La 23è édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision (Fespaco) a fermé ses portes le samedi 2 mars 2013, au Stade du 4 août, avec le triomphe des cinéastes sénégalais.
L’Or (grand prix Etalon du Yennenga) est revenu au réalisateur sénégalais Alain Gomis pour son film ‘’Tey’’, qui signifie ‘‘aujourd’hui’’ en français. Il a reçu le trophée des mains de Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso. Pour la première fois, le jeune réalisateur permet au Sénégal d’être sur la première marche du podium. Pour Alain Gomis, qui dit avoir des ‘’morceaux’’ originaires de la Guinée-Bissau, de la France et du Sénégal, l’idée d’une première place ne fait pas forcément de lui le meilleur de tous. Car, dit-il, tous les réalisateurs pouvaient se retrouver sur le podium. Une référence faite à son compatriote et devancier, Moussa Touré, le réalisateur du long métrage ‘’La pirogue’’ qui n’a eu de cesse, admet-il, de le soutenir. «Il y a d’autres films qui étaient là, aussi bons et meilleurs et qui auraient mérité le prix», a-t-il soutenu. Partageant sa vision sur le cinéma en Afrique, Alain Gomis invite à donner plus d’attention à la jeune génération et ne pas regarder que ceux qui sont mis en exergue. «Le cinéma africain a besoin de toute sorte de films. Des films de comédie, d’action, de la poésie. Tout ce genre de film doit cohabiter. Aujourd’hui, on a besoin du cinéma des jeunes. Il ne faut pas un film une fois, de temps en temps. On a besoin qu’il y ait plus de cinéma pour pouvoir construire quelque chose où les gens seront réhabitués à voir du cinéma africain», a-t-il plaidé. Avec Moussa Touré, désigné Etalon de bronze (3è place) pour la simplicité, l’efficacité et la maîtrise du sujet qu’il traite (l’immigration), le Sénégal a pu ravir deux places sur le podium. Qui est partagé avec la tunisienne Djamila Sahaoui, grâce à son film Yema (90mn). Elle y joue le rôle du personnage principal et la réalisatrice met en exergue la lutte pour la vie. En plus d’être sur le podium, Alain Gomis et Moussa Touré ont reçu des prix spéciaux décernés par des Institutions. Ce sont pour le premier, les Prix de l'ambassade des États-Unis d'Amérique au Burkina Faso et celui de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et pour le second, le Prix spécial de l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris (Inalco). Des prix spéciaux également pour leurs compatriotes Moly Kane avec ‘’Moly’’ et Khardiata Pouye dans ‘’Cette couleur qui me dérange’’. Pour son film ‘’Président Dia’’, le Sénégalais Ousmane William Mbaye a remporté le troisième Prix de la section documentaire.
Des innovations annoncées
Pour les éditions à venir, la compétition sera ouverte aux films de la Diaspora et aux films de formats numériques. Quant aux prix, le contenu de l’enveloppe sera doublé. Ainsi les Etalons de bronze (2 millions), Argent (5 millions) et Or (10) millions de FCFA, passent respectivement à 5, 10 et 20 millions de FCFA. Sur ces innovations apportées au Fespaco, Michel Ouédraogo, délégué général, a soutenu que le Festival ne pouvait que franchir le pas. «Si nous voulons aujourd’hui, bénéficier de l’expérience de nos frères de la Diaspora, il faut bien qu’on les accepte et qu’on les intègre. On ne peut pas les considérer comme des frères et les marginaliser dans ce que nous faisons. Ils doivent se sentir africain et nous devons travailler avec eux. Le problème du numérique se pose et le débat a été posé pendant plusieurs années avant moi. Nous avons poursuivi le débat. Le temps du numérique est venu pour le Fespaco et nous pouvons passer au numérique», a-t-il expliqué. Si Michel Ouédraogo avoue que le Fespaco ne fait qu’appliquer ce que les cinéastes africains ont décidé, il relève, en outre, qu’il existe des cinéastes qui s’opposent du passage 35 minimètres en numérique. Sur la question, il se réjouit que le bâtiment en construction au siège du Fespaco soit bientôt achevé. «Nous allons l’équiper pour répondre aux qualités requises, pour des projections en numérique», a-t-il promis. De l’augmentation du montant des prix du festival, Michel Ouédraogo fait entendre que le prix du Yennenga est resté le même pendant plusieurs années sans connaître une évolution. «Le festival a pris une autre dimension, il faut donc coller ses prix à ce qu’il représente aujourd’hui. C’est un grand festival qui doit faire en sorte que ses prix aient de la valeur. Je pense que ce sera l’un des grands festivals dans le monde qui donne des prix de cette hauteur», a-t-il soutenu. Pour la cérémonie de clôture du festival, avant la remise de l’Etalon, le groupe Magic System a fait partager au public trente minutes de spectacle. L’apothéose a été donnée avec la fresque baptisée Wakatt (le temps) du chorégraphe burkinabè Seidou Boro. La 24è édition du Fespaco est annoncée du 28 février au 7 mars 2015.
Koné Saydoo, envoyé spécial
L’Or (grand prix Etalon du Yennenga) est revenu au réalisateur sénégalais Alain Gomis pour son film ‘’Tey’’, qui signifie ‘‘aujourd’hui’’ en français. Il a reçu le trophée des mains de Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso. Pour la première fois, le jeune réalisateur permet au Sénégal d’être sur la première marche du podium. Pour Alain Gomis, qui dit avoir des ‘’morceaux’’ originaires de la Guinée-Bissau, de la France et du Sénégal, l’idée d’une première place ne fait pas forcément de lui le meilleur de tous. Car, dit-il, tous les réalisateurs pouvaient se retrouver sur le podium. Une référence faite à son compatriote et devancier, Moussa Touré, le réalisateur du long métrage ‘’La pirogue’’ qui n’a eu de cesse, admet-il, de le soutenir. «Il y a d’autres films qui étaient là, aussi bons et meilleurs et qui auraient mérité le prix», a-t-il soutenu. Partageant sa vision sur le cinéma en Afrique, Alain Gomis invite à donner plus d’attention à la jeune génération et ne pas regarder que ceux qui sont mis en exergue. «Le cinéma africain a besoin de toute sorte de films. Des films de comédie, d’action, de la poésie. Tout ce genre de film doit cohabiter. Aujourd’hui, on a besoin du cinéma des jeunes. Il ne faut pas un film une fois, de temps en temps. On a besoin qu’il y ait plus de cinéma pour pouvoir construire quelque chose où les gens seront réhabitués à voir du cinéma africain», a-t-il plaidé. Avec Moussa Touré, désigné Etalon de bronze (3è place) pour la simplicité, l’efficacité et la maîtrise du sujet qu’il traite (l’immigration), le Sénégal a pu ravir deux places sur le podium. Qui est partagé avec la tunisienne Djamila Sahaoui, grâce à son film Yema (90mn). Elle y joue le rôle du personnage principal et la réalisatrice met en exergue la lutte pour la vie. En plus d’être sur le podium, Alain Gomis et Moussa Touré ont reçu des prix spéciaux décernés par des Institutions. Ce sont pour le premier, les Prix de l'ambassade des États-Unis d'Amérique au Burkina Faso et celui de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et pour le second, le Prix spécial de l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris (Inalco). Des prix spéciaux également pour leurs compatriotes Moly Kane avec ‘’Moly’’ et Khardiata Pouye dans ‘’Cette couleur qui me dérange’’. Pour son film ‘’Président Dia’’, le Sénégalais Ousmane William Mbaye a remporté le troisième Prix de la section documentaire.
Des innovations annoncées
Pour les éditions à venir, la compétition sera ouverte aux films de la Diaspora et aux films de formats numériques. Quant aux prix, le contenu de l’enveloppe sera doublé. Ainsi les Etalons de bronze (2 millions), Argent (5 millions) et Or (10) millions de FCFA, passent respectivement à 5, 10 et 20 millions de FCFA. Sur ces innovations apportées au Fespaco, Michel Ouédraogo, délégué général, a soutenu que le Festival ne pouvait que franchir le pas. «Si nous voulons aujourd’hui, bénéficier de l’expérience de nos frères de la Diaspora, il faut bien qu’on les accepte et qu’on les intègre. On ne peut pas les considérer comme des frères et les marginaliser dans ce que nous faisons. Ils doivent se sentir africain et nous devons travailler avec eux. Le problème du numérique se pose et le débat a été posé pendant plusieurs années avant moi. Nous avons poursuivi le débat. Le temps du numérique est venu pour le Fespaco et nous pouvons passer au numérique», a-t-il expliqué. Si Michel Ouédraogo avoue que le Fespaco ne fait qu’appliquer ce que les cinéastes africains ont décidé, il relève, en outre, qu’il existe des cinéastes qui s’opposent du passage 35 minimètres en numérique. Sur la question, il se réjouit que le bâtiment en construction au siège du Fespaco soit bientôt achevé. «Nous allons l’équiper pour répondre aux qualités requises, pour des projections en numérique», a-t-il promis. De l’augmentation du montant des prix du festival, Michel Ouédraogo fait entendre que le prix du Yennenga est resté le même pendant plusieurs années sans connaître une évolution. «Le festival a pris une autre dimension, il faut donc coller ses prix à ce qu’il représente aujourd’hui. C’est un grand festival qui doit faire en sorte que ses prix aient de la valeur. Je pense que ce sera l’un des grands festivals dans le monde qui donne des prix de cette hauteur», a-t-il soutenu. Pour la cérémonie de clôture du festival, avant la remise de l’Etalon, le groupe Magic System a fait partager au public trente minutes de spectacle. L’apothéose a été donnée avec la fresque baptisée Wakatt (le temps) du chorégraphe burkinabè Seidou Boro. La 24è édition du Fespaco est annoncée du 28 février au 7 mars 2015.
Koné Saydoo, envoyé spécial