La fumée blanche est sortie après le ’’conclave’’ entre le ministre de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et Loisirs et le président de la Fédération ivoirienne de football, le lundi 18 février. Alain Lobognon a montré qu’il est en phase avec Augustin Sidy Diallo, non seulement sur son programme d’action, mais aussi sur sa décision de maintenir Sabri Lamouchi à son poste de sélectionneur des Eléphants. En témoigne sa déclaration à la presse après la rencontre. Loin d’être une passe d’armes, ce fut une séance de travail fructueuse qui a permis à Sidy Diallo et les membres du Comité exécutif de la FIF, d’éclairer l’émissaire du gouvernement sur certaines réalités du football ivoirien. Des réalités qui recommandent au ministère de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et Loisirs, dans sa détermination à proposer ’’un ensemble de mesures visant à restructurer et à rendre plus performant le football en Côte d’Ivoire’’, après l’échec des Eléphants à la CAN 2013 en Afrique du Sud ; de prévoir dans son offensive, des moyens d’accompagnement, de sorte à obtenir les résultats escomptés. Aujourd’hui, le problème du football ivoirien n’est pas une question de formation des athlètes, des entraîneurs, des encadreurs, des arbitres et autres. C’est un secret de polichinelle, ces formations occupent une place de choix dans le programme du président de la FIF. Ces derniers mois, la FIF a organisé plusieurs formations, et en ce moment, il y en a d’autres en cours. A la vérité, l’un des problèmes majeurs du football ivoirien est lié à la fuite des talents vers l’Europe, le Maghreb, l’Asie etc. Ce fléau cause un préjudice énorme aux clubs, même s’ils en tirent profit, mais également au championnat national. Il est à l’origine de la désertion des stades par les spectateurs. Parce que les matches manquent d’attrait. Malgré les événements organisés par la FIF autour des matches pour susciter la motivation des spectateurs, la situation n’a pas beaucoup évolué. Au point où la fédération s’est résolue à offrir les matches gratuitement au public. Même là encore, ce n’est chaque fois pas la grande affluence. Mais comment changer la donne? Comment freiner l’exode massif des joueurs, quand on sait que tous les footballeurs ivoiriens aspirent à monnayer leur talent en Europe où ailleurs? Difficile aujourd’hui pour un club, plus encore pour la Fédération, de retenir un joueur qui perçoit un salaire de 150 000 FCFA, en Côte d’Ivoire. Difficile de s’opposer à la volonté des parents du joueur, prêts à tout pour que leur enfant réalise son rêve. La vraie bataille se situe à ce niveau. Et c’est sur ce front que le ministre Alain Lobognon est très attendu avec le projet de loi sur le sport. Selon des sources proches du dossier, le projet de loi sur le sport prend en compte les anciennes gloires. Qu’a-t-on prévu pour appuyer le soutien des clubs par la FIF, qui verse une subvention annuelle de 50 millions de FCFA aux clubs de Ligue 1, 25 millions de FCFA aux clubs de Ligue 2 et 15 millions de FCFA aux clubs de D3 ? Il est clair que si les salaires des joueurs sont revalorisés, ils seront nombreux, les jeunes talents qui ne feront pas un saut dans l’inconnu du football professionnel. Le championnat national et les équipes nationales locales en tireraient de très bonnes dividendes. Et le football ivoirien serait le grand gagnant. Vivement donc que le ministre Alain Lobognon concentre son énergie sur l’adoption de cette loi sur le sport que le monde sportif ivoirien attend depuis belle lurette.
Alphonse CAMARA
Alphonse CAMARA