Il y a une scène qui ne finit jamais de me choquer à chaque occasion qu’elle se présente à moi. Un plan de travail dans une cuisine, une femme qui se prépare à concocter un excellent repas pour sa famille. La dame paraît propre, la cuisine aussi. Pourtant il est désolant de constater que toutes les épluchures de légumes jonchent le sol. Quand on lui demande pourquoi, elle ne préfère pas rassembler les détritus dans un endroit précis ou les mettre dans un sac poubelle au fur et à mesure de sa tâche, la bonne dame répond souvent que ce n’est pas grave puisque tout sera bien balayer et nettoyer après... Je n’ai jamais compris cette manière de faire compliqué quand on peut faire simple. Maintenir un endroit dans son état initial impeccable, semble plus difficile que le mettre d’abord dans des conditions de délabrement pour ensuite pouvoir penser à l’assainir. Dis moi comment tu gères ta cuisine, et je te dirai qui tu es….Notre cuisine peut être assimilée à beaucoup d’autres éléments de notre vie courante, nos actes constituant parfois autant d’incohérences qui attestent notre manque de bon sens…Le même constat au sujet de la cuisine qu’on prend plaisir à salir pour mieux nettoyer, je le fais aussi quand je parcours les ponts Félix Houphouët-Boigny et De Gaulle. Une prière s’impose à mon esprit durant les quelques mètres à braver, tellement l’état de ces deux ponts n’est nullement rassurant ! Il est vrai que tous les moyens sont mis en œuvre pour la construction du troisième pont, mais alors que dire de nos deux vieux ponts croulants ? En période de grosses pluies, le spectacle est des plus déplorables ! L’eau ruissèle sans peine à travers les nombreuses fissures et les usagers, devenus fatalistes malgré eux, prient le sort pour ne pas périr dans la lagune le jour où l’un de ces ponts venait à se fendre en deux. L’état de ces ponts ressemble malheureusement à celui de la cuisine et ses confettis impropres, en attente d’être balayés. Le problème, concernant nos « vieux ponts », c’est que la cuisinière est encore au stade de l’épluchage. Pas encore l’heure du ménage. Ces ponts sont maltraités sans jamais être entretenus. Qu’attendons-nous pour colmater les brèches et renforcer les fondements ? Un drame ? Le désastre ultime ? Pourquoi toujours attendre le pire avant d’agir ? Regardons les énormes trous qui ont refait surface sur nos chaussées. Si on avait utilisé du matériau de qualité, en serions-nous à ce stade aujourd’hui? Je ne pense pas... Mais là encore, on préfère accuser les comportements des pauvres automobilistes sur les routes, que d’assumer la responsabilité d’un travail mal fait, aussi bâclé que les innombrables travaux au rond point de l’indénié, qui se transforme en piscine olympique, la saison pluvieuse venue. On pourrait en citer des tas d’exemples de maux qu’on aurait pu prévenir au lieu d’être toujours en train de débattre sur comment on les guérira… Autant ne jamais être malade ! Notre cuisine interne est dans un sale état. Réhabilitons là correctement et apprenons désormais à l’entretenir régulièrement pour éviter de sombrer dans des situations où tout doit être à refaire. Comme l’adage le dit, «qui veut aller loin, ménage sa monture». Ne nous ralentissons pas à chaque fois avec des fardeaux dont on pourrait se passer.
Bon weekend pascal !
Bon weekend pascal !