Les professionnels réfléchissent sur la relance cinématographique en Afrique C’est un rendez-vous important pour les festivaliers. Comme annoncé, le colloque international de ce 23ème Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, a débuté hier matin au Conseil des Chargeurs Burkinabè (CBC). C’est le ministre de la Culture et du Tourisme, M. Baba Hama, qui a solennellement ouvert les travaux qui dureront deux jours. « Nous poursuivons un seul objectif, la relance du cinéma africain. Les colloques du Fespaco sont des rendez-vous incontournables pour réfléchir à l’évolution de notre cinéma», a-t-il indiqué. Le choix du thème de ces assises, à savoir «Cinéma africain et politiques publiques en Afrique », est, à ses yeux, à la suite de celui de 2011 (« cinéma africain et marchés ») est une interpellation des pouvoirs publics qui ont un rôle à jouer dans la relance du cinéma en Afrique. Pour l’ancien Délégué général du Fespaco, il y a de la part des acteurs de ce domaine, une demande « croissante et pressante» des pouvoirs publics. Toutefois, a-t-il précisé, «ce qu’ils attendent, c’est moins de gestion directe, beaucoup d’énergie dans la lutte et l’incitation». Même si on constate aujourd’hui, une effervescence dans la production, en témoignent les 700 inscriptions enregistrées par le Fespaco pour cette édition 2013, le ministre Baba Hama estime que l’arbre ne doit pas cacher la forêt. «La production d’un film reste un parcours du combattant. Il faut prendre en compte tous les mécanismes qui doivent concourir à la mise en place d’un système nouveau», a plaidé le ministre Baba Hama. A sa suite, M. Clément Tapsoba, conseiller du Délégué Général du Fespaco, a décliné les grands axes de ce colloque. Ainsi a-t-on appris qu’il sera meublé par quatre panels. Le premier va faire un état des lieux des politiques publiques d’aide aux productions cinématographiques, avec à la clé une analyse des systèmes d’aide au cinéma en Europe. Le deuxième abordera la question de la contribution au niveau communautaire et des institutions, avec en filigrane la présentation du Programme ACPC Culture. Le troisième décortiquera les solutions au niveau des Etats tout en s’inspirant des exemples du Maroc, du Burkina Faso et du Gabon, quand le quatrième évoquera la contribution des institutions financières et l’axe juridique. «Les réflexions déboucheront sur la Déclaration de Ouagadougou et les actes de ce Colloque seront édités », a souligné M. Tapsoba. Parmi les panélistes, on compte des intellectuels de haut vol entre autres Toussaint Tiendrebéogo, chargé des politiques et industries culturelles à l’Organisation internationale de la Francophonie, Dr Teresa Hoebert de Turegano, experte allemande, Mme Michèle-Dominique Raymond (Secrétariat du Groupe des Etats ACP), Mme Sandra Coulibali Leroy ( Sous-directrice de la sous-direction de l’OIF)… pour ne citer qu’eux. Et au nombre des participants, on reconnaît de grands noms du cinéma africain, notamment Idrissa Ouédrago (Burkina Faso), Souleymane Cissé (Mali), Cheick Oumar Cissoko (Mali), Suleiman Ramadan (Afrique du Sud)… Y.Sangaré (Envoyé spécial)
Art et Culture Publié le mercredi 27 février 2013 | Le Patriote