On ne cessera pas de le répéter, le régime Ouattara a entrepris un vaste chantier de destruction des Pme-Pmi locales. Ce qui fait que tous les discours pour leur financement et leur organisation ne sont que des chapelets de bonnes intentions. Comme, par exemple, la mise en place d’un fonds de garantie doté de 10 milliards FCFA, la création d’une banque d’investissement, l’indemnisation des Pme sinistrées etc. A preuve, les Pme-Pmi occupent une place minime dans l’économie ivoirienne depuis l’accession d’Alassane Ouattara au pouvoir. La quasi-totalité des grands travaux étant confiés aux multinationales qui n’ont pas obligation de collaborer avec les Pme-Pmi ivoiriennes ou à des Pme étrangères sur la base d’un gré à gré de reconnaissance. « Durant les dix années qu’a duré la crise, les Pme n’ont pas eu le temps de s’améliorer. Elles ne sont pas compétitives. Là, il s’agit de développer le pays. On ne va pas aller à l’émergence avec des entreprises qui vont vous tirer vers le bas. Le moment viendra où on va s’occuper des Pme. Mais pour l’heure, on veut aller vite et on a besoin des entreprises solides et financièrement assises. Vous imaginez un gouvernement sérieux confier, par exemple, la construction du troisième pont ou le barrage de Soubré à des Pme locales ? Peut-on confier les travaux de l’autoroute du nord à des Pme locales qui n’ont aucune technicité à la matière ? Il faut être réaliste. Les Pme ivoiriennes ne sont pas encore à la hauteur pour exécuter convenablement des marchés. C’est triste de le dire, mais c’est la vérité», tente de justifier un conseiller à la présidence de la République. Un directeur de banque, lui, reprend à son compte les accusations déjà portées contre les Pme-Pmi ivoiriennes lors des différents forums organisés sur le sujet : « Si on confie des marchés aux Pme ivoiriennes, comment vont-elles les exécuter vu qu’elles ne sont pas financièrement solides et que les banques et établissements financiers ne leur font pas confiance ? On a des cas qui ne nous encouragent pas à poursuivre l’aventure avec les Pme locales ».
On ne gère pas sa maison dans la poche de son voisin
Il y a pourtant des réminiscences de satisfaction. Durant les dix années du régime Gbagbo, le nombre des Pme-Pmi locales s’est accru de façon vertigineuse. Elles avaient le soutien et la confiance des autorités ivoiriennes. De gros marchés leur étaient confiés par fractionnement et surtout en toute transparence avec la création de l’Autorité nationale de régulation des marchés publics. Cette politique a payé puisque, c’est grâce à elles que l’économie nationale ne s’est pas effondrée quand les entreprises étrangères délocalisaient. Oui, la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo a gagné la guerre économique grâce aux Pme-Pmi locales. Malheureusement, la tension socio-politique et également le manque de technicité et d’expérience de certains dirigeants (surpris de gagner beaucoup d’argent d’un coup) ne leur a pas permis de consolider leurs positions financières. A telle enseigne que certaines ont disparu.
Aujourd’hui, sous Alassane Ouattara, les Pme locales subissent le syndrome de Crécy. En référence à la bataille de Crécy perdue par la France qui avait pourtant déployé le plus grand nombre de combattants et de matériels de guerre devant l’Angleterre qui présentait un nombre modeste de combattants avec des armes d’une rusticité déconcertante. L’Angleterre a mis devant ses fantassins sur lesquels il pouvait compter. Tout ceci pour expliquer que le plus important, c’est la technique, l’imagination qu’on met dans la conquête d’un marché, comme d’un territoire. Il faut envoyer au combat son armée de contact. Et non se situer dans la vision d’un partage du gâteau économique du pays.
« On ne gère pas sa maison en comptant sur la poche de son voisin », conseille la sagesse africaine. De même on ne peut pas développer son pays en confiant tous les pans de l’économie à des entreprises étrangères sous le prétexte d’une politique libérale de l’économie. On ne peut pas parler de politique d’emplois et compter sur la magnanimité d’une entreprise qui viendrait confier des emplois précaires à des Ivoiriens. « Quand je discute avec un investisseur, je lui demande combien d’emplois il va créer », confiait fièrement Alassane Ouattara. Mystifiant ceux qui ne comprennent rien à cette plaisanterie. Cela fait tout simplement rire parce qu’il n’y a aucune obligation faite à l’investisseur de sous-traiter avec des Pme locales ou d’embaucher exclusivement des nationaux.
Lors du lancement de l’opération d’identification des Pme, il a été révélé que les Pme de droit ivoirien représentent plus de 98% des entreprises recensées en Côte d’Ivoire. A supposer que seulement 1000 Pme aient été recensées. Si chaque dirigeant embauche, ne serait-ce que 5 personnes, cela ferait 5000 Ivoiriens qui auraient quitté le cercle non envié des sans-emplois. Or, une Pme bien structurée peut aller jusqu’à employer au moins 10 personnes. On aurait aidé à résoudre un tant soit peu le problème de l’emploi, mieux, la Côte d’Ivoire aurait gagné la richesse produite par ces Pme locales. Comme dans tous les pays développés sur qui Alassane Ouattara ne fait que prendre exemple.
Selon des confidences émanant de la Fédération ivoirienne des Pme-Pmi (Fipme), 40% des Pme locales ont disparu en moins de deux ans pour des raisons financières. Celles qui sont encore là vivent dans la précarité, ostracisées, et leurs employés ne nourrissent aucun espoir pour un lendemain certain.
Pendant ce temps, le Cepici multiplie des initiatives en faveur de la création des Pme-Pmi par des Ivoiriens. Que vont faire ces nouvelles Pme créées dans un environnement où les plus anciennes ont du mal à survivre ?
Les Pme sont un pôle de croissance et d’emplois. Le régime Ouattara n’a pas le droit des les martyriser. Il gagnerait plutôt à les aider à se redynamiser. Sinon à l’horizon 2020, il n’y aurait plus de Pme locales dans ce pays.
J-S Lia
On ne gère pas sa maison dans la poche de son voisin
Il y a pourtant des réminiscences de satisfaction. Durant les dix années du régime Gbagbo, le nombre des Pme-Pmi locales s’est accru de façon vertigineuse. Elles avaient le soutien et la confiance des autorités ivoiriennes. De gros marchés leur étaient confiés par fractionnement et surtout en toute transparence avec la création de l’Autorité nationale de régulation des marchés publics. Cette politique a payé puisque, c’est grâce à elles que l’économie nationale ne s’est pas effondrée quand les entreprises étrangères délocalisaient. Oui, la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo a gagné la guerre économique grâce aux Pme-Pmi locales. Malheureusement, la tension socio-politique et également le manque de technicité et d’expérience de certains dirigeants (surpris de gagner beaucoup d’argent d’un coup) ne leur a pas permis de consolider leurs positions financières. A telle enseigne que certaines ont disparu.
Aujourd’hui, sous Alassane Ouattara, les Pme locales subissent le syndrome de Crécy. En référence à la bataille de Crécy perdue par la France qui avait pourtant déployé le plus grand nombre de combattants et de matériels de guerre devant l’Angleterre qui présentait un nombre modeste de combattants avec des armes d’une rusticité déconcertante. L’Angleterre a mis devant ses fantassins sur lesquels il pouvait compter. Tout ceci pour expliquer que le plus important, c’est la technique, l’imagination qu’on met dans la conquête d’un marché, comme d’un territoire. Il faut envoyer au combat son armée de contact. Et non se situer dans la vision d’un partage du gâteau économique du pays.
« On ne gère pas sa maison en comptant sur la poche de son voisin », conseille la sagesse africaine. De même on ne peut pas développer son pays en confiant tous les pans de l’économie à des entreprises étrangères sous le prétexte d’une politique libérale de l’économie. On ne peut pas parler de politique d’emplois et compter sur la magnanimité d’une entreprise qui viendrait confier des emplois précaires à des Ivoiriens. « Quand je discute avec un investisseur, je lui demande combien d’emplois il va créer », confiait fièrement Alassane Ouattara. Mystifiant ceux qui ne comprennent rien à cette plaisanterie. Cela fait tout simplement rire parce qu’il n’y a aucune obligation faite à l’investisseur de sous-traiter avec des Pme locales ou d’embaucher exclusivement des nationaux.
Lors du lancement de l’opération d’identification des Pme, il a été révélé que les Pme de droit ivoirien représentent plus de 98% des entreprises recensées en Côte d’Ivoire. A supposer que seulement 1000 Pme aient été recensées. Si chaque dirigeant embauche, ne serait-ce que 5 personnes, cela ferait 5000 Ivoiriens qui auraient quitté le cercle non envié des sans-emplois. Or, une Pme bien structurée peut aller jusqu’à employer au moins 10 personnes. On aurait aidé à résoudre un tant soit peu le problème de l’emploi, mieux, la Côte d’Ivoire aurait gagné la richesse produite par ces Pme locales. Comme dans tous les pays développés sur qui Alassane Ouattara ne fait que prendre exemple.
Selon des confidences émanant de la Fédération ivoirienne des Pme-Pmi (Fipme), 40% des Pme locales ont disparu en moins de deux ans pour des raisons financières. Celles qui sont encore là vivent dans la précarité, ostracisées, et leurs employés ne nourrissent aucun espoir pour un lendemain certain.
Pendant ce temps, le Cepici multiplie des initiatives en faveur de la création des Pme-Pmi par des Ivoiriens. Que vont faire ces nouvelles Pme créées dans un environnement où les plus anciennes ont du mal à survivre ?
Les Pme sont un pôle de croissance et d’emplois. Le régime Ouattara n’a pas le droit des les martyriser. Il gagnerait plutôt à les aider à se redynamiser. Sinon à l’horizon 2020, il n’y aurait plus de Pme locales dans ce pays.
J-S Lia