-vous, c’est une façon subtile d’augmenter le prix du pain, en procédant à la hausse des prix du carburant et du gaz. Mais nous, nous avons tout de suite compris que si le pain augmente, ce n’est pas la faute aux boulangers. »
L’argument des boulangers
Une brèche pour la Fédération interprofessionnelle des patrons de boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire (FIP-BPCI) qui pourrait bien emboîter le pas à l’employé anonyme, pour expliquer la probable augmentation du prix de la baguette de pain. Dans la mesure où, le pain (fabriqué à partir de farine, de sel et d'eau), que nous consommons aujourd’hui, résulte d’un long cheminement tant agricole, technologique que gastronomique. Impliquant des sacrifices financiers énormes dont le volume augmente en fonction des prix de tout ce qui permet l’obtention de la farine de blé. Notamment, les coûts du transport qui connaissent une hausse en Côte d’Ivoire, depuis le début de l’année 2013.
Augmentation avortée
Fort heureusement, des sources proches de ce dossier informent que la tentative d’augmentation du prix du pain a échoué dans les trois communes du District d’Abidjan citées plus haut : « Ils ont été tout de suite interpelés et reçu l’ordre de la Fédération interprofessionnelle des patrons de boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire (FIP-BPCI) de maintenir le prix du pain à 150f Cfa. » Après vérification, le prix du pain y est effectivement revendu à 150f Cfa, la baguette. Mais pour combien de temps ? Parce que, dans le silence, les Ivoiriens continuent de se convaincre de l’inévitable augmentation du prix du pain. Même si pour l’heure, aucun communiqué du gouvernement, encore moins de la FIP-BPCI, ne fait cas de cette augmentation à venir.
Eviter les spéculations
Cependant, nos mêmes sources proches de ce dossier à relent explosif, informent également que le ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, Jean-Louis Billon serait en concertation avec les principaux acteurs de la filière pain afin de trouver une issue heureuse arrangeant aussi bien les professionnels du secteur que les Consommateurs de Côte d’Ivoire. Comme ce fut le cas, en août 2012 où, les Consommateurs ont de peu échappé à une exposition à toutes sortes de spéculations. A cette époque, la Fédération interprofessionnelle des patrons de boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire (FIP-BPCI), réunie en Assemblée générale, le mardi 28 août 2012, à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, ont fait bloc contre une situation de hausse du prix de la tonne de la farine de blé. De fait, une semaine avant le 28 août 2012, les Grands Moulins d’Abidjan (GMA), les Moulins Modernes de Côte d’Ivoire (MMCI), les Moulins de Côte d’Ivoire (LMCI) avaient, d’un commun accord, augmenté le prix de la tonne de farine de blé. Il passait ainsi, de 350.000f Cfa, à 410.000f Cfa, soit une augmentation de 3000f Cfa, par sac de 50 kilogrammes. Avec cette augmentation de prix, il était d’une part, devenu impossible pour les boulangers de maintenir la qualité et le prix du pain. D’autre part, cette décision a semblé inappropriée à la FIP-BPCI compte tenu des difficultés auxquelles les ménages sont confrontés. Malheureusement, pour les acteurs, en dépit de ces appels, personne ne semblait, en son temps, se soucier de leur sort alors qu’ils subissaient déjà la hausse du coût de la farine. Conséquences d’une hausse du prix du pain L’histoire va-t-elle se répéter ? Personne ne le souhaite. Autrement, les Ivoiriens férus du pain se verront contraints de supporter son nouveau coût. Quant aux membres de la FIP-BPCI, ils pourraient remettre au goût du jour, leur menace d’août 2012. A savoir que « désormais, les pains ne seront vendus qu’au guichet des boulangeries », avaient décidé les boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire. Une telle décision aura forcément des conséquences à plusieurs niveaux. D’abord, elle entraînera une exclusion de fait des intervenants de la chaîne de distribution du pain en Côte d’Ivoire. Donc plus de grossistes (revendeurs) et plus de particuliers. En dépit de ce que le secteur de la redistribution de pain est un milieu qui regroupe plusieurs personnes sans emploi. En effet, les revendeurs eux, n’emprunteront plus le chemin des boulangeries. Et bonjour un autre cas d’inactivité pour certains Ivoiriens qui ont fait de la revente du pain, leur activité principal. Ensuite, si la rumeur d’augmentation du prix du pain prend forme dans le pays, la baguette ne sera certainement pas vendue à 150f Cfa, mais à 200f Cfa. L’on comprend dès lors, l’urgence de solutions idoines, comme celles que recherchent en ce moment, le ministère de tutelle et les boulangers professionnels afin de maintenir le prix du pain à 150f Cfa.
Yohann Rachel C.
Photo légende : Le prix de la baguette de pain, pourai connaitre une hause dans les jours à venir (photo d'archives)
Le mécontentement généralisé en Côte d’Ivoire, au lendemain de la hausse des prix du carburant sans plomb et du gaz domestique, risque à nouveau de refaire surface. Il sera naturellement accompagné de déclarations de responsables d’Associations nationales de Consommateurs qui n’émeuvent absolument pas les autorités. Tant des chahuts d’une autre augmentation se font entendre. Cette fois, dans un secteur de l’alimentation : la baguette de pain. C’est le 02 janvier 2013 que les Consommateurs du pays d’Alassane Ouattara, ont appris, par surprise, que le litre de l’essence super sans plomb est passé de 774, à 792f Cfa, soit une hausse de 18 f Cfa. Quand la bouteille de 6 kilogrammes (B6) est désormais vendue à 2000f Cfa. Subissant ainsi, un relèvement de 200f Cfa, soit 11,11% de hausse. Quant à celle de 12,5 (B12) kilogrammes, elle, passe de 4 000f Cfa à 5 200f Cfa. Les 1 200f Cfa d’augmentation représentent, en proportion, 30% de renchérissement par rapport au prix antérieur. Par ailleurs, la bouteille (B28) passe de 9 000f Cfa, à 18 535f Cfa, soit une hausse de 105,95%. Bien qu’amer, cette pilule a fini par passer. En force ! Y avait-il d’ailleurs, une autre manière pour les autorités ivoiriennes de l’administrer ? Entendu qu’aucune campagne de sensibilisation n’a été faite en direction des populations. Ça leur a réussi. Sans doute.
Le gouvernement Duncan et ses surprises
Mais aujourd’hui encore, la menace d’une éventuelle augmentation de prix pointe à l’horizon. Les Ivoiriens qui commencent difficilement à s’habituer à la nouvelle donne, meublée de surprises de toute sorte, se font déjà à l’idée que le prix de la baguette de pain pourrait connaître une hausse dans les jours à venir. Devrait-on pour autant passer à l’action sans au préalable expliquer les motivations aux Ivoiriens ? Une telle attitude confirmerait bien l’étiquette de « gouvernement de surprises » de celui du premier ministre Daniel Kablan Duncan. Une chose est cependant sûre. Les Ivoiriens sont arrivés à cette virtualité, parce que quelques jours après « l’inaccoutumé vœu de nouvel an » à leur fait par le gouvernement Duncan, certains des acteurs de cette filière ont précipitamment aligné le prix de la baguette de pain sur la récente hausse des prix. Ainsi donc, dans les communes de Treichville, Marcory et Koumassi, cet autre aliment de base de nombreuses populations, vendu à 150f, la baguette, est passé à 200f Cfa. « On ne comprend pas ce qui nous arrive. Où sont les milliards dont on nous parle à longueur de journée ? Cet argent ne peut-il pas amortir toutes ces augmentations, voulu par le FMI et imposée aux populations de Côte d’Ivoire par le gouvernement ? », s’est interrogé dame A.F.C, revendeuse de pains à Treichville. A Marcory, un agent d’une boulangerie qui a gardé l’anonymat, défend son employeur : « Moi, j’accuse le gouvernement. Il pense échapper à la grogne des Consommateurs du pain, en n’affichant pas ouvertement que c’est lui qui veut tout augmenter. Voyez-vous, c’est une façon subtile d’augmenter le prix du pain, en procédant à la hausse des prix du carburant et du gaz. Mais nous, nous avons tout de suite compris que si le pain augmente, ce n’est pas la faute aux boulangers. »
L’argument des boulangers
Une brèche pour la Fédération interprofessionnelle des patrons de boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire (FIP-BPCI) qui pourrait bien emboîter le pas à l’employé anonyme, pour expliquer la probable augmentation du prix de la baguette de pain. Dans la mesure où, le pain (fabriqué à partir de farine, de sel et d'eau), que nous consommons aujourd’hui, résulte d’un long cheminement tant agricole, technologique que gastronomique. Impliquant des sacrifices financiers énormes dont le volume augmente en fonction des prix de tout ce qui permet l’obtention de la farine de blé. Notamment, les coûts du transport qui connaissent une hausse en Côte d’Ivoire, depuis le début de l’année 2013.
Augmentation avortée
Fort heureusement, des sources proches de ce dossier informent que la tentative d’augmentation du prix du pain a échoué dans les trois communes du District d’Abidjan citées plus haut : « Ils ont été tout de suite interpelés et reçu l’ordre de la Fédération interprofessionnelle des patrons de boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire (FIP-BPCI) de maintenir le prix du pain à 150f Cfa. » Après vérification, le prix du pain y est effectivement revendu à 150f Cfa, la baguette. Mais pour combien de temps ? Parce que, dans le silence, les Ivoiriens continuent de se convaincre de l’inévitable augmentation du prix du pain. Même si pour l’heure, aucun communiqué du gouvernement, encore moins de la FIP-BPCI, ne fait cas de cette augmentation à venir.
Eviter les spéculations
Cependant, nos mêmes sources proches de ce dossier à relent explosif, informent également que le ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, Jean-Louis Billon serait en concertation avec les principaux acteurs de la filière pain afin de trouver une issue heureuse arrangeant aussi bien les professionnels du secteur que les Consommateurs de Côte d’Ivoire. Comme ce fut le cas, en août 2012 où, les Consommateurs ont de peu échappé à une exposition à toutes sortes de spéculations. A cette époque, la Fédération interprofessionnelle des patrons de boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire (FIP-BPCI), réunie en Assemblée générale, le mardi 28 août 2012, à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, ont fait bloc contre une situation de hausse du prix de la tonne de la farine de blé. De fait, une semaine avant le 28 août 2012, les Grands Moulins d’Abidjan (GMA), les Moulins Modernes de Côte d’Ivoire (MMCI), les Moulins de Côte d’Ivoire (LMCI) avaient, d’un commun accord, augmenté le prix de la tonne de farine de blé. Il passait ainsi, de 350.000f Cfa, à 410.000f Cfa, soit une augmentation de 3000f Cfa, par sac de 50 kilogrammes. Avec cette augmentation de prix, il était d’une part, devenu impossible pour les boulangers de maintenir la qualité et le prix du pain. D’autre part, cette décision a semblé inappropriée à la FIP-BPCI compte tenu des difficultés auxquelles les ménages sont confrontés. Malheureusement, pour les acteurs, en dépit de ces appels, personne ne semblait, en son temps, se soucier de leur sort alors qu’ils subissaient déjà la hausse du coût de la farine. Conséquences d’une hausse du prix du pain L’histoire va-t-elle se répéter ? Personne ne le souhaite. Autrement, les Ivoiriens férus du pain se verront contraints de supporter son nouveau coût. Quant aux membres de la FIP-BPCI, ils pourraient remettre au goût du jour, leur menace d’août 2012. A savoir que « désormais, les pains ne seront vendus qu’au guichet des boulangeries », avaient décidé les boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire. Une telle décision aura forcément des conséquences à plusieurs niveaux. D’abord, elle entraînera une exclusion de fait des intervenants de la chaîne de distribution du pain en Côte d’Ivoire. Donc plus de grossistes (revendeurs) et plus de particuliers. En dépit de ce que le secteur de la redistribution de pain est un milieu qui regroupe plusieurs personnes sans emploi. En effet, les revendeurs eux, n’emprunteront plus le chemin des boulangeries. Et bonjour un autre cas d’inactivité pour certains Ivoiriens qui ont fait de la revente du pain, leur activité principal. Ensuite, si la rumeur d’augmentation du prix du pain prend forme dans le pays, la baguette ne sera certainement pas vendue à 150f Cfa, mais à 200f Cfa. L’on comprend dès lors, l’urgence de solutions idoines, comme celles que recherchent en ce moment, le ministère de tutelle et les boulangers professionnels afin de maintenir le prix du pain à 150f Cfa.
Yohann Rachel C.
Photo légende : Le prix de la baguette de pain, pourai connaitre une hause dans les jours à venir (photo d'archives)