Les populations de la ville d’Abidjan vivent un véritable calvaire. L’eau potable ne coule plus depuis des mois, dans les robinets. Curieusement, on ne presse pas les pas du côté du gouvernement.
A Abidjan, la capitale économique ivoirienne, la plupart des communes connaissent de véritables problèmes d’eau. De Yopougon à Port-Bouët en passant par Abobo, Cocody, Treichville, Koumassi, Marcory, etc, aucune localité n’est épargnée. L’eau est devenue tout simplement un luxe, une denrée rare.
A Yopougon, plus précisément dans les quartiers Niangon, Maroc, Ananeraie, Académie de la mer, Gesco, le problème d’approvisionnement en eau potable se pose avec acuité depuis des mois. Trouver de l’eau pour les besoins quotidiens est un véritable parcours du combattant. Puisque les populations de ces quartiers sont obligées d’attendre tard dans la nuit pour espérer recueillir quelques gouttes d’eau. Encore faut-il qu’elles aient la chance. Sinon, souvent, elles n’ont pas de l’eau pendant plusieurs jours dans la semaine. Ainsi, elles ont fini par comprendre qu’elles doivent avoir en permanence de l’eau dans de grosses barriques.
Autre lieu, même réalité, Koumassi. Les problèmes d’eau sont réguliers dans les quartiers 05, Remblais, Sogefiha, 147, Pangolin, Abri 2000, etc. Là aussi, on recueille l’eau entre minuit et 4 heures du matin. Les habitants de cette commune sont obligés de le faire. Cette souffrance s’étend également aux populations de la commune de Port-Bouët, singulièrement des quartiers Adjouffou, Dieudonné, Jean Folly, Gonzagville, etc., situés le long de la route internationale Abidjan-Grand-Bassam. L’année dernière, elles ont même menacé de fermer cette route à partir de l’aéroport pour protester contre cet état de fait.
Même Cocody, appelé commune chic d’Abidjan, le problème d’approvisionnement en eau crée des soucis. Les habitants de la Palmeraie avec ses sous-quartiers Genie 2000, Cité SIR, Saint Viateur, et ceux d’Angré avec son sous-quartier « Les Caféiers », sans oublier le Plateau Dokui, vivent aussi le drame des pénuries d’eau. Ils n’ont pas souvent de l’eau pendant des jours. Et c’est fréquemment qu’ils errent dans les quartiers à la recherche de l’eau. Cela amène certains à déménager d’un quartier à un autre. Or, pour le commun des mortels à Abidjan, la commune de Cocody ne devrait plus connaître des problèmes d’eau. Puisqu’il y a été construit un gros château d’eau, précisément à qui devrait pouvoir alimenter tout le quartier de Cocody. Paradoxalement, on constate des coupures d’eau dans cette zone. La dernière coupure déclarée en date remonte au lundi 11 février dernier. Aujourd’hui encore, des populations de Cocody-Angré peinent à avoir de l’eau. Parce que le château d’eau mis en marche le 22 mars 2012 n’arrive pas à satisfaire complètement les besoins en eau des habitants d’Angré, des 8ème et 9ème Tranches, d’Abobo-Baoulé, d’Abobo Belleville, du Mahou et du Plateau Dokui. Avec une capacité de production estimée à 20.000 m3, ce château d’eau devrait en principe réduire le déficit d’approvisionnement en eau dans le district d’Abidjan. Malheureusement, tel n’est pas le cas.
Au regard de ce qui précède, il est clair que beaucoup reste à faire pour approvisionner en eau le district d’Abidjan. La société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci) a toujours affirmé que des investissements colossaux sont nécessaires pour résoudre les problèmes d’eau. Parce que les équipements pour la plupart vétustes ne sont pas adaptés à la démographie galopante. Mais que fait concrètement le régime Ouattara sur le terrain ? Absolument rien ! Pourtant, tout indique que la cause de cette galère, c’est l’absence d’une véritable politique d’assainissement du district d’Abidjan. Qu’attend-t-on pour mettre en application un plan d’assainissement de la ville d’Abidjan ? Aujourd’hui, on ne peut pas dire que les moyens font défaut. Surtout qu’il a été instauré depuis 1999 une redevance « Assainissement » chez tous les abonnés abidjanais de la Sodeci pour contribuer au financement de l’opération d’assainissement de la ville d’Abidjan. A la Sodeci, on justifie le paiement de la redevance instituée par l’Etat par le souci de mobiliser des moyens conséquents pour assainir le cadre de vie de chacun. Aujourd’hui, la Sodeci gagnerait à trouver des solutions rapides à cette situation de manque d’eau dans la plupart des communes d’Abidjan. Au risque de pousser les populations à un soulèvement parce qu’elles continuent de souffrir énormément pour satisfaire à leurs besoins quotidiens en eau.
L’Office national de l’eau potable (Onep) est à l’œuvre. Pour soulager les zones fortement touchées par la pénurie d’eau, cet organisme n’a trouvé mieux que de ravitailler les populations en eau à l’aide des camions citerne. Une situation qui est toute humiliante quand on sait qu’il faut s’aligner avec fûts, barriques et bassines pour attendre les camions de l’Onep. Combien de temps cela va-t-il durer ?
La fin de la souffrance des populations abidjanaises en besoin d’eau n’est pas pour demain. Car, il y a un déficit de 150.000 m3 d’eau par jour à Abidjan et 40.000 m3 d’eau pour la seule commune de Yopougon. A cela s’ajoutent les problèmes de surexploitation des forages d’eau, d’urbanisation, de pollution, des habitations construites aux abords des ouvrages, d’érosion, de prolifération de lavages auto, qui ne favorisent pas l’approvisionnement en eau dans les ménages, etc. En fait, le besoin de financement à l’horizon 2015 se chiffre, dit-on, à 625 milliards FCFA.
Camille Konan
A Abidjan, la capitale économique ivoirienne, la plupart des communes connaissent de véritables problèmes d’eau. De Yopougon à Port-Bouët en passant par Abobo, Cocody, Treichville, Koumassi, Marcory, etc, aucune localité n’est épargnée. L’eau est devenue tout simplement un luxe, une denrée rare.
A Yopougon, plus précisément dans les quartiers Niangon, Maroc, Ananeraie, Académie de la mer, Gesco, le problème d’approvisionnement en eau potable se pose avec acuité depuis des mois. Trouver de l’eau pour les besoins quotidiens est un véritable parcours du combattant. Puisque les populations de ces quartiers sont obligées d’attendre tard dans la nuit pour espérer recueillir quelques gouttes d’eau. Encore faut-il qu’elles aient la chance. Sinon, souvent, elles n’ont pas de l’eau pendant plusieurs jours dans la semaine. Ainsi, elles ont fini par comprendre qu’elles doivent avoir en permanence de l’eau dans de grosses barriques.
Autre lieu, même réalité, Koumassi. Les problèmes d’eau sont réguliers dans les quartiers 05, Remblais, Sogefiha, 147, Pangolin, Abri 2000, etc. Là aussi, on recueille l’eau entre minuit et 4 heures du matin. Les habitants de cette commune sont obligés de le faire. Cette souffrance s’étend également aux populations de la commune de Port-Bouët, singulièrement des quartiers Adjouffou, Dieudonné, Jean Folly, Gonzagville, etc., situés le long de la route internationale Abidjan-Grand-Bassam. L’année dernière, elles ont même menacé de fermer cette route à partir de l’aéroport pour protester contre cet état de fait.
Même Cocody, appelé commune chic d’Abidjan, le problème d’approvisionnement en eau crée des soucis. Les habitants de la Palmeraie avec ses sous-quartiers Genie 2000, Cité SIR, Saint Viateur, et ceux d’Angré avec son sous-quartier « Les Caféiers », sans oublier le Plateau Dokui, vivent aussi le drame des pénuries d’eau. Ils n’ont pas souvent de l’eau pendant des jours. Et c’est fréquemment qu’ils errent dans les quartiers à la recherche de l’eau. Cela amène certains à déménager d’un quartier à un autre. Or, pour le commun des mortels à Abidjan, la commune de Cocody ne devrait plus connaître des problèmes d’eau. Puisqu’il y a été construit un gros château d’eau, précisément à qui devrait pouvoir alimenter tout le quartier de Cocody. Paradoxalement, on constate des coupures d’eau dans cette zone. La dernière coupure déclarée en date remonte au lundi 11 février dernier. Aujourd’hui encore, des populations de Cocody-Angré peinent à avoir de l’eau. Parce que le château d’eau mis en marche le 22 mars 2012 n’arrive pas à satisfaire complètement les besoins en eau des habitants d’Angré, des 8ème et 9ème Tranches, d’Abobo-Baoulé, d’Abobo Belleville, du Mahou et du Plateau Dokui. Avec une capacité de production estimée à 20.000 m3, ce château d’eau devrait en principe réduire le déficit d’approvisionnement en eau dans le district d’Abidjan. Malheureusement, tel n’est pas le cas.
Au regard de ce qui précède, il est clair que beaucoup reste à faire pour approvisionner en eau le district d’Abidjan. La société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci) a toujours affirmé que des investissements colossaux sont nécessaires pour résoudre les problèmes d’eau. Parce que les équipements pour la plupart vétustes ne sont pas adaptés à la démographie galopante. Mais que fait concrètement le régime Ouattara sur le terrain ? Absolument rien ! Pourtant, tout indique que la cause de cette galère, c’est l’absence d’une véritable politique d’assainissement du district d’Abidjan. Qu’attend-t-on pour mettre en application un plan d’assainissement de la ville d’Abidjan ? Aujourd’hui, on ne peut pas dire que les moyens font défaut. Surtout qu’il a été instauré depuis 1999 une redevance « Assainissement » chez tous les abonnés abidjanais de la Sodeci pour contribuer au financement de l’opération d’assainissement de la ville d’Abidjan. A la Sodeci, on justifie le paiement de la redevance instituée par l’Etat par le souci de mobiliser des moyens conséquents pour assainir le cadre de vie de chacun. Aujourd’hui, la Sodeci gagnerait à trouver des solutions rapides à cette situation de manque d’eau dans la plupart des communes d’Abidjan. Au risque de pousser les populations à un soulèvement parce qu’elles continuent de souffrir énormément pour satisfaire à leurs besoins quotidiens en eau.
L’Office national de l’eau potable (Onep) est à l’œuvre. Pour soulager les zones fortement touchées par la pénurie d’eau, cet organisme n’a trouvé mieux que de ravitailler les populations en eau à l’aide des camions citerne. Une situation qui est toute humiliante quand on sait qu’il faut s’aligner avec fûts, barriques et bassines pour attendre les camions de l’Onep. Combien de temps cela va-t-il durer ?
La fin de la souffrance des populations abidjanaises en besoin d’eau n’est pas pour demain. Car, il y a un déficit de 150.000 m3 d’eau par jour à Abidjan et 40.000 m3 d’eau pour la seule commune de Yopougon. A cela s’ajoutent les problèmes de surexploitation des forages d’eau, d’urbanisation, de pollution, des habitations construites aux abords des ouvrages, d’érosion, de prolifération de lavages auto, qui ne favorisent pas l’approvisionnement en eau dans les ménages, etc. En fait, le besoin de financement à l’horizon 2015 se chiffre, dit-on, à 625 milliards FCFA.
Camille Konan