Le handball ivoirien va mal. Très mal au point que le ministère des sports a décidé une réforme de fond de cette discipline, autrefois fleuron du sport ivoirien. Depuis bientôt un mois, un comité de gestion est mis sur pied et dirigé par Mme Yoga Koné Mariam pour tenter de débarrasser la petite balle de toutes les impuretés qui la maintiennent dans l’amateurisme et l’improvisation. Naturellement, cette décision a fait grincer des dents. Surtout dans le camp du président sortant qui était candidat à sa propre succession. Avec lui certains clubs et quelques dirigeants, certainement nostalgiques des temps anciens, en veulent au département ministériel d’Alain Lobognon. Dans une interview accordée à un confrère hier, Paul Gogoua tentait d’expliquer que le ministre avait été trompé par certains de ses collaborateurs. Le président de la section de l’Africa Handball s’est convaincu que le président sortant, qu’il soutient ouvertement, a fait du bon travail. Et que, a-t-il avancé, que les clubs sont toujours prêts à lui confier encore les rênes du handball ivoirien. Il a peut-être raison. Mais en réalité le problème n’est pas tant l’élection d’un président à la tête de la FIHB. Il s’agit de s’arrêter et faire le point d’une discipline qui sombre saison après saison. Il s’agit de poser les vraies questions sur le pourquoi du déclin de notre handball. Loin des petits problèmes de personne ou autre considération. Aujourd’hui plus que jamais, le constat est là, sous nos yeux et implacable. Le handball ivoirien ne fait plus recette. Et Paul Gogoua est bien placé pour savoir la date à laquelle remonte son dernier sacre continental. Ouéréga Joseph est certes un bon président. Il a certainement donné ce qu’il avait. Mais à l’arrivée son bilan parle contre lui. Le simple fait d’avoir un quitus à une assemblée générale ne justifie forcément pas qu’on a fait du bon travail. Sinon on en serait pas à ce grand cafouillage dans ce milieu qui a finalement obligé le ministère à prendre ses responsabilités et à confier la restructuration de ce sport à un comité de gestion piloté par une dame qui aura fait les beaux jours du handball ivoirien, Mme Yoda née Mariam Koné. La vraie question que tous les acteurs de la petite balle devraient se poser, c’est qu’est-ce que le mandat du médecin colonel a apporté aux clubs ? Et même à la fédération ? Pas grand-chose pour ne pas dire rien. Les clubs se sont appauvris davantage et la fédération a volé en éclat. La valeur à la bourse de la parafiscalité de la FIHB a considérablement baisée pour passer de huit millions à un famélique million. Le champion a perdu son public et les jeunes ont perdu le goût de ce sport autrefois adulé. Que dire de l’arbitrage qui a foutu le camp. Ne parlons même pas de formation. Car même l’Africa, qui aujourd’hui, à travers le président de la section handball, se dit être un soutien de taille et de poids pour le président sortant, n’a aucune politique de formation des jeunes. On se contente de débaucher dans les autres clubs les quelques rares bras à même de lancer un ballon. De la responsabilité du ministère Le handball ivoirien n’existe que de nom. Et il faut avoir le courage de le reconnaitre. Les clubs vivotent, les entraineurs trainent de clubs en clubs sans être souvent payés. Le championnat n’est plus national. Au niveau international, le constat est plus que renversant. Les dernières CAN de jeunes (Cadets et juniors hommes) continuent de torturer nos mémoires. La Côte d’Ivoire a démontré au monde entier qu’elle était en matière de handball au bout du rouleau. Les clubs vont en compétition et reviennent avec le même résultat. Aujourd’hui la médaille d’Argent est devenue le véritable challenge de l’Africa chez les dames quand le Red Star ou la SOA sont éternellement à la recherche de place honorifique chez les hommes. Tous ces clubs savent et en sont même convaincus que le Petro et les autres clubs angolais, Mouloudia, Al Ahly, Zamalek… sont bien meilleurs qu’eux. Face à un tel état des lieus, il est tout fait judicieux que l’Etat, par le truchement du ministère des sport prennent ses responsabilités. Surtout, au moment où le comité fédéral en place a fini son mandat et que les acteurs ne s’accordent pas sur le renouvellement des instances. Au lieu de rester à tenter de cacher le soleil avec la main, les clubs et autres dirigeants gagneraient à saisir cette opportunité pour porter à l’attention de la tutelle les vrais problèmes du handball ivoirien. Ils doivent de concert aide le comité de gestion à chercher les voies et moyens pour leur permettre d’avoir plus de moyens pour poursuivre la formation de la jeunesse ivoirienne à travers leur club respectif. Ils doivent surtout travailler main dans la main pour se donner des textes forts et une fédération puissante à même de booster la pratique du handball sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Loin de toute jalousie ou autre méchanceté gratuite. Qu’ils mettent enfin en avant l’intérêt du handball au détriment de leur intérêt personnel. C’est à ce prix que le comité de gestion fera un bon travail pour le bonheur des clubs, de la fédération, des encadreurs et des athlètes. Koné Lassiné
Sport Publié le mercredi 27 février 2013 | Le Patriote
Handball : Réorganisation de la fédération, L’arbre qui ne peut pas cacher la forêt
© Le Patriote Par AtapointeSport/Handball: La côte d`Ivoire abrite la coupe d`Afrique des nations cadette et junior 2012.
Abidjan le mardi 21 Aout 2012, Palais des sports de Treichville. La ceremonie d`ouverture de la coupe d`Afrique des nations cadette et junior 2012 de handball a été marquée par l`allocution du ministres des sports et loisirs Phillipe Legré et par la rencontre qui a opposée les equipes de la Guinée et de la Côte d`Ivoire.