Plébiscité récemment pour un deuxième mandat à la tête de la Fédération ivoirienne de Taekwondo, Me Bamba Cheick Daniel évoque, dans cet entretien, ses chantiers, ce qu’il attend des taekwondoins et menace de rendre le tablier en cours de mandat s’il se sent incompris.
Vous avez été réélu brillamment pour un autre mandat de 4 ans. Est-ce que vous vous attendiez à un tel plébiscite ?
Je serai de très mauvaise foi si je vous disais que je ne m’y attendais pas. Je m’y attendais un peu. Parce qu’il y a eu des signaux forts. Quand à quelques mois d’une élection, je ne vois aucun candidat qui se présente. Quand des potentiels candidats, qui ont été en compétition contre moi il y a quatre (4) ans, décident, de manière spontanée, d’organiser une conférence de presse pour appeler à me soutenir, je me dis que je pars en roue libre... L'heureuse surprise, c’est cette forte unanimité, parce qu’on aurait pu m’élire à 60 ou 70 %. Mais à 100%, je ne m’y attendais pas.
Après votre réélection, vous remaniez votre Comité directeur. Y-avait-il un malaise ?
Non, il n’y avait pas de malaise. C’est vrai qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Mais au sein de cette équipe, il peut y avoir des virtualités qui se sont suffisamment illustrées. Donc ces intelligences ne peuvent pas constamment rester en sommeil... Quand je prends le cas du Secrétaire général (Me Anz, ndlr) qui a tâté tous les compartiments. Que ce soit la communication, la réforme de l’enseignement du taekwondo, même le suivi des dossiers… Avec rigueur et transparence, il a traité des dossiers litigieux, il a organisé le championnat féminin… C’est pourquoi je l’ai mis à cette place là.
Me Anz était pourtant combattu par nombre d’anciens avant votre avènement. Son choix fait-il l’unanimité ?
Je vous apprends que son choix a été salué unanimement. Avec les anciens, ils ont appris, en quatre (4) ans, à se fréquenter. Il (Me Anz) a été le président de la Commission Etude, réglementations et Disciplines... Même tous ceux avec qui, il s’escrimait, ont fini par voir en lui, quelqu’un qui peut aider le taekwondo ivoirien. C’est pourquoi, quand je l’ai nommé au Secrétariat général, tout le monde y a adhéré. Il n’y a pas eu de jalousie. Il est resté quatre (4) ans dans la Fédération. Et il a eu le temps de se familiariser…
Des indiscrétions font état de ce que certains de vos désormais ex-collaborateurs ont été coupables de détournements. Ce qui a valu leurs exclusions du Comité Directeur. Qu’en dites-vous ?
J’ai salué le travail qui a été fait. Et l’Ag après vérification, a validé nos comptes. Donc on ne peut plus revenir là-dessus ! Moi, je travaille sur la compétence. Je veux des hommes compétents. Si quelqu’un a failli à un certain niveau, peut-être qu’il ne s’agit pas forcément de détournement de fonds. Ça peut être la gestion approximative pour laquelle on a choisi certaines personnes par rapport à d’autres. Il peut aussi être question de décisions prises sans l’avis de celui qui décide. Tout cela mis bout à bout, j’ai le droit, après quatre (4) années, de remercier des collaborateurs.
Quels sont vos chantiers pour ce nouveau mandat ?
Quand je parle de consolidation des acquis, c’est déjà tout un pan de mon précédent programme. C’est une continuité. On doit repenser, revisiter tout : l’administration, la Direction technique, le suivi des athlètes… De deux, nous avons le projet olympique. Nous devons tout faire pour le lancer. Ensuite le présenter au ministère des Sports et rechercher les financements. Nous allons avoir 10 athlètes filles et 10 autres garçons triés sur le volet. Ils seront accompagnés financièrement pendant quatre (4) ans. J’ai déjà commencé en dotant la Fédération d’une salle de sport digne de ce nom. Aussi, je l’ai déjà annoncé, nous avons le palais du taekwondo à réaliser... Nous envisageons très bientôt, peut-être dans six (6) mois, un grand passage de grade régional. Me Kim nous l’a demandé. Il a souhaité que le Tchad et bien d’autres pays fassent leurs passages de grade à Abidjan où nous allons avoir au moins 400 taekwondoins. N’oubliez pas également que nous ambitionnons d’organiser la prochaine Coupe du Monde de taekwondo. Notre candidature est déjà lancée. Voici nos projets.
C’est immense tout cela ! N’êtes-vous pas en train de mettre le taekwondo ivoirien en difficulté si un jour vous n’êtes plus là ?
(Il observe un silence). Au contraire, quand vous mettez la barre haut, les gens se forment davantage dans votre sillage. Aujourd’hui, le Secrétaire général de la fédération, n’est plus celui qu’il était, il y a quelques années !... C’est pour cela que je dis que je ne suis pas dans la logique de former un dauphin... Le fait de bien travailler ne va pas tuer le taekwondo. Au contraire, je fais ça pour que ceux qui prendront la relève, maintiennent le cap. Sinon Siaka et tous les autres ont travaillé. Il a mis la barre à un certain niveau et je poursuis son œuvre.
La tutelle ne tarit pas d’éloges sur votre gestion. N’est-ce pas une pression supplémentaire pour vous ?
Pas du tout ! Je pense plutôt que c’est un acquis. C’est une chance de savoir que lorsque vous allez présenter un dossier à un ministre, il sera crédité de sérieux. Non, ce n’est pas une pression. Au contraire, les autorités savent que, ceux-là, il faut les aider. Ils ne demandent pas beaucoup, ils vont loin et ils apportent des médailles.
D’aucuns estiment que c’est parce que vous êtes dans les sillages du pouvoir que vous bénéficiez de certaines largesses. Votre avis!
Qu’on me dise quelles sont ces largesses. Le taekwondo a eu des présidents qui étaient dans de bonnes conditions sociales. Je ne suis qu’un simple directeur de cabinet. Je ne suis pas ministre. Quand j’étais jeune président chargé de la promotion, on a vu les nobles idées que j’ai apportées à l’époque de Me Arsène Zirignon. Quand je dirigeais l’Auc à l’époque, on a vu comment était le taekwondo. J’étais même chômeur quand j’ai envoyé mon équipe à Berclay. C’est dire qu’il ne suffit pas d’avoir un poste éminent avant de s’investir à fond quand on a la gestion d’une communauté. Pour réussir de grandes choses, il faut la foi, la vocation et la passion.
Qu’attendez-vous des taekwondoins ivoiriens ?
... On ne doit pas dormir sur nos lauriers... Je leur dis que moi Bamba Cheick, (il durcit le ton) je peux démissionner en cours de mandat. Pendant quatre (4) ans, je leur ai montré où je voulais qu’on aille. Si je ne me sens pas soutenu dans l’élan que je veux imprimer au taekwondo, je le leur dirai. Je parle de projets olympiques, d’un palais du taekwondo. C’est dire qu’on ne peut plus s’amuser à payer 20 mille Fcfa par an. Ce n’est pas possible ! Il y a des moyens au taekwondo. Après le foot, c’est le sport où les parents injectent beaucoup d’argent pour leurs enfants. Nous allons avoir un grand séminaire pour notre financement en interne. S’il y a des résistances, ils continueront sans moi. Je leur tiendrai directement ce langage-là. En plus de votre quotidien, je le répéterai à la télévision. Il faut qu’une bonne partie de l’argent que les parents payent, serve à porter nos projets.
Interview réalisée par
Eugène Djabia
djabia05664285@yahoo.fr
Vous avez été réélu brillamment pour un autre mandat de 4 ans. Est-ce que vous vous attendiez à un tel plébiscite ?
Je serai de très mauvaise foi si je vous disais que je ne m’y attendais pas. Je m’y attendais un peu. Parce qu’il y a eu des signaux forts. Quand à quelques mois d’une élection, je ne vois aucun candidat qui se présente. Quand des potentiels candidats, qui ont été en compétition contre moi il y a quatre (4) ans, décident, de manière spontanée, d’organiser une conférence de presse pour appeler à me soutenir, je me dis que je pars en roue libre... L'heureuse surprise, c’est cette forte unanimité, parce qu’on aurait pu m’élire à 60 ou 70 %. Mais à 100%, je ne m’y attendais pas.
Après votre réélection, vous remaniez votre Comité directeur. Y-avait-il un malaise ?
Non, il n’y avait pas de malaise. C’est vrai qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Mais au sein de cette équipe, il peut y avoir des virtualités qui se sont suffisamment illustrées. Donc ces intelligences ne peuvent pas constamment rester en sommeil... Quand je prends le cas du Secrétaire général (Me Anz, ndlr) qui a tâté tous les compartiments. Que ce soit la communication, la réforme de l’enseignement du taekwondo, même le suivi des dossiers… Avec rigueur et transparence, il a traité des dossiers litigieux, il a organisé le championnat féminin… C’est pourquoi je l’ai mis à cette place là.
Me Anz était pourtant combattu par nombre d’anciens avant votre avènement. Son choix fait-il l’unanimité ?
Je vous apprends que son choix a été salué unanimement. Avec les anciens, ils ont appris, en quatre (4) ans, à se fréquenter. Il (Me Anz) a été le président de la Commission Etude, réglementations et Disciplines... Même tous ceux avec qui, il s’escrimait, ont fini par voir en lui, quelqu’un qui peut aider le taekwondo ivoirien. C’est pourquoi, quand je l’ai nommé au Secrétariat général, tout le monde y a adhéré. Il n’y a pas eu de jalousie. Il est resté quatre (4) ans dans la Fédération. Et il a eu le temps de se familiariser…
Des indiscrétions font état de ce que certains de vos désormais ex-collaborateurs ont été coupables de détournements. Ce qui a valu leurs exclusions du Comité Directeur. Qu’en dites-vous ?
J’ai salué le travail qui a été fait. Et l’Ag après vérification, a validé nos comptes. Donc on ne peut plus revenir là-dessus ! Moi, je travaille sur la compétence. Je veux des hommes compétents. Si quelqu’un a failli à un certain niveau, peut-être qu’il ne s’agit pas forcément de détournement de fonds. Ça peut être la gestion approximative pour laquelle on a choisi certaines personnes par rapport à d’autres. Il peut aussi être question de décisions prises sans l’avis de celui qui décide. Tout cela mis bout à bout, j’ai le droit, après quatre (4) années, de remercier des collaborateurs.
Quels sont vos chantiers pour ce nouveau mandat ?
Quand je parle de consolidation des acquis, c’est déjà tout un pan de mon précédent programme. C’est une continuité. On doit repenser, revisiter tout : l’administration, la Direction technique, le suivi des athlètes… De deux, nous avons le projet olympique. Nous devons tout faire pour le lancer. Ensuite le présenter au ministère des Sports et rechercher les financements. Nous allons avoir 10 athlètes filles et 10 autres garçons triés sur le volet. Ils seront accompagnés financièrement pendant quatre (4) ans. J’ai déjà commencé en dotant la Fédération d’une salle de sport digne de ce nom. Aussi, je l’ai déjà annoncé, nous avons le palais du taekwondo à réaliser... Nous envisageons très bientôt, peut-être dans six (6) mois, un grand passage de grade régional. Me Kim nous l’a demandé. Il a souhaité que le Tchad et bien d’autres pays fassent leurs passages de grade à Abidjan où nous allons avoir au moins 400 taekwondoins. N’oubliez pas également que nous ambitionnons d’organiser la prochaine Coupe du Monde de taekwondo. Notre candidature est déjà lancée. Voici nos projets.
C’est immense tout cela ! N’êtes-vous pas en train de mettre le taekwondo ivoirien en difficulté si un jour vous n’êtes plus là ?
(Il observe un silence). Au contraire, quand vous mettez la barre haut, les gens se forment davantage dans votre sillage. Aujourd’hui, le Secrétaire général de la fédération, n’est plus celui qu’il était, il y a quelques années !... C’est pour cela que je dis que je ne suis pas dans la logique de former un dauphin... Le fait de bien travailler ne va pas tuer le taekwondo. Au contraire, je fais ça pour que ceux qui prendront la relève, maintiennent le cap. Sinon Siaka et tous les autres ont travaillé. Il a mis la barre à un certain niveau et je poursuis son œuvre.
La tutelle ne tarit pas d’éloges sur votre gestion. N’est-ce pas une pression supplémentaire pour vous ?
Pas du tout ! Je pense plutôt que c’est un acquis. C’est une chance de savoir que lorsque vous allez présenter un dossier à un ministre, il sera crédité de sérieux. Non, ce n’est pas une pression. Au contraire, les autorités savent que, ceux-là, il faut les aider. Ils ne demandent pas beaucoup, ils vont loin et ils apportent des médailles.
D’aucuns estiment que c’est parce que vous êtes dans les sillages du pouvoir que vous bénéficiez de certaines largesses. Votre avis!
Qu’on me dise quelles sont ces largesses. Le taekwondo a eu des présidents qui étaient dans de bonnes conditions sociales. Je ne suis qu’un simple directeur de cabinet. Je ne suis pas ministre. Quand j’étais jeune président chargé de la promotion, on a vu les nobles idées que j’ai apportées à l’époque de Me Arsène Zirignon. Quand je dirigeais l’Auc à l’époque, on a vu comment était le taekwondo. J’étais même chômeur quand j’ai envoyé mon équipe à Berclay. C’est dire qu’il ne suffit pas d’avoir un poste éminent avant de s’investir à fond quand on a la gestion d’une communauté. Pour réussir de grandes choses, il faut la foi, la vocation et la passion.
Qu’attendez-vous des taekwondoins ivoiriens ?
... On ne doit pas dormir sur nos lauriers... Je leur dis que moi Bamba Cheick, (il durcit le ton) je peux démissionner en cours de mandat. Pendant quatre (4) ans, je leur ai montré où je voulais qu’on aille. Si je ne me sens pas soutenu dans l’élan que je veux imprimer au taekwondo, je le leur dirai. Je parle de projets olympiques, d’un palais du taekwondo. C’est dire qu’on ne peut plus s’amuser à payer 20 mille Fcfa par an. Ce n’est pas possible ! Il y a des moyens au taekwondo. Après le foot, c’est le sport où les parents injectent beaucoup d’argent pour leurs enfants. Nous allons avoir un grand séminaire pour notre financement en interne. S’il y a des résistances, ils continueront sans moi. Je leur tiendrai directement ce langage-là. En plus de votre quotidien, je le répéterai à la télévision. Il faut qu’une bonne partie de l’argent que les parents payent, serve à porter nos projets.
Interview réalisée par
Eugène Djabia
djabia05664285@yahoo.fr