Après une première expérience réussie, il y a un an, Le Magnifik sera de nouveau, le dimanche 3 mars prochain, à partir de 15h, sur la scène du Palais de la Culture de Treichville, pour un one man show. A une semaine de ce rendez-vous, il évoque ce spectacle, avec en toile de fond la surprise qu’il réserve au public. De même, il jette un regard lucide sur le monde de l’humour en plein essor en Côte d’Ivoire et exhorte ses pairs à ne plus raconter des histoires drôles plutôt à proposer des spectacles bien structurés. Entretien.
Le Patriote : Votre prochain One man show s’intitule « La Côte d’Ivoire est formidable ». Pourquoi ?
Le Magnifik : Tout simplement parce que notre pays qui nous a vu naître reste tout de même formidable malgré les difficultés qu’on y vit. Il y a de belles et bonnes choses en Côte d’Ivoire. Certes, il y a des situations difficiles, mais nous les humoristes pouvons les rendre comiques afin d’égayer les Ivoiriens et de leur faire comprendre qu’en Côte d’Ivoire, il n’y a rien de tel. Nous devons nous réconcilier.
La Côte d’Ivoire est vraiment formidable pour qu’on la détruise. Il y a des très belles choses à y vivre.
LP : Que va proposer ce jour-là Le Magnifik ?
LM : Le Magnifik est un artiste qui innove beaucoup. A chacune de ses sorties, il a un nouveau nom. Au départ, on m’appelait Le Magnifik, après il y a eu Commandant Moriba, puis DJ 20800 tonnes de bruit. Et le 3 mars, je serai Super Moriba, à l’image de Superman. Tout cela pour vous dire qu’à chacune de mes sorties, je fais un effort pour créer une surprise et apporter une exclusivité à ceux qui viennent à mes spectacles. C’est ce que je m’emploierai à faire le 3 mars. Cela dit, il y aura le bilan de la Can 2013 avec la débâcle des Eléphants dont nous allons faire le point. Nous allons également traiter l’actualité sociopolitique avec beaucoup d’ironie, bref tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire, on va tout dire ce jour-là.
LP : Seriez-vous accompagné par un orchestre comme en 2012?
LM : Je suis en train d’y penser. Il est possible que je conserve l’orchestre mais il y aura une ambiance woyo. Peut-être qu’il y aura également des masques traditionnels. Souffrez que je ne puisse pas tout dévoiler. En revanche, sachez que je change de présentateur. L’an dernier, c’était Johnny Lafleur, et j’avais pour parrain zougloutique, Eric des Patrons. Cette année, mon parrain zougloutique c’est le duo Yodé et Siro et mon parrain, c’est papa Léonard Groguhet. Julien Goualo présentera le spectacle en nouchi. Il durera deux heures. Mais mon intervention fera une heure. Il y aura des soutiens de la famille zouglou avec Les garagistes, les Marabouts d’Afrik etc.
LP : Quel regard jetez-vous aujourd’hui sur l’univers de l’humour en Côte d’Ivoire. On reproche à beaucoup d’humoristes de raconter les mêmes blagues sans faire preuve d’imagination. Qu’en pensez-vous ?
LM : J’avoue que ces critiques sont fondées. Dans le milieu, on constate une éclosion de jeunes humoristes. Il y a certes de bonnes choses mais aussi de petits défauts qu’il faut améliorer. Cela dit, je pense que je suis mal placé pour juger les autres. Je viens à peine de commencer. En ce qui me concerne, je fais toujours l’effort de préparer de nouveaux sketchs, et je demande toujours à Dieu de m’accompagner, de me mettre dans ma peau et de m’aider à permettre à tout le monde de s’amuser. Mes prestations à «Bonjour» sont variées, de même que mes albums. Si les gens aiment ce que je fais, c’est parce qu’ils constatent que je ne présente pas les mêmes choses.
L.P : Justement que pouvez-vous dire à vos collègues pour qu’ils ne demeurent pas dans la monotonie ?
LM : Je leur demande de ne plus raconter des histoires drôles, mais de prendre l’actualité et de la rendre comique. Nous sommes des artistes, les voix des sans voix. Et quand nous nous exprimons nous devons faire en sorte qu’au-delà de l’aspect ludique, il y ait un aspect didactique, un enseignement, une leçon, une morale à retenir. C’est ce que j’essaie de faire en suivant les humoristes d’ici et d’ailleurs. Il faut prendre un thème que tu développes. Il ne faut plus parler de fou, puis des femmes, des politiciens et ensuite du football. Cela n’a ni queue ni tête. Désormais, il faut raconter des histoires qui sont liées entre elles. C’est ce que j’essaie de faire. Et je prie Dieu pour qu’il m’aide à le réussir.
L.P : Vos projets pour 2013 ?
LM : Ils sont déjà en cours. Le premier, c’était «Bonjour 2013» avec la RTI (Radiodiffusion télévision ivoirienne). Le deuxième c’est mon nouvel album qui vient de sortir. Il s’intitule «Le Magnifik sur le toit du monde». Il comporte neuf titres, dont 4 sketchs et cinq chansons.
Le Magnifik reste humoriste chanteur. Je fais mes sketchs et je chante des chansons comiques. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour demander à mes confrères humoristes d’ouvrir notre humour sur l’extérieur. Il y a des festivals à Montréal, au Canada, en France, en Belgique et un peu partout. Si dans notre travail, on ne parle que de Baoulé, Bété ou Dioula, le Gabonais ne peut rien y comprendre, de même que le Camerounais qui a bien envie de nous entendre. Faisons de l’humour universel où tous ceux qui comprennent le français peuvent rigoler quand ils nous écoutent. Ne nous contentons pas de l’humour local.
La mondialisation et les NTIC nous offrent désormais une ouverture sur le monde. C’est pourquoi, j’essaie désormais de proposer des spectacles bien structurés avec une introduction, un développement, une conclusion, et donc des enseignements à retenir. Et je reste toujours humble tout en priant Dieu pour qu’ils nous inspirent parce que l’humour n’est pas comme la musique où quand une chanson a du succès, tout le monde la réclame. L’humoriste doit proposer à chacune de ses sorties un nouveau répertoire. C’est le même public qui nous suit et nous juge.
LP : Et après l’album ?
LM : Il y a le spectacle. Ensuite, nous irons en France, en Belgique et en Italie. Puis, nous nous rendrons au Niger pour un festival. Et quand nous regagnerons le pays, nous allons faire une tournée dans toutes les casernes avec la structure chargée de la démobilisation et de la réinsertion des ex-combattants. Il y a aussi des épisodes d’Extra Can à tourner sur un autre sujet, après le succès de l’expérience avec la Can. Je voudrais remercier tous ceux qui aiment Le Magnifik et les exhorter à effectuer massivement le déplacement au Palais de la culture de Treichville. Qu’ils viennent en famille pour qu’on s’amuse. Le Magnifik proposera un nouveau répertoire. Réalisée par Y. Sangaré
Le Patriote : Votre prochain One man show s’intitule « La Côte d’Ivoire est formidable ». Pourquoi ?
Le Magnifik : Tout simplement parce que notre pays qui nous a vu naître reste tout de même formidable malgré les difficultés qu’on y vit. Il y a de belles et bonnes choses en Côte d’Ivoire. Certes, il y a des situations difficiles, mais nous les humoristes pouvons les rendre comiques afin d’égayer les Ivoiriens et de leur faire comprendre qu’en Côte d’Ivoire, il n’y a rien de tel. Nous devons nous réconcilier.
La Côte d’Ivoire est vraiment formidable pour qu’on la détruise. Il y a des très belles choses à y vivre.
LP : Que va proposer ce jour-là Le Magnifik ?
LM : Le Magnifik est un artiste qui innove beaucoup. A chacune de ses sorties, il a un nouveau nom. Au départ, on m’appelait Le Magnifik, après il y a eu Commandant Moriba, puis DJ 20800 tonnes de bruit. Et le 3 mars, je serai Super Moriba, à l’image de Superman. Tout cela pour vous dire qu’à chacune de mes sorties, je fais un effort pour créer une surprise et apporter une exclusivité à ceux qui viennent à mes spectacles. C’est ce que je m’emploierai à faire le 3 mars. Cela dit, il y aura le bilan de la Can 2013 avec la débâcle des Eléphants dont nous allons faire le point. Nous allons également traiter l’actualité sociopolitique avec beaucoup d’ironie, bref tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire, on va tout dire ce jour-là.
LP : Seriez-vous accompagné par un orchestre comme en 2012?
LM : Je suis en train d’y penser. Il est possible que je conserve l’orchestre mais il y aura une ambiance woyo. Peut-être qu’il y aura également des masques traditionnels. Souffrez que je ne puisse pas tout dévoiler. En revanche, sachez que je change de présentateur. L’an dernier, c’était Johnny Lafleur, et j’avais pour parrain zougloutique, Eric des Patrons. Cette année, mon parrain zougloutique c’est le duo Yodé et Siro et mon parrain, c’est papa Léonard Groguhet. Julien Goualo présentera le spectacle en nouchi. Il durera deux heures. Mais mon intervention fera une heure. Il y aura des soutiens de la famille zouglou avec Les garagistes, les Marabouts d’Afrik etc.
LP : Quel regard jetez-vous aujourd’hui sur l’univers de l’humour en Côte d’Ivoire. On reproche à beaucoup d’humoristes de raconter les mêmes blagues sans faire preuve d’imagination. Qu’en pensez-vous ?
LM : J’avoue que ces critiques sont fondées. Dans le milieu, on constate une éclosion de jeunes humoristes. Il y a certes de bonnes choses mais aussi de petits défauts qu’il faut améliorer. Cela dit, je pense que je suis mal placé pour juger les autres. Je viens à peine de commencer. En ce qui me concerne, je fais toujours l’effort de préparer de nouveaux sketchs, et je demande toujours à Dieu de m’accompagner, de me mettre dans ma peau et de m’aider à permettre à tout le monde de s’amuser. Mes prestations à «Bonjour» sont variées, de même que mes albums. Si les gens aiment ce que je fais, c’est parce qu’ils constatent que je ne présente pas les mêmes choses.
L.P : Justement que pouvez-vous dire à vos collègues pour qu’ils ne demeurent pas dans la monotonie ?
LM : Je leur demande de ne plus raconter des histoires drôles, mais de prendre l’actualité et de la rendre comique. Nous sommes des artistes, les voix des sans voix. Et quand nous nous exprimons nous devons faire en sorte qu’au-delà de l’aspect ludique, il y ait un aspect didactique, un enseignement, une leçon, une morale à retenir. C’est ce que j’essaie de faire en suivant les humoristes d’ici et d’ailleurs. Il faut prendre un thème que tu développes. Il ne faut plus parler de fou, puis des femmes, des politiciens et ensuite du football. Cela n’a ni queue ni tête. Désormais, il faut raconter des histoires qui sont liées entre elles. C’est ce que j’essaie de faire. Et je prie Dieu pour qu’il m’aide à le réussir.
L.P : Vos projets pour 2013 ?
LM : Ils sont déjà en cours. Le premier, c’était «Bonjour 2013» avec la RTI (Radiodiffusion télévision ivoirienne). Le deuxième c’est mon nouvel album qui vient de sortir. Il s’intitule «Le Magnifik sur le toit du monde». Il comporte neuf titres, dont 4 sketchs et cinq chansons.
Le Magnifik reste humoriste chanteur. Je fais mes sketchs et je chante des chansons comiques. Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour demander à mes confrères humoristes d’ouvrir notre humour sur l’extérieur. Il y a des festivals à Montréal, au Canada, en France, en Belgique et un peu partout. Si dans notre travail, on ne parle que de Baoulé, Bété ou Dioula, le Gabonais ne peut rien y comprendre, de même que le Camerounais qui a bien envie de nous entendre. Faisons de l’humour universel où tous ceux qui comprennent le français peuvent rigoler quand ils nous écoutent. Ne nous contentons pas de l’humour local.
La mondialisation et les NTIC nous offrent désormais une ouverture sur le monde. C’est pourquoi, j’essaie désormais de proposer des spectacles bien structurés avec une introduction, un développement, une conclusion, et donc des enseignements à retenir. Et je reste toujours humble tout en priant Dieu pour qu’ils nous inspirent parce que l’humour n’est pas comme la musique où quand une chanson a du succès, tout le monde la réclame. L’humoriste doit proposer à chacune de ses sorties un nouveau répertoire. C’est le même public qui nous suit et nous juge.
LP : Et après l’album ?
LM : Il y a le spectacle. Ensuite, nous irons en France, en Belgique et en Italie. Puis, nous nous rendrons au Niger pour un festival. Et quand nous regagnerons le pays, nous allons faire une tournée dans toutes les casernes avec la structure chargée de la démobilisation et de la réinsertion des ex-combattants. Il y a aussi des épisodes d’Extra Can à tourner sur un autre sujet, après le succès de l’expérience avec la Can. Je voudrais remercier tous ceux qui aiment Le Magnifik et les exhorter à effectuer massivement le déplacement au Palais de la culture de Treichville. Qu’ils viennent en famille pour qu’on s’amuse. Le Magnifik proposera un nouveau répertoire. Réalisée par Y. Sangaré