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Sport Publié le jeudi 14 février 2013 | Le Patriote

CAN Afrique du Sud 2013 : Le temps des accusations !

La CAN sud-africaine commence à devenir un lointain souvenir. Les Super Eagles ont paradé dans les rues d’Abuja et les Etalons en ont fait de même dans celles de la capitale du Burkina Faso. De Lagos à Ouagadougou en passant par Bobo-Dioulasso, Kano, Banfora et autres, les champions et vice-champions ont été célébrés avec faste. En Côte d’Ivoire, l’atmosphère est à autre chose. Comme après chaque CAN depuis 10 ans que cette génération Didier Drogba représente ce pays, c’est toujours le même refrain. On tombe dans le ballet des accusations et la presse se fait toujours le porte-voix de tous ceux qui, rongés par la douleur de l’échec, brûlent la fédération et l’entraîneur national. Avec la même requête. « Que le président de la FIF démissionne ou que le coach soit chassé ». Cette année, ça n’a pas raté. On accuse Sidy Diallo et on réclame sa tête. On réclame également la tête de son jeune sélectionneur national, Sabri Lamouchi. Le tout sans véritablement expliquer le pourquoi. On veut tout simplement assouvir la colère du supporteur et pour cela il faut tout nier, tout casser pour tout reprendre. Et après chaque CAN, c’est la même chanson. Les mêmes articles, qui ont été écrits contre Vahid, Stielike, Zahoui, Henri Michel, Ericksson…,sont réchauffés au goût du jour et resservis aux Ivoiriens. On fait des « autopsies partielles, partiales et partisanes » pour aboutir inéluctablement aux mêmes conclusions. Comme hier on demandait la démission de Jacques Anouma et ses entraîneurs (ce qui n’est jamais arrivé), aujourd’hui c’est les têtes de Sidy Diallo et de Sabri Lamouchi qui sont mises à prix. Tout semble être fait pour volontairement ignorer les vrais responsables de cet échec. Et les joueurs dans tout ça ? Les CAN passent et se ressemblent pour la génération Didier Drogba. Ça fait 10 ans qu’elle traîne sa bosse sur le continent et au finish, son CV est vierge. Elle n’a rien gagné. Et cette année encore elle était, comme toujours, donnée favorite. N’a-t-elle pas les meilleurs joueurs africains (Yaya et Drogba sont double ballon d’or et champions d’Europe avec leur club). Que dire des Gervinho, Arouna Koné, Romaric, Tioté… tous des montres dans leur club respectif. En plus, depuis l’avènement de Jacques Anouma en 2002, l’organisation autour de cette équipe s’est améliorée pour mettre fin au traitement à double vitesse et régler les problèmes de primes de sélection. Et sous Sidy Diallo, cette organisation est devenue plus professionnelle. Tout est fait pour offrir le meilleur cadre d’expression aux joueurs. Côté entraîneur, ce sont huit techniciens que Didier Drogba et ses camarades ont usés en seulement 10 ans. Des plus chevronnés aux moins illustres, ils ont défilé sur le banc des Eléphants. Robert Nouzaret, Henri Michel, Stielike, Gerard Gili, Vahid Halilhodzic, Sven-Goran Ericksson, Zahoui François et aujourd’hui Sabri Lamouchi sont tous des techniciens avec des niveaux différents qui ont tous échoué à gagner un titre avec les pachydermes. La réponse à la question de ce qui ne va pas est forcement à chercher du côté des joueurs. A l’analyse, le mal se trouve chez nos garçons et Okocha l’a dit sans fioriture : « Les joueurs ivoiriens ne jouent pas avec le cœur ». Ça peut faire mal de l’admettre mais à dire vrai, l’ancien meneur de jeu des Super Eagles, qui a gagné la CA N en 1994, a parfaitement raison. Au lieu de chercher à régler des problèmes de personne ou faire des palabres par procuration, il convient de regarder les choses en face avec beaucoup de lucidité. Et on comprendra que la génération Didier Drogba est une constellation de joueurs talentueux certes, mais pas assez combatifs pour dompter l’Afrique. A chaque compétition, il leur manque ce qu’aucun entraîneur ne peut leur donner. La volonté de gagner. Le courage de se battre et l’amour vrai pour le maillot et le pays. Ces choses qui ont permis au Burkina Faso, malgré la présence de Paul Put, un entraîneur inconnu et sans un CV impressionnant, d’arriver en finale avec une équipe de sans grade. Cette détermination à toute épreuve qui a permis au Nigeria de Keshi (de loin moins capé qu’un Claude Le Roy ou un Vahid) de se faire introniser roi d’Afrique. Le mal est là. La Côte d’Ivoire a des joueurs sénateurs qui ne donnent pas tout lors des grands rendez-vous. Et c’est vraiment dommage. On aura beau changer d’entraîneur et ou de fédération, on aboutira aux même résultats avec ces mêmes joueurs dépourvus d’une mentalité de gagneurs. De la nécessité d’une refonte Aujourd’hui plus que jamais, la génération Didier Drogba est arrivée au bout du rouleau. Dans le rétroviseur, on peut lui concéder d’avoir donné beaucoup de joie aux Ivoiriens qui ont pendant 10 ans côtoyé et choyé de grosses vedettes. Ils ont donné ce qu’ils pouvaient donner et les Ivoiriens leur seront, nous en sommes convaincus, reconnaissants pour tout. Les fans de cette génération n’oublieront pas également les grosses peines des lendemains d’élimination et d’humiliation. A présent, il faut passer à autre chose. Loin des débats inféconds, il faut aller à une nouvelle équipe avec une nouvelle mentalité. Sabri Lamouchi doit s’armer de courage pour rajeunir au maximum son effectif. Mais le plus important, c’est de construire un groupe avec des joueurs qui ont une réelle envie de gagner quelque chose pour leur pays. Des joueurs qui seront de vrais ambassadeurs et des guerriers. Qui mettront l’intérêt de la Côte d’Ivoire au devant de celui de leur club. C’est en cela qu’il faut éviter de donner dans la passion pour encore une fois changer d’entraîneur. Il faut donner le temps à Sabri Lamouchi de grandir avec une nouvelle équipe, avec des joueurs qu’il aura pris le temps de connaître. « C’est dans la stabilité qu’on arrive à construire quelque chose », affirmait le capitaine malien Seydou Keita qui plaidait pour le maintien de Patrice Carteron. Si Sidy Diallo veut garder son entraîneur, c’est son droit et à l’analyse c’est pertinent. Il doit à présent lui demander de monter une nouvelle équipe. Les Ivoiriens doivent accepter de repartir presque de zéro. C’est le sacrifice à payer car la génération Didier Drogba a vécu.

Koné Lassiné
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