Le nouveau président auto proclamé de la Centrafrique, a décrété hier, la suspension de la Constitution et la dissolution du parlement. Dans une déclaration très attendue, Michel Djotodia affirme qu'il gouvernera désormais par ordonnance. Il promet de mener une transition en respectant les accords de Libreville, signés il y a deux mois par les autorités, l'opposition politique et le mouvement rebelle Seleka. Pour y parvenir, il prévoit de maintenir à son poste, le Premier ministre, Nicolas Tiangaye. Dans son allocution, Michel Djotodia a détaillé ses objectifs et justifié son coup de force, accusant son prédécesseur de dictateur, alors que lui-même, inquiète déjà plus d’un observateur par ces premières déclarations post prise du pouvoir: ‘‘Nous allons tenir une transition de trois, au terme de laquelle nous organiserons des élections transparentes et ouvertes(…) Je n’ai pas dis que je me retirerai après ces élections ’’. L’observateur avisé comprend tout de suite que Djotodia a bien l’intention de se présenter à ces élections qu’il organisera, et bien évidemment, qu’il remportera, au nom de la continuité de l’Etat. C’est toujours ainsi le même classico en Afrique noire. Une junte débarque au pouvoir par la force des armes, fait croire au peuple qu’elle restaurera la démocratie confisquée par son prédécesseur, la sécurité, la paix, que des élections démocratiques seront organisées, que des réformes économiques et sociales seront mises en route pour faire bénéficier au peuple, les richesses du pays… La suite on la connait. Pillages, dictature, règne de la terreur… sont établis comme règle de gouvernance, jusqu’à ce qu’une autre junte la renverse. Le nouvel homme fort de Bangui a promis la reconduction de Nicolas Tiangaye à son poste de Premier ministre de transition, pour respecter ‘‘ l’esprit des accords de Libreville’’. Mais tout le monde sait que ce dernier sera très vite débarqué et remplacé par le véritable Premier ministre du mouvement rebelle Seleka.
T.Guy
T.Guy
