Là où il y a quelques années, on observait une stricte séparation des Pouvoirs et de la transparence dans la gestion des finances et des affaires publiques, il faudra s’attendre désormais à une gestion de type patrimonial. Comme celle d’un bien familial reçu en héritage. En tout cas, sous le Régime très libéral, rien ne devrait étonner les Ivoiriens. En effet, après l’option prise des ordonnances pour conduire certaines affaires de la cité et donc de contourner l’Assemblée nationale, il nous revient avec force et précision que la gestion du Trésor Public, jusque-là irréprochable avec une signature très crédible sur le marché financier régional, est en train de tomber dans l’escarcelle familiale. Si ce n’est déjà fait. En effet, des pontes du Rdr et non des moindres s’activent à opérer un coup de balaie au sommet de cette régie financière, en bombardant Coulibaly Abdoule Kader, actuel Agent Comptable Central du Trésor (Acct) comme Directeur général du Trésor et de la Comptabilité Publique (Dgtcp). Coulibaly Kader est non seulement le «bon petit» de l’argentier de la Présidence de la République, Ibrahim Ouattara dit «photocopie», mais il est aussi le neveu de Ngolo Coulibaly, «militant de première heure» du Rdr et actuellement Grand Médiateur de la République. Ce qui selon une source proche de la dernière mission conjointe Fmi-Banque mondiale et de la Bad, serait une violation de la charte d’éthique et de bonne gouvernance que Ouattara a fait signer à ses ministres. Par ailleurs, la même mission qui continue de livrer ses secrets a dressé un satisfecit aux dirigeants du Trésor Public. Et selon les informations en notre possession : «la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique a été un acteur incontournable et essentiel de la bonne tenue des finances publiques ivoiriennes. En effet, du 13 au 27 mars derniers, la mission conduite par Michel Lazare, en échangeant avec les services de cette régie financière, a pu se rendre compte de la traçabilité des opérations réalisées. Que ce soit avec la Direction de la dette publique et la Direction de la Coordination statistique qui centralise toutes les données, les experts ont pu s’imprégner des résultats enregistrés. Mieux, la délégation n’a rien eu à redire sur la gestion de la Trésorerie. En tout cas, aucune défaillance n’a été constatée par ces fonctionnaires internationaux qui ont même appris que chaque semaine, la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique et son équipe font le point des restes à payer et sont inscrits dans une logique de gestion informatique». A noter que depuis 2001, le Trésor public ivoirien a mobilisé sur le marché financier, plus de 845 milliards de Fcfa au titre des emprunts obligataires.
Bamba Mafoumgbé
Bamba Mafoumgbé