Pourquoi la réconciliation est-elle nécessaire ? C’est avec une telle interrogation que Roland Dagher, auteur de l’ouvrage ‘’Devoir de réconciliation’’ ouvre son livre de 161 pages. Autodidacte, l’auteur évoque dans ses lignes, l’urgence de se réconcilier. Il fait appelle à de nombreuses citations philosophiques, religieuses, politiques et sociologiques pour essayer de comprendre cette notion. Il essaie de dénouer la complexité de cette aventure de réconciliation. Réconciliation qu’il sait œuvre d’hercule. Faut-il pardonner sans justice ou faire de la justice la première condition du pardon et de la réconciliation ? Roland Dagher estime qu’il faut une justice équitable et juste. Une fois les responsabilités situées, le pardon peut jaillir. Car dira t-il, la crise ivoirienne est ‘’avant tout le fruit pourri d’une certaine culture de l’impunité, encouragée, voire institutionnalisée’’. Cependant, Roland Dagher écrit qu’il ‘’serait utopique de croire que la victime devrait oublier pour pardonner et se réconcilier’’. « Conserver, préserver la mémoire est un devoir pour chaque Africain, parce que c’est dans les tiroirs du passé que se trouvent les clés de son avenir et la boussole de son présent», a t-il expliqué. Dans ‘’Devoir de réconciliation’’, Roland Dagher affirme que seules l’exigence de pardon, de dialogue et de vérité ouvriront la voie à la réconciliation. Dans son ouvrage, Roland Dagher livre plusieurs pistes de réflexions sur la question. Mais pour lui, l’Afrique doit puiser dans ses propres valeurs pour essayer de panser le mal qui l’handicape. Poursuivant, l’auteur pense que ce n’est pas le moment de désespérer de l’Afrique, au contraire, il faut croire à l’émergence d’une Afrique forte et digne. De l’avis de Roland Dagher, c’est ‘’l’obstination de certains à prospérer dans le mal, plutôt qu’à s’ouvrir à ces pensées positives profondes’’, qui a fait chaviré le navire ivoirien. ‘‘Devoir de réconciliation’’, c’est une urgence pour que la Côte d’Ivoire rattrape son retard et qu’elle compte dans le concert des nations.
B.T.
B.T.