Le dernier conseil des ministres a levé un coin de voile sur la vision politique du chef de l’Etat actuel, Alassane Ouattara, au pouvoir l’arrestation du Président Laurent Gbagbo le 11 avril 2011. Jamais une telle décision du nouveau locataire du Palais présidentiel au Plateau n’a suscité autant d’interrogations. Surtout qu’aucune de ses promesses de «solutions», n’a été tenue jusque-là. Et ceux qui avaient vite fait de croire en lui désespèrent au fil des jours.
Des foyers croupissent dans la misère et la pauvreté totale. L’insécurité monte d’un cran avec son cortège d’attaques. A bout de souffle, le régime vient de trouver une solution, celle de gouverner par ordonnance. Alassane Ouattara a sollicité et obtenu, cette décision de son gouvernement. Lors du conseil extraordinaire des ministres du vendredi 22 mars 2013, Ouattara a obtenu le feu vert et peut dorénavant gouverner par ordonnance. Dans un Etat dit de Droit. Alassane Ouattara au pouvoir bientôt deux ans, peine à répondre aux attentes de la population. Face à cet échec de sa gestion de la chose publique, Ouattara décide enfin de faire tomber le masque. Le véritable visage qu’il cachait se dévoile au grand jour. En clair, Ouattara ne veut plus du parlement ivoirien, donc de la séparation des pouvoirs. L’Exécutif qu’il incarne doit interférer directement dans les affaires du Législatif. Sans aucune forme de procédure. Après l’intrusion surprise de Ouattara dans l’adoption de la loi portant sur le mariage en Côte d’Ivoire a conduit à la dissolution du gouvernement Ahoussou-Kouadio Jeannot. «Pour une affaire de culotte, il dissout un gouvernement», ont ironisé les Ivoiriens sur cette affaire qui avait révélé le «bricolage politique au sommet de l’Etat». Plus de quatre mois après cette intrusion, et après avoir manqué de peu de dissoudre le gouvernement Duncan, Ouattara revient à la charge. De manière surprenante et burlesque. «Le Conseil extraordinaire des ministres tenu ce jour vendredi 22 mars, a autorisé le président de la République a gouverné par ordonnance», a lancé le ministre de la Communication, porte-parole adjoint du Gouvernement, Affoussiata Lamine-Bamba. Une information qui cache bien de choses. En effet, dans sa volonté de prendre des textes impopulaires, le régime actuel veut contourner les représentants du peuple. Et il en existe un grand nombre qui sont dans le tiroir d’Alassane Ouattara et son parti le Rdr, qui ne peut passer comme une lettre à la poste devant un Parlement devenu de plus critique. La guéguerre au sein du Rhdp y est pour quelque chose. Conscient du climat de défiance qui y règne, et convaincu de ne pas pouvoir opérer un coup de force sur des textes sensibles, Ouattara se joue de la population en empruntant la voie de la gouvernance par ordonnance. Une parade pour faire avaler des pilules amères aux Ivoiriens. L’éventuelle nouvelle loi sur le foncier, le code minier, la cession des terres, sont entre autres textes qui étaient censés être déposés sur la table des députés.
Avec peu de chance d’être adoptés. Alors, il faut parer au plus pressé. En gouvernant par ordonnance, au mépris du Parlement. La Côte d’Ivoire s’éloigne de plus en plus de la démocratie pour la dictature, déjà bien implantée sous Ouattara.
Toussaint N’Gotta
Des foyers croupissent dans la misère et la pauvreté totale. L’insécurité monte d’un cran avec son cortège d’attaques. A bout de souffle, le régime vient de trouver une solution, celle de gouverner par ordonnance. Alassane Ouattara a sollicité et obtenu, cette décision de son gouvernement. Lors du conseil extraordinaire des ministres du vendredi 22 mars 2013, Ouattara a obtenu le feu vert et peut dorénavant gouverner par ordonnance. Dans un Etat dit de Droit. Alassane Ouattara au pouvoir bientôt deux ans, peine à répondre aux attentes de la population. Face à cet échec de sa gestion de la chose publique, Ouattara décide enfin de faire tomber le masque. Le véritable visage qu’il cachait se dévoile au grand jour. En clair, Ouattara ne veut plus du parlement ivoirien, donc de la séparation des pouvoirs. L’Exécutif qu’il incarne doit interférer directement dans les affaires du Législatif. Sans aucune forme de procédure. Après l’intrusion surprise de Ouattara dans l’adoption de la loi portant sur le mariage en Côte d’Ivoire a conduit à la dissolution du gouvernement Ahoussou-Kouadio Jeannot. «Pour une affaire de culotte, il dissout un gouvernement», ont ironisé les Ivoiriens sur cette affaire qui avait révélé le «bricolage politique au sommet de l’Etat». Plus de quatre mois après cette intrusion, et après avoir manqué de peu de dissoudre le gouvernement Duncan, Ouattara revient à la charge. De manière surprenante et burlesque. «Le Conseil extraordinaire des ministres tenu ce jour vendredi 22 mars, a autorisé le président de la République a gouverné par ordonnance», a lancé le ministre de la Communication, porte-parole adjoint du Gouvernement, Affoussiata Lamine-Bamba. Une information qui cache bien de choses. En effet, dans sa volonté de prendre des textes impopulaires, le régime actuel veut contourner les représentants du peuple. Et il en existe un grand nombre qui sont dans le tiroir d’Alassane Ouattara et son parti le Rdr, qui ne peut passer comme une lettre à la poste devant un Parlement devenu de plus critique. La guéguerre au sein du Rhdp y est pour quelque chose. Conscient du climat de défiance qui y règne, et convaincu de ne pas pouvoir opérer un coup de force sur des textes sensibles, Ouattara se joue de la population en empruntant la voie de la gouvernance par ordonnance. Une parade pour faire avaler des pilules amères aux Ivoiriens. L’éventuelle nouvelle loi sur le foncier, le code minier, la cession des terres, sont entre autres textes qui étaient censés être déposés sur la table des députés.
Avec peu de chance d’être adoptés. Alors, il faut parer au plus pressé. En gouvernant par ordonnance, au mépris du Parlement. La Côte d’Ivoire s’éloigne de plus en plus de la démocratie pour la dictature, déjà bien implantée sous Ouattara.
Toussaint N’Gotta