La Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2013 a pris fin, laissant un goût amer aux Ivoiriens. Considérée comme la Can de la dernière chance pour la génération Drogba, la 29ème édition n’a pas souri aux pachydermes, qui étaient pourtant grands favoris. Après cette cinquième débâcle,de nombreux observateurs préconisent une sorte de cocktail de joueurs locaux et professionnels. Objectif: donner un nouveau souffle aux Eléphants.
Regard des vainqueurs de la Can 1992
L’exploit de l’Egypte, de la Zambie et récemment du Nigeria (arrivé au sommet avec des joueurs évoluant au plan local) inspire dirigeants et amoureux du football ivoirien. En attendant les échéances futures qui débutent ce mois-ci (Ndlr: mars 2013) avec les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, les regards sont tournés vers les jeours locaux. Après que Didier Drogba, Yaya, Kolo Touré n’ont pu offrir un trophée à la sélection nationale. Didier Otokoré, ancien international, champion d’Afrique en 1992 avec les Eléphants, fait partie de ceux qui militent pour des joueurs locaux en sélection nationale. «C’est pour l’équipe nationale que le championnat existe. Il ne sert à rien d’organiser des compétitions au plan local s’il faut aller chercher des joueurs qui évoluent en Occident», martèle Didier Otokoré. Qui précise que sa position n’a rien à voir avec les différentes débâcles des Eléphants lors des Coupes d’Afrique des Nations. «Je ne suis pas surpris que des équipes nationales dont des joueurs évoluent au plan local remportent la Can. Ça été notre cas en 1992. Notre génération était composée en majorité de joueurs locaux», soutient-il. Beugré Yago Eugène, ex-international, vainqueur de la Can 1992 et Didier Otokoré demandent que les dirigeants fassent la part des choses. Selon eux, les échecs des Eléphants ne doivent pas être un prétexte pour appeler tout le monde en sélection nationale. Beugré Yago Eugène reconnaît, malgré tout, le mérite de joueurs locaux. «Un attaquant comme Zégoula Kévin (Ndlr, avant-centre du Séwé Sports de San- Pédro) mérite la sélection. Depuis au moins deux (2) ans, il brille dans le championnat. Pareil pour Cissé Abdul Karim, le gardien de but de l’Africa Sports. Il faut donner une chance à ces joueurs», reconnaît-il. Cette position est soutenue par Aka Kouamé Basile, également vainqueur de la Can 1992 avec les pachydermes, actuel entraîneur du Stade d’Abidjan. «En 1992, nous n’étions pas allés chercher tous les joueurs évoluant en Europe pour remporter la Can. La majorité des joueurs évoluaient dans le championnat national. C’est ce que Stephen Keshi a fait cette année. Il a misé sur les locaux et le Nigeria a remporté la Can 2013», relève-t-il. Aka Kouamé Basile s’oppose surtout à la sélection de joueurs évoluant en Europe et qui passent plus de temps sur un banc de touche que sur un terrain de football. Ce qu’il considère comme une sorte d’injustice à l’égard des joueurs locaux.« Il ne faut pas laisser un bon défenseur ou un bon attaquant, voire un meilleur buteur dans le championnat national pour appeler un joueur qui joue des bouts de matches ou qui ne participe pas véritablement à une rencontre en Europe», conseille Aka Kouamé Basile.
Des joueurs qui donnent le meilleur d’eux-mêmes
L’ancien coach de l’Africa Sports, de la Société Omnisports de l’Armé (SOA), du Séwé Sports de San-Pedro, Pereira pense qu’après dix ans avec des professionnels, le résultat des Eléphants n’est pas satisfaisant. «En dix ans, ces professionnels n’ont rien apporté à la Côte d’Ivoire», se pleint-il. «Je pense qu’il est important de travailler par objectif. Après les nombreuses débâcles des Eléphants, il est grand temps de mettre sur pied une équipe homogène composée de bons joueurs locaux et des jeunes évoluant en Occident comme Ya Konan Didier, Traoré Lacina. Avec un tel groupe, on aura une équipe prête à mouiller le maillot pour offrir un sacre continental à la Côte d’Ivoire. Stephen Keshi en a fait la démonstration », propose Koné Lassina. Une position à laquelle souscrit Laurent Pokou, ancienne gloire du football ivoirien. L’homme d’Asmara estime qu’un joueur local qui fait ses preuves dans le championnat national et qui est à même de mouiller le maillot pour la Côte d’Ivoire doit être sélectionné. «La porte de l’équipe nationale doit être ouverte à tous les joueurs, notamment les locaux. Le plus important, c’est d’avoir des athlètes compétitifs, capables de donner (comme des militaires au front) le meilleur d’eux-mêmes au cours des rencontres», soutient Laurent Pokou.
Eviter la précipitation
Kanga Rovia, Secrétaire exécutif de l’Africa Sports, pense qu’au plan local, il y a un seul joueur qui a le niveau pour intégrer les Eléphants. « Il s’agit de Cissé Abdoul Karim, le gardien de but de l’Africa Sports. Si on est sérieux, ce joueur mérite la sélection nationale. A part lui, il n’y a rien au plan local», juge-t-il. Selon Kanga Rovia, les débâcles des pachydermes à la Can ne sont pas liées à un problème de professionnels. «Nous avons de bons joueurs. Mais, c’est un problème d’organisation et d’utilisation des athlètes. Le choix des joueurs pose toujours problème», souligne le secrétaire exécutif de l’Africa Sports.
Abondant dans le même sens que Kanga Rovia, Abi Richmond, président du Stade d’Abidjan milite pour l’intégration des joueurs locaux au sein de la sélection nationale.
Toutefois, il demande que cela se fasse par étape. « Il faut d’abord mettre en place une véritable politique de développement du football local. Une politique axée sur le suivi des joueurs locaux. C’est après cela qu’on pourra bien observer les joueurs qui brillent au plan national et qui sont constants. Il ne faudrait pas sur, un ou deux matches, juger un joueur pour le sélectionner. Cela ne va rien donner. Il faut un travail sur une longue période pour produire quelque chose de bon», conseille-t-il.
Réalisé par Raymond Dibi
Regard des vainqueurs de la Can 1992
L’exploit de l’Egypte, de la Zambie et récemment du Nigeria (arrivé au sommet avec des joueurs évoluant au plan local) inspire dirigeants et amoureux du football ivoirien. En attendant les échéances futures qui débutent ce mois-ci (Ndlr: mars 2013) avec les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, les regards sont tournés vers les jeours locaux. Après que Didier Drogba, Yaya, Kolo Touré n’ont pu offrir un trophée à la sélection nationale. Didier Otokoré, ancien international, champion d’Afrique en 1992 avec les Eléphants, fait partie de ceux qui militent pour des joueurs locaux en sélection nationale. «C’est pour l’équipe nationale que le championnat existe. Il ne sert à rien d’organiser des compétitions au plan local s’il faut aller chercher des joueurs qui évoluent en Occident», martèle Didier Otokoré. Qui précise que sa position n’a rien à voir avec les différentes débâcles des Eléphants lors des Coupes d’Afrique des Nations. «Je ne suis pas surpris que des équipes nationales dont des joueurs évoluent au plan local remportent la Can. Ça été notre cas en 1992. Notre génération était composée en majorité de joueurs locaux», soutient-il. Beugré Yago Eugène, ex-international, vainqueur de la Can 1992 et Didier Otokoré demandent que les dirigeants fassent la part des choses. Selon eux, les échecs des Eléphants ne doivent pas être un prétexte pour appeler tout le monde en sélection nationale. Beugré Yago Eugène reconnaît, malgré tout, le mérite de joueurs locaux. «Un attaquant comme Zégoula Kévin (Ndlr, avant-centre du Séwé Sports de San- Pédro) mérite la sélection. Depuis au moins deux (2) ans, il brille dans le championnat. Pareil pour Cissé Abdul Karim, le gardien de but de l’Africa Sports. Il faut donner une chance à ces joueurs», reconnaît-il. Cette position est soutenue par Aka Kouamé Basile, également vainqueur de la Can 1992 avec les pachydermes, actuel entraîneur du Stade d’Abidjan. «En 1992, nous n’étions pas allés chercher tous les joueurs évoluant en Europe pour remporter la Can. La majorité des joueurs évoluaient dans le championnat national. C’est ce que Stephen Keshi a fait cette année. Il a misé sur les locaux et le Nigeria a remporté la Can 2013», relève-t-il. Aka Kouamé Basile s’oppose surtout à la sélection de joueurs évoluant en Europe et qui passent plus de temps sur un banc de touche que sur un terrain de football. Ce qu’il considère comme une sorte d’injustice à l’égard des joueurs locaux.« Il ne faut pas laisser un bon défenseur ou un bon attaquant, voire un meilleur buteur dans le championnat national pour appeler un joueur qui joue des bouts de matches ou qui ne participe pas véritablement à une rencontre en Europe», conseille Aka Kouamé Basile.
Des joueurs qui donnent le meilleur d’eux-mêmes
L’ancien coach de l’Africa Sports, de la Société Omnisports de l’Armé (SOA), du Séwé Sports de San-Pedro, Pereira pense qu’après dix ans avec des professionnels, le résultat des Eléphants n’est pas satisfaisant. «En dix ans, ces professionnels n’ont rien apporté à la Côte d’Ivoire», se pleint-il. «Je pense qu’il est important de travailler par objectif. Après les nombreuses débâcles des Eléphants, il est grand temps de mettre sur pied une équipe homogène composée de bons joueurs locaux et des jeunes évoluant en Occident comme Ya Konan Didier, Traoré Lacina. Avec un tel groupe, on aura une équipe prête à mouiller le maillot pour offrir un sacre continental à la Côte d’Ivoire. Stephen Keshi en a fait la démonstration », propose Koné Lassina. Une position à laquelle souscrit Laurent Pokou, ancienne gloire du football ivoirien. L’homme d’Asmara estime qu’un joueur local qui fait ses preuves dans le championnat national et qui est à même de mouiller le maillot pour la Côte d’Ivoire doit être sélectionné. «La porte de l’équipe nationale doit être ouverte à tous les joueurs, notamment les locaux. Le plus important, c’est d’avoir des athlètes compétitifs, capables de donner (comme des militaires au front) le meilleur d’eux-mêmes au cours des rencontres», soutient Laurent Pokou.
Eviter la précipitation
Kanga Rovia, Secrétaire exécutif de l’Africa Sports, pense qu’au plan local, il y a un seul joueur qui a le niveau pour intégrer les Eléphants. « Il s’agit de Cissé Abdoul Karim, le gardien de but de l’Africa Sports. Si on est sérieux, ce joueur mérite la sélection nationale. A part lui, il n’y a rien au plan local», juge-t-il. Selon Kanga Rovia, les débâcles des pachydermes à la Can ne sont pas liées à un problème de professionnels. «Nous avons de bons joueurs. Mais, c’est un problème d’organisation et d’utilisation des athlètes. Le choix des joueurs pose toujours problème», souligne le secrétaire exécutif de l’Africa Sports.
Abondant dans le même sens que Kanga Rovia, Abi Richmond, président du Stade d’Abidjan milite pour l’intégration des joueurs locaux au sein de la sélection nationale.
Toutefois, il demande que cela se fasse par étape. « Il faut d’abord mettre en place une véritable politique de développement du football local. Une politique axée sur le suivi des joueurs locaux. C’est après cela qu’on pourra bien observer les joueurs qui brillent au plan national et qui sont constants. Il ne faudrait pas sur, un ou deux matches, juger un joueur pour le sélectionner. Cela ne va rien donner. Il faut un travail sur une longue période pour produire quelque chose de bon», conseille-t-il.
Réalisé par Raymond Dibi
