En janvier 2013, le gouvernement a procédé à l’augmentation du prix du gaz et du super sans plomb, au grand mécontentement des populations. Une situation qui, on s’en souvient, avait créé beaucoup de remous dans le secteur, surtout au niveau des revendeurs, qui ont vu leurs boutiques fermées parce que les nouveaux prix ne leur permettaient pas de faire face aux charges. De 1800 Fcfa le prix de la B6 est passé à 2000 Fcfa. Celui de la B12 est passé de 4500 Fcfa à 5.200Fcfa. Dans un communiqué lu, le dimanche 31 mars 2013, sur les antennes de la télévision ivoirienne au journal de 20H, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara, a annoncé la réduction du prix du gaz butane. Une nouvelle, qui au lieu de réjouir les Ivoiriens, est prise comme une douche froide. En effet, selon le communiqué, la B28 qui était vendue à 18.000 Fcfa a connu une réduction. Elle coûte désormais 13.000 Fcfa. Et le super sans plomb est dorénavant vendu à 782, au lieu de 792 Fcfa, soit une réduction de 10 Fcfa. Les prix de la B6 et de la B12 restent donc inchangés. C'est-à-dire 2000 Fcfa (la B6) et 5.200 Fcfa (la B12). Quand on sait que près de 80% des ménages en Côte d’Ivoire utilisent la B6 et la B12, il va sans dire que la majeure partie de la population ivoirienne n’est pas concernée par cette mesure gouvernementale. Qui, selon le ministre Toungara, vise pourtant à lutter contre la cherté de la vie. «Le Président Alassane Ouattara, conscient des mesures de l’augmentation du gaz et du super sans plomb sur les populations, et afin de lutter contre la cherté de la vie, a instruit le gouvernement à l’effet de trouver des solutions en vue de réduire les effets de ces mesures», a indiqué le ministre Toungara. Même si la réduction du prix de la B28 paraît salutaire, elle est perçue pour nombreux comme une ruse que le gouvernement veut utiliser pour augmenter les produits pétroliers. En ce sens que la mesure ne prend en compte qu’une infime partie de la population, entre autres, les petits industriels et certains hauts cadres. La population la plus démunie n’est pas prise en compte par cette décision salutaire. Mieux, l’ajustement automatique du coût des produits pétroliers en Côte d’Ivoire, en fonction des coûts mondiaux dont fait état le communiqué, finit par convaincre certains observateurs sur ce que cache une telle mesure. Est-ce une annonce voilée de la fin des subventions ? En tout cas, aux yeux de nombreux observateurs, cette mesure annonce l’augmentation du prix des produits pétroliers en Côte d’Ivoire. Selon eux, l’Etat veut se désengager en utilisant l’ajustement automatique comme prétexte. Une fuite en avant bien préparée. Mais les Ivoiriens ne sont pas dupes. «Vous verrez, ses proches vont en faire un tapage médiatique, pour dire que le Président a réduit le prix du gaz, alors qu’en réalité, ce n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. Et de deux, cela sent le piège. C’est une stratégie pour endormir les populations. La prochaine fois, il va augmenter les prix des produits pétroliers. Si véritablement le gouvernement prenait en compte les difficultés des populations qu’il prétend aimer, il aurait diminué les prix des deux bouteilles les plus utilisées, la B6 et la B12. Cela allait permettre aux jeunes revendeurs de relancer leurs activités. Mais non, comme toujours, les nouveaux dirigeants pensent à leurs intérêts. Ça sent un coup fourré, vous verrez. Ils tâtent le terrain pour voir avant de frapper», a révélé un ancien employé de la Sir.
Fatime Souamée
Fatime Souamée