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Société Publié le lundi 18 février 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : Vraie et fausse démission

Il n’y a pas encore un siècle que le Pape catholique, était considéré comme infaillible. C’était l’être qui ne se trompait jamais. En ces siècles de foi et de croyance, l’infaillibilité du Pape, à Rome, était incontestable. C’était l’époque où les Papes ne sortaient pas du Vatican, sauf pour leur résidence de Castel Gandolfo. La première et surtout la deuxième guerre mondiale ont ébranlé la croyance de nombreux occidentaux.

C’est en Afrique et en Amérique latine que pour les chrétiens, croire et avoir foi en Dieu prend de la résonance. Le christianisme est considéré comme le chemin menant à la bourgeoisie, du moins, comme une voie de réussite sociale. Il suffit de voir l’engouement des populations lors des ordinations de prêtres. Ce n’est pas dans ces deux continents qu’un Pape dira : «Fidèles catholiques, qu’avez-vous fait de vos baptêmes ?» En me mettant dans une école catholique, mon père voulait avant tout, une réussite sociale pour moi, mais aussi et surtout une foi inébranlable dans ma religion et ses dirigeants. J’ai appris à connaître que le Pape est le successeur de Saint-Pierre. L’Eglise catholique venant directement des apôtres. Les archives et les monuments à Saint-Pierre de Rome l’attestent pleinement. Je reste, depuis ma tendre adolescence, un militant catholique. On s’étonne de ne pas me voir dans les milieux littéraires et c’est juste. Je suis davantage dans les milieux d’associations et de mouvements catholiques. Je m’y sens à l’aise. Je suis un prêtre avorté. Ma mère s’est opposée catégoriquement à mon départ au séminaire.

On peut donc comprendre que je désapprouve totalement la démission de Benoît XVI. Beaucoup de gens disent le comprendre. Ils ont leur lecture. Pour nous autres qui nous levons et nous couchons avec la Bible et l’Evangile, on ne saurait comprendre l’attitude papale et encore moins l’accepter. On dit que le Pape est malade, que ses forces ne lui permettent plus de suivre ce royaume catholique, le plus vaste du monde. Des spécialistes ont parlé des attaques qu’il a subies et qu’il ne supporte plus. Des trahisons et de la méchanceté autour de lui ont été citées. Toutes ces raisons ne sont pas valables et le Pape le sait mieux que nous. Quand je priais et méditais, autrefois avec les psaumes, j’étais troublé par certains passages, très nombreux relatifs aux méchants, aux jaloux, aux ennemis. Pendant une vingtaine d’années, je disais que Dieu exagère. Comment peut-on avoir des ennemis ? Quand j’ai été obligé de le constater, j’ai compris que le monde est rempli de loups. Le Pape le savait aussi. Donc pas de surprise à ce niveau. Même le pauvre, celui qui n’a rien, ne possède rien, est l’objet d’attaques souterraines et visibles. A fortiori, ceux qui émergent de la grande masse. Les chefs d’Etat le savent. Très souvent, ce sont les gens les plus proches qui leur portent les coups fatals. Ainsi est l’homme qui ne suit pas la voie de Dieu. Il est capable de tout. En démissionnant, le Pape n’a pas suivi les traces du Christ. Il n’a pas voulu pendre sa croix comme son prédécesseur. Mourir à la tâche quelle que soit sa souffrance. Admettons que sur le chemin de Golgotha, devant les coups de fouet, les moqueries, les blessures, la crucifixion, le Christ renonçait à se proclamer le messie, il n’aurait jamais eu d’église catholique et chrétienne.

C’était magnifique de voir Jean-Paul II souffrir. Il avait vraiment pris la croix du Christ. On ne fut pas étonné de le voir béatifié aussi rapidement. Sa canonisation ne sera qu’une affaire de quelques années. Une autre démission annoncée, dans la même période, était digne d’un gag. Stephen Keshi, le sélectionneur du Nigéria, qui après avoir gagné la coupe d’Afrique décide de partir. C’est vraiment de la moquerie. Rien que pour se faire remarquer et attirer la sympathie sur sa personne. Qu’il s’attende tôt ou tard à une démission forcée. Cette vraie et fausse démission va changer le destin des cadres africains. Désormais, en Afrique, on n’hésitera pas à démissionner à tous les niveaux. Avec la vraie démission du Pape, on a vu la fragilité des choses de ce monde. S’agripper à un poste quand l’incompétence est reconnue et décriée sera salutaire pour quiconque se verra dans une situation de rejet. La compétence se reconnaît au bilan. Quand il est négatif sur deux ou trois ans, il faut céder la place à un autre même si l’entreprise est familiale. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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