Le niveau de croissance réel du PIB en Afrique subsaharienne, en 2012 a dépassé les 5%, en dépit des difficultés économiques. La 6ème réunion conjointe de la conférence des ministres de l’Economie et des Finances de l’Union Africaine, de la planification et du développement économique de la Commission Economique de l’Afrique (CEA), qui a ouvert ses travaux jeudi dernier, à l’auditorium du Palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire, a salué et encouragé cette croissance, qui reste bien audessus de la moyenne mondiale. Avec pour thème « l’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique », cette réunion servira de plateforme de réflexions aux différents thèmes qui seront abordés et permettra d’orienter les priorités stratégiques avant l’approbation des ministres. Relevant les enjeux de l’industrialisation pour l’Afrique, Nialé Kaba, ministre auprès du Premier Ministre, chargé de l’Economie et des Finances a indiqué qu’elle permettra d’accélérer la croissance économique, la rendre durable, préservera les acquis récents en matière de croissance. Mieux, elle aidera à convertir les ressources naturelles et autres matières premières en produits à forte valeur ajoutée exportables vers les marchés mondiaux, arrivera à bâtir des économies compétitives et parviendra à une diversification de la base productive. Mais pour y parvenir, Nialé Kaba a souligné que certains défis doivent être relevés. A savoir le renforcement et l’accélération de l’intégration africaine, l’amélioration de l’environnement des affaires, l’état de droit et la protection de la propriété intellectuelle. En Côte d’Ivoire, la ministre auprès du Premier ministre chargé de l’économie et de finances a noté que des actes sont en train d’être posés par le gouvernement pour arriver au développement de l’industrie ivoirienne. Il s’agit de l’adoption du code des investissements en 2012, qui prévoit des dispositions spécifiques en faveur des Petites et Moyennes Industrielles (PMI). « Le Gouvernement va se doter très bientôt d’un document de politique industrielle qui est en cours d’élaboration avec l’appui de l’ONUDI », a-t-elle annoncé. Par ailleurs, elle a signalé la mise en place d’un Programme national de restructuration et de mise à niveau des entreprises, le démarrage d’un processus de réformes visant à améliorer l’environnement des affaires, le développement des infrastructures de soutien à l’investissement et la création de plusieurs zones industrielles, en collaboration avec le secteur privé. « Cette rencontre vient à point nommé car elle nous aidera à n’en point douter, à la finalisation de notre nouvelle politique industrielle », s’est-elle réjouie. Président du bureau sortant des experts, Dieudonné Goundou a noté que les exportations des matières premières (pétrole, mines et produits agricoles), l’accroissement des revenus, l’amélioration des politiques macroéconomiques, la bonne gouvernance, sont entre autres les raisons de cette bonne performance. Mais pour Abdallah Abduk, secrétaire général adjoint pour la croissance Afrique, il faut avant tout que les Africains gardent la tête froide et veillent au maintien de cette tendance en se dotant de moyens nécessaires pour obtenir une croissance soutenue. A cet effet, il a indiqué que l’industrialisation de l’Afrique, se veut la solution idéale. « La CEA appelle l’accélération de l’industrialisation de l’Afrique pour minimiser les problèmes liés à l’emploi », a-t-il soutenu. Confiant pour le développement de l’Afrique, Abdallah Abduk estime qu’il est nécessaire aux pays africains de dégager des stratégies efficaces visant à permettre une « transformation véritable et inclusive. ». La réunion se poursuivra jusqu’au lundi 25 mars.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé