x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 3 avril 2013 | Nord-Sud

Benoit Téa Zoh, chef-adjoint du village de Dédjean :« Que les camps de réfugiés au Libéria soient démantelés… »

Quelle justification donnez-vous à ces attaques récurrentes dans votre région ?
En tout cas, personnellement, je ne saurais justifier ces attaques qui sont de plus en plus agissantes. Mais à ce que je sache, le dimanche 24 mars dernier, nous étions allés au cimetière pour un enterrement. Là-bas, nous avons aperçu un assaillant blessé et caché dans la broussaille avec une kalachnikov. Nous l’avons capturé pour le mettre à la disposition des autorités militaires. Il se faisait appeler Yves. C’est lui qui a dit qu’ils étaient venus tuer les allogènes qui ont occupé les terres de leurs parents, ainsi que les Guéré  qui ont vendu ces terres aux étrangers. Il a aussi dit que leur objectif est de prendre le contrôle de Blolequin et poursuivre leur descente sur Abidjan où ils entendent prendre le contrôle du pouvoir d’Etat. Et pendant l’interrogatoire, il nous a fait savoir que c’est Oulaï Tako qui sera soit chef d’état-major des armées ou mieux, le président de la République. Or ce dernier a été abattu samedi par les forces républicaines. Je ne sais vraiment pas ce qu’ils ont dans la tête en se comportant ainsi.

Concrètement, que reprochez-vous aux allogènes pour qu’ils soient la cible de vos enfants ?
Nos enfants ?

Oui, vos enfants.
Ce ne sont pas nos enfants. Ce sont des enfants égarés, soutenus par des mercenaires libériens. Ici dans ce village, nous ne reprochons rien à nos étrangers. Ils vivent en bonne intelligence avec nous, dans la paix et la concorde.

Comment ces allogènes ont-ils acquis les parcelles pour réaliser les vastes plantations ?
A vrai dire, aucun étranger n’occupe une portion de terre sans l’accord préalable des tuteurs que nous sommes. C’est nous-mêmes qui leur vendons ces terres. Mais il y a quelques-uns parmi eux qui sont un peu malhonnêtes. Quand on leur vend deux hectares, par exemple, quand ils constatent que la terre est bonne, ils débordent dans l’exploitation. Lorsque nous constatons cela, ils viennent demander pardon et on trouve toujours un terrain d’entente. Et très souvent, nous leur faisons payer la parcelle qu’ils ont occupée de façon illicite. En somme, nous n’avons jamais connu de palabre lié  à la question de la terre chez nous ici.

En tant qu’autorité traditionnelle, que pouvez-vous proposer pour éviter ce genre d’attaque ?
Pour ce qui me concerne et je sais que c’est la position de la majorité de mes parents qui vivent ici, je voudrais du fond du cœur demander au gouvernement ivoirien, de tout mettre en œuvre pour rapatrier tous les réfugiés ivoiriens qui vivent au Libéria. De grè ou de force, il faut qu’ils reviennent tous au pays. Tant qu’ils seront là-bas, nous n’aurons pas la paix ici.

Comment ça ?
Je veux même qu’on les ramène au pays de force. Il faut fermer tous les camps de réfugiés au Libéria qui sont tous devenus des nids d’assaillants. Il n’y a plus de guerre et leur présence au Libéria ne se justifie plus. Ils sont dans les camps et ce sont eux qui viennent nous attaquer  pour nous tuer et détruire nos biens. Je le dis et j’insiste, s’il est impossible de les rapatrier en Côte d’Ivoire, qu’on déplace tous les camps de réfugiés vers Monrovia ou au-delà, loin de nos frontières. C’est ainsi que nous aurons la paix  dans cette région. Je reviens pour dire que la question du foncier qu’ils évoquent est un faux prétexte. Ce sont les mêmes qui ont attaqué vers la frontière du Ghana, à Dabou et Abidjan. Or là-bas, la question du foncier n’a pas été évoquée. Qu’ils arrêtent de nous distraire.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ