Apres plusieurs manifestations pacifiques, les démobilisés ont décidé de se faire entendre autrement en durcissant le ton. Hier, ils ont investi les corridors nord et sud en les barricadant de bois et de cailloux, empêchant ainsi les entrées et sorties de véhicules. Si le mouvement est peu suivi au corridor nord, ce n’est pas le cas au sud. Des centaines de véhicules attendent que les manifestants mettent de l’eau dans leur vin pour espérer avoir un passage. Apres plus de deux kilomètres de marche, nous sommes au corridor sud à 11 heures 03 minutes. Ce sont des ex-éléments des FAFN, visiblement surexcités, qu’il a été donné de voir. Eléments de l’Onuci, de la gendarmerie nationale et Frci se sont déployés sur les lieux. Mais la forte présence de ces différents corps d’armée n’a inquiété outre mesure ces manifestants, qui se disent exacerbés par leur condition de vie actuelle. Selon l’un des manifestants que nous avons interrogé, leur courroux tirerait son origine des réinsertions qui, à leurs yeux, se font à «deux poids deux mesures ». Plus précisément, ils reprochent à leurs chefs de procéder à une intégration sélective dans l’armée régulière des ex-combattants qu’ils sont. Selon leur porte-parole, Youssouf Koné, ils se sentiraient délaissés, après avoir combattu aux côté des Forces nouvelles. «Nous sommes des laissé-pour-compte au profit de ceux qui n’ont jamais connu la guerre. Nous sommes obligés de mendier pour avoir de quoi à manger, c’est inacceptable », déplore l’un des meneurs, révélant qu’ils n’entretiennent guère de bonnes relations avec l’ADDR (Autorité pour le Désarment, la Démobilisation et la Réintégration), structure en charge de la question de la démobilisation. « Elle (ADDR, ndlr) nous a envoyé des projets auxquels nous avons refusé d’adhérer à cause du flou qui les entoure. Ils ont refusé notamment de nous situer sur le montant de ces projets », a expliqué notre interlocuteur. Et cela selon les manifestants, après six rencontres avec le préfet. «Nous avons décidé maintenant de prendre notre destin en main. La Sodeci et la Cie enlèvent nos compteurs. Après 13 ans de service rendu à la nation, nous nous trouvons dans cette situation », s’est plaint Youssouf Koné, avant d’en appeler à l’arbitrage du chef de l’Etat.
L’impact sur les activités socioéconomiques
Une telle situation n’est pas sans conséquence. Le blocage des corridors empêchant tout trafic, avec pour conséquence l’arrêt des activités, tant au niveau du transport qu’à celui de l’économie. Le mouvement d’humeur des démobilisés n’a pas seulement d’impact sur les activités économiques, mais également sur les élections locales couplées du 2 avril prochain. C’est en tout cas un « boycott actif » de ce scrutin que brandissent les manifestants, si leurs exigences ne sont pas satisfaites. Dans la foulée, ils évoquent même un certain paiement par l’Etat de la somme de 40 millions de francs CFA à chacun des ex-combattants désireux de se prendre en charge. Au moment où nous mettions sous presse, les milliers d’usagers attendaient encore une issue heureuse à cette crise. Malgré la négociation menée par le sous-préfet de Brobo, Djandé Lorgn.
Coulibaly Souleymane, correspondant régional
L’impact sur les activités socioéconomiques
Une telle situation n’est pas sans conséquence. Le blocage des corridors empêchant tout trafic, avec pour conséquence l’arrêt des activités, tant au niveau du transport qu’à celui de l’économie. Le mouvement d’humeur des démobilisés n’a pas seulement d’impact sur les activités économiques, mais également sur les élections locales couplées du 2 avril prochain. C’est en tout cas un « boycott actif » de ce scrutin que brandissent les manifestants, si leurs exigences ne sont pas satisfaites. Dans la foulée, ils évoquent même un certain paiement par l’Etat de la somme de 40 millions de francs CFA à chacun des ex-combattants désireux de se prendre en charge. Au moment où nous mettions sous presse, les milliers d’usagers attendaient encore une issue heureuse à cette crise. Malgré la négociation menée par le sous-préfet de Brobo, Djandé Lorgn.
Coulibaly Souleymane, correspondant régional