La 6ème conférence conjointe des ministres de l’Economie et des finances de l’Union africaine et des ministres des Finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique a fermé ses portes, hier, à Abidjan. Avec le discours de clôture du Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, également ministre de l’Economie et des finances de la Côte d’Ivoire. En intervenant à cette tribune africaine consacrée, depuis le 21 mars dernier, au thème de «L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique», le Premier ministre Duncan a fait savoir que «Notre continent dispose des atouts nécessaires, à travers des potentialités encore intactes en ressources naturelles d’origine agricole, minière et minérale. Et qu’il s’avère impérieux de former davantage les ressources humaines tant en qualité qu’en quantité.» Il a, à cet égard, fait remarquer que «La croissance économique est demeurée forte en Afrique, avec un taux de 5%, au-dessus de la moyenne mondiale qui est de 3%.» Mais qu’elle a généré peu d’emplois et a eu peu d’impact sur la réduction de la pauvreté qui demeure le premier défi du continent, avec, dira-t-il, «près de la moitié de la population africaine qui dispose de moins de 1,25 dollar par jour et la persistance des inégalités de revenus, les taux élevés de mortalité maternelle et infantile ainsi que le chômage et le sous-emploi.» Fondant, cependant, beaucoup d’espoir sur les travaux des ministres africains initiés à Abidjan, le chef du gouvernement ivoirien a indiqué que «L’Afrique peut réaliser ses ambitions d’industrialisation, gage de développement et d’émergence pour une amélioration des conditions de vie de ses populations.» En axant, selon le Premier ministre Duncan, ses stratégies sur la promotion des marchés régionaux pour offrir aux investisseurs des marchés plus vastes dans le cadre des Communautés économiques régionales, la forte transformation de nos matières premières, la facilitation des échanges intra-africains, la mise en œuvre d’une politique énergétique sous-régionale avec pour objectif de satisfaire aux besoins variés et de produire une énergie moins chère. Sans oublier la promotion des industries nécessitant une main d’œuvre locale à bas coût mais hautement qualifiée, et le développement de la coopération Sud-sud pour favoriser les transferts de technologies et l’accroissement des échanges. Des approches qui devraient, à en croire le Premier ministre Duncan, viser à «rapprocher de l’Afrique la nouvelle frontière du développement, après le continent asiatique.» D’ici l’horizon 2063, comme l’a aussi précisé, lors du Sommet, le sous-secrétaire général adjoint de l’Onu et secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, Carlos Lopez.
SYLVAIN TAKOUE
SYLVAIN TAKOUE