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Politique Publié le jeudi 14 mars 2013 | Notre Voie

Tirs à l’arme lourde à Bloléquin - Des hommes armés attaquent un village

Vraie attaque d’assaillants contre le village de Zilebly (département de Bloléquin) ou des manœuvres militaires visant à empêcher le retour des réfugiés ivoiriens guéré au Liberia sur le point de revenir au pays ? En tout cas, ces questions étaient sur toutes les lèvres ces dernières 48h dans le département de Bloléquin (600 km à l’extrême ouest de la Côte d’Ivoire, frontière ivoiro-libérienne). Ce département, à en croire des informations concordantes recueillies par téléphone hier matin aux premières lueurs du jour, serait en proie à une attaque d’hommes armés non identifiés en provenance du Liberia voisin. Du côté du fleuve Cavally, prenant pour cible le village frontalier de Zilebly dans le canton Boo, dans la nuit du mardi à mercredi, à 4h du matin. « Des hommes armés ont traversé la frontière pour attaquer Zilebly. Mais le commandant Zoulou et ses hommes sont déjà sur les lieux. Il y a eu échange de tirs. Actuellement, tout le commandement des Frci de tout l’ouest s’est déployé avec ses éléments sur le terrain. On attend de voir si ce sont des bandes armées affamées qui sèment la terreur pour s’alimenter ou une réelle volonté visant à déstabiliser le régime en place. Dans la ville à Bloléquin, dans les villages, c’est la sérénité. Tout le monde est en place », a expliqué un responsable de l’administration joint par téléphone hier matin. Quand certaines sources interrogées affirment que la situation de Zilebly a provoqué un déplacement non négligeable des populations fuyant la zone incriminée, en direction de Bloléquin ou d’autres horizons plus paisibles.
Autre chose. D’autres sources prennent le contre-pied de la thèse relative à une attaque rebelle. « C’est une information qu’il faut prendre avec des pincettes. Nous ne sommes pas inquiétés ici à Bloléquin. Moi, je suis en place et je n’accorde pas de crédit à cette information relative à une attaque rebelle. Il y a un problème crucial que les autorités n’arrivent pas à régler. La vente illicite de forêts. Ces forêts vendues appartiennent pour la plupart à des milliers de personnes autochtones encore réfugiées au Liberia. Actuellement, il y a des contingents de réfugiés qui sont annoncés pour leur retour au bercail dans ce mois de mars. Mais, à chaque fois que l’arrivée des propriétaires de ces forêts volées est annoncée, les voleurs des terres et les receleurs suscitent une psychose qui met les Frci en branle. L’objectif recherché est de maintenir les réfugiés au Liberia, les empêcher de venir reconquérir leurs terres, les coups de feu étant synonymes de l’absence de paix », insinue un habitant interrogé en début de matinée. « Très souvent, des individus qui accaparent les terres vont au Liberia pour faire croire à des personnes dont les terres sont occupées illicitement de ne pas revenir en Côte d’Ivoire au risque de se faire arrêter par les Frci qui les rechercheraient. Tous les scénarios visent à tenir à distance les réfugiés propriétaires de terre », ajoutent d’autres personnes interrogées.
Ce n’est pas tout. Certaines sources crédibles évoquent carrément un problème de terre entre des Burkinabé armés et des Frci qui leur ont vendu des forêts, mais il se trouve que ces derniers n’arriveraient pas à entrer en possession de leur dû. D’où la révolte des allogènes roulés dans la farine par les Frci.
En fin de journée, des informations récurrentes toujours émanant de la population qui se massait à Bloléquin-ville, fuyant la zone à risque, soutenaient la thèse d’une attaque d’une grande ampleur. Il s’agit pour la plupart des habitants des villages de Tinhou, Diboké, Tuambly et Zilebly. Ces mêmes parlent de deux blessés du côté des Frci évacués à Guiglo à bord d’une ambulance. Pendant ce temps, une peur-panique s’est emparée de la ville. « Le préfet a commis un griot pour dire à la population de rester en place. Mais lui-même curieusement évacuait ses affaires et sa famille. Les magasins des supermarchés Cdci ont évacué aussi leurs marchandises de la ville », explique une autre source. Qui, citant des sources préfectorales, notait que les tirs entre les deux camps ont connu une accalmie en fin d’après-midi.

David Merlot
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