Les 193 États membres de l'ONU, l'Iran, la Libye, le Soudan et d'autres pays musulmans, à l'origine très réticents, ont surmonté leurs profondes divergences en acceptant d'inclure dans cette déclaration un paragraphe soulignant que la violence contre les femmes et les filles ne pouvait se justifier "par aucune coutume, tradition ou considération religieuse". De leur côté, les pays occidentaux, notamment scandinaves, qui poussaient à l'adoption d'un texte vigoureux, ont fait des concessions sur le chapitre des droits des homosexuelles et des droits sexuels.
"Cris de joie"
Plus de 6 000 représentants de la société civile participaient depuis le 4 mars à cette 57e session annuelle de la Commission de l'ONU sur le statut de la femme. Des applaudissements nourris et des cris de joie ont salué l'annonce de l'adoption du texte tard vendredi soir au siège de l'ONU à New York.
"Une réunion historique"
Michelle Bachelet, directrice exécutive de l’ONU Femmes, a qualifié la réunion d'"historique". Juste après, l'ONU a annoncé que Mme Bachelet quittait son poste pour reprendre sa carrière politique au Chili, où elle a été présidente.
L'ONU très divisée
Au cours des négociations, l'Iran, le Vatican ou la Russie s'étaient ligués dans une alliance conservatrice, selon des diplomates, pour tenter d'édulcorer le projet de déclaration finale soutenu par les États-Unis, le Canada et les Européens, notamment la Norvège et le Danemark. Cette impasse a menacé jusqu'à la dernière minute de faire échouer la réunion, comme cela avait été le cas en 2003. Les pays conservateurs s'opposaient aussi à ce que des relations sexuelles imposées à une femme par son mari ou son compagnon soient considérées comme un viol et contestaient des références dans le texte au droit à l'avortement.
Les violences domestiques dans le viseur
Les Frères musulmans en Égypte ont estimé vendredi que le texte en discussion à l'ONU était contraire à l'Islam et conduirait à la "déchéance totale de la société" en cas d'adoption."La Commission demande instamment aux États de condamner avec force toutes formes de violence contre les femmes et les filles, et de s'abstenir d'invoquer toute coutume, tradition ou considération religieuse pour se soustraire à leur obligation de mettre fin" à cette violence, proclame la déclaration. Elle ajoute que les États doivent "accorder une attention particulière à l'abolition des pratiques et des lois discriminatoires envers les femmes et les filles, ou qui perpétuent ou considèrent comme acceptable la violence exercée à leur égard". Les pays doivent "traiter et éradiquer en priorité les violences domestiques", souligne le texte."C'est le type de langage susceptible de faire grincer des dents en Iran et dans les autres pays musulmans qui prônent un Islam radical", a estimé un diplomate occidental présent à la réunion.
Rapport de la Banque mondiale
La conférence s'est tenue dans un contexte de mobilisation après l'attaque des talibans en octobre contre une adolescente pakistanaise, Malala Yousafzai, qui luttait pour promouvoir l'éducation des filles dans son pays, et le viol collectif d'une jeune Indienne en décembre dernier. Selon un rapport de la Banque mondiale évoqué à la conférence, les femmes âgées de 15 à 44 ans sont plus nombreuses à décéder de mort violente que du paludisme, du Sida ou du cancer réunis.
"Cris de joie"
Plus de 6 000 représentants de la société civile participaient depuis le 4 mars à cette 57e session annuelle de la Commission de l'ONU sur le statut de la femme. Des applaudissements nourris et des cris de joie ont salué l'annonce de l'adoption du texte tard vendredi soir au siège de l'ONU à New York.
"Une réunion historique"
Michelle Bachelet, directrice exécutive de l’ONU Femmes, a qualifié la réunion d'"historique". Juste après, l'ONU a annoncé que Mme Bachelet quittait son poste pour reprendre sa carrière politique au Chili, où elle a été présidente.
L'ONU très divisée
Au cours des négociations, l'Iran, le Vatican ou la Russie s'étaient ligués dans une alliance conservatrice, selon des diplomates, pour tenter d'édulcorer le projet de déclaration finale soutenu par les États-Unis, le Canada et les Européens, notamment la Norvège et le Danemark. Cette impasse a menacé jusqu'à la dernière minute de faire échouer la réunion, comme cela avait été le cas en 2003. Les pays conservateurs s'opposaient aussi à ce que des relations sexuelles imposées à une femme par son mari ou son compagnon soient considérées comme un viol et contestaient des références dans le texte au droit à l'avortement.
Les violences domestiques dans le viseur
Les Frères musulmans en Égypte ont estimé vendredi que le texte en discussion à l'ONU était contraire à l'Islam et conduirait à la "déchéance totale de la société" en cas d'adoption."La Commission demande instamment aux États de condamner avec force toutes formes de violence contre les femmes et les filles, et de s'abstenir d'invoquer toute coutume, tradition ou considération religieuse pour se soustraire à leur obligation de mettre fin" à cette violence, proclame la déclaration. Elle ajoute que les États doivent "accorder une attention particulière à l'abolition des pratiques et des lois discriminatoires envers les femmes et les filles, ou qui perpétuent ou considèrent comme acceptable la violence exercée à leur égard". Les pays doivent "traiter et éradiquer en priorité les violences domestiques", souligne le texte."C'est le type de langage susceptible de faire grincer des dents en Iran et dans les autres pays musulmans qui prônent un Islam radical", a estimé un diplomate occidental présent à la réunion.
Rapport de la Banque mondiale
La conférence s'est tenue dans un contexte de mobilisation après l'attaque des talibans en octobre contre une adolescente pakistanaise, Malala Yousafzai, qui luttait pour promouvoir l'éducation des filles dans son pays, et le viol collectif d'une jeune Indienne en décembre dernier. Selon un rapport de la Banque mondiale évoqué à la conférence, les femmes âgées de 15 à 44 ans sont plus nombreuses à décéder de mort violente que du paludisme, du Sida ou du cancer réunis.