L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré les 22 mars de chaque année, Journée mondiale de l'eau, à compter de l'année 1993, conformément aux recommandations de la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (Cnued). Une journée qui concrétise des actions au développement des ressources en eau en faveur des populations. En Côte d’Ivoire, le problème d’accès à l’eau potable se pose avec acuité, aussi bien dans les zones rurales qu’urbaines. En pleine capitale, des hommes et des femmes parcourent des kilomètres à la recherche de l’eau, source de vie. Nombreuses sont les villes du pays qui manquent d’eau depuis des années déjà. Il ne s’agit pas seulement des quartiers précaires de la ville, mais également des quartiers chics où depuis la fin de la crise, chacun utilise sa propre méthode pour avoir un peu d’eau potable. Les populations des communes de Yopougon, Cocody, Bingerville, Port-Bouët, Abobo…, crient au manque d’eau. Et le gouvernement reste impuissant. Anono, village Ebrié situé en plein Cocody-Riviera 2, vit au rythme des coupures intempestives d’eau. Chaque jour, ce sont de longues files de femmes, jeunes filles et garçons, transportant des bassines et des seaux d’eau. «On ne comprend plus rien, depuis des mois on n’a pas d’eau, on paye des barriques d’eau par jour, avec des revendeurs à hauteur de 6000 francs par barrique, c’est trop. Les salaires sont bas, les licenciements sont nombreux, le marché est cher, si on doit payer des centaines de mille pour avoir de l’eau, nous ne pourrons pas nous en sortir », se lamente une femme d’une quarantaine d’année à Bingerville. Chose curieuse, malgré le manque d’eau, des factures d’eau sont distribuées à ces populations qui se voient dans l’obligation des les régler. «Dans le mois, on a de l’eau, deux fois par semaine. Mais tous les trois mois, j’ai une facture de 18.000Fcfa, même tarif que lorsque l’eau venait régulièrement à la maison. Je ne comprends pas, c’est du vol», conclut Coulibaly Mariam, résidente de Yopougon, quartier Maroc. Dans la plupart des villes du Nord, les robinets ont carrément séché. Il faut 1000 milliards à la Côte d’Ivoire pour couvrir les besoins des populations en eau potable. «Environ 600 milliards en besoin de financement pour le secteur de l’eau potable, et 400 milliards pour le besoin de l’assainissement pour couvrir les besoins des populations, concernant ces deux services», à en croire le Directeur général de l’eau. L’augmentation de la quantité d’eau fournie aux habitants d’Abidjan semble-t-il, est une priorité pour le gouvernement qui vient de lancer un vaste projet de pompage à partir de la ville de Bonoua. Mais en attendant que ce projet ne prenne vie, il faut trouver et vite des solutions pour mettre fin au calvaire des populations.
Fatime Souamée
Fatime Souamée
