La chaire de l’Unesco pour la culture de la paix a organisé, le vendredi 08 mars 2013, une conférence publique autour du thème ‘’La mémoire de la Shoah dans le processus de gestion et de prévention des conflits’’, au sein de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. La cérémonie présentée par Assumpta Mugiranega, psychosociologue du langage, politologue, directrice du centre Iriba pour le patrimoine Multimédia au Rwanda, avait pour objectif d’instruire et de former les étudiants de la chaire de l’Unesco sur les génocides ou des violences extrêmes. Selon Assumpta Mugiranega, le génocide est une affaire humaine qui interroge toutes les pratiques humaines et les sciences sociales en particulier. «Le génocide est un projet politique de sa conception à sa réalisation. C’est un projet de longue haleine, il exige la pleine participation du pouvoir politique, militaire, administratif, économique et des masses populaires. Le génocide n’est pas un trait lié au nombre des victimes même si celui-ci étonne par son ampleur. Il s’agit d’un crime qui se conçoit et se réalise contre des victimes dont le seul ou principal crime est d’être né comme tel : Arménien, Juif ou Tutsi» a-t-elle indiquée. «Le génocide se déroule dans un contexte de guerre, mais ses victimes ne peuvent être prises pour des victimes et sont tuées en raison de leur naissance. La logique de l’extermination totale de l’ennemi fait que l’on tue le mal jusque dans l’œuf. Les hommes, femmes, vieux, enfants, malades et même les bébés n’échappent pas au délire exterminateur», a poursuivi Assumpta Mugiraneza. Avant d’indiquer que «l’histoire de la Shoah, au-delà de l’horreur, est un paradigme riche et moderne pour appréhender les violences du 20ème siècle. Il nous permet de mieux appréhender les violences dites africaines en évitant les écueils africanistes».
S.P
S.P