Comment expliquez-vous les attaques dont vous faites l’objet dans cette région ?
Ceux qui attaquent disent que nous avons occupé leur terre. Ils veulent donc nous tuer pour prendre nos plantations.
Comment avez-vous acquis ces parcelles ?
Ce sont nos tuteurs qui nous ont vendu la forêt. Moi par exemple, c’est une femme, Filé Apolline, propriétaire terrien qui m’a vendu 15 hectares de parcelle à 75.0000 l’unité en 1998. Et j’ai fini de payer cette parcelle que j’exploite. J’y ai planté du cacao qui produit.
Mais certaines personnes soutiennent que vous avez occupé illégalement des forêts classées, des zones interdites par l’Etat.
C’est possible. Certains de nos compatriotes ailleurs peuvent être dans des forêts classées. Mais ici de Tuambly à Petit-Guiglo, nous sommes tous dans des forêts villageoises.
Quel est l’état de vos rapports avec vos tuteurs ?
Ces rapports ne sont plus au beau fixe. De façon apparente, l’on croirait que c’est la parfaite entente. Mais au fond, il y a une véritable crise de confiance.
Comment une crise de confiance ?
Nous constatons malheureusement que ce sont les enfants de nos tuteurs qui nous attaquent.
Avez-vous des preuves ?
Bien sûr, parmi ceux qui ont été arrêtés nous en avons reconnu. Ce qui nous fait penser que leurs parents y sont pour quelque chose.
Depuis les événements, quel est votre état d’esprit ?
Le moral n’est pas au beau fixe. Nous nous sentons abandonnés par les autorités diplomatiques et consulaires du Burkina Faso et du Mali qui semblent ignorer ce qui nous arrive. Nous nous sentons orphelins. Deux Burkinabés et deux Maliens ont été tués. Plus de cent ménages burkinabés et maliens sont sans abri. Leurs maisons ont été incendiées par les assaillants. Ils sont tous devenus des sans-papiers. Et malgré tout ce qui se dit dans les journaux, à la radio et à la télévision, nos autorités ne réagissent pas. Or c’est à cause de nous qu’ils ont été nommés, pour s’occuper de nos problèmes.
Concrètement qu’attendez-vous d’eux ?
Que l’ambassadeur et le consul viennent constater eux-mêmes ce que nous avons subi. Et surtout nous aider à reconstituer nos papiers. Malgré la situation, nous ne pouvons pas voyager parce que nous sommes tous devenus des sans-papiers. Je voudrais au passage saluer les autorités de ce pays qui dès les premières heures, sont venues nous apporter leur réconfort. L’aide humanitaire qui arrive reste à Blolequin. Or les vraies victimes sont ici. Si les autorités veulent que Petit-Guiglo redevienne comme il était, que la distribution des vivres se fasse sur place dans le village. Autrement dit, ce sont des paresseux et des faux déplacés qui en bénéficieront au détriment des vraies victimes.
Entretien réalisé par
Kindo Oussény à Petit-Guiglo
Ceux qui attaquent disent que nous avons occupé leur terre. Ils veulent donc nous tuer pour prendre nos plantations.
Comment avez-vous acquis ces parcelles ?
Ce sont nos tuteurs qui nous ont vendu la forêt. Moi par exemple, c’est une femme, Filé Apolline, propriétaire terrien qui m’a vendu 15 hectares de parcelle à 75.0000 l’unité en 1998. Et j’ai fini de payer cette parcelle que j’exploite. J’y ai planté du cacao qui produit.
Mais certaines personnes soutiennent que vous avez occupé illégalement des forêts classées, des zones interdites par l’Etat.
C’est possible. Certains de nos compatriotes ailleurs peuvent être dans des forêts classées. Mais ici de Tuambly à Petit-Guiglo, nous sommes tous dans des forêts villageoises.
Quel est l’état de vos rapports avec vos tuteurs ?
Ces rapports ne sont plus au beau fixe. De façon apparente, l’on croirait que c’est la parfaite entente. Mais au fond, il y a une véritable crise de confiance.
Comment une crise de confiance ?
Nous constatons malheureusement que ce sont les enfants de nos tuteurs qui nous attaquent.
Avez-vous des preuves ?
Bien sûr, parmi ceux qui ont été arrêtés nous en avons reconnu. Ce qui nous fait penser que leurs parents y sont pour quelque chose.
Depuis les événements, quel est votre état d’esprit ?
Le moral n’est pas au beau fixe. Nous nous sentons abandonnés par les autorités diplomatiques et consulaires du Burkina Faso et du Mali qui semblent ignorer ce qui nous arrive. Nous nous sentons orphelins. Deux Burkinabés et deux Maliens ont été tués. Plus de cent ménages burkinabés et maliens sont sans abri. Leurs maisons ont été incendiées par les assaillants. Ils sont tous devenus des sans-papiers. Et malgré tout ce qui se dit dans les journaux, à la radio et à la télévision, nos autorités ne réagissent pas. Or c’est à cause de nous qu’ils ont été nommés, pour s’occuper de nos problèmes.
Concrètement qu’attendez-vous d’eux ?
Que l’ambassadeur et le consul viennent constater eux-mêmes ce que nous avons subi. Et surtout nous aider à reconstituer nos papiers. Malgré la situation, nous ne pouvons pas voyager parce que nous sommes tous devenus des sans-papiers. Je voudrais au passage saluer les autorités de ce pays qui dès les premières heures, sont venues nous apporter leur réconfort. L’aide humanitaire qui arrive reste à Blolequin. Or les vraies victimes sont ici. Si les autorités veulent que Petit-Guiglo redevienne comme il était, que la distribution des vivres se fasse sur place dans le village. Autrement dit, ce sont des paresseux et des faux déplacés qui en bénéficieront au détriment des vraies victimes.
Entretien réalisé par
Kindo Oussény à Petit-Guiglo