Le Congo s’est mis au vert depuis des décennies et compte devenir un pays émergent à l’horizon 2025 grâce à un ambitieux Plan national de développement (PND) basé essentiellement sur l’Economie verte, devenue la marque de fabrique du chef de l’Etat, Denis Sassou-Nguesso.
Après le pétrole, principale ressource du pays – près de 90 % du Pib – la forêt représente le second souffle de l’économie congolaise. D’où toute l’attention portée à la bonne gestion des 23 millions d’hectares de forêts naturelles qui couvrent les 342 000 km2 du territoire. Le chef de l’Etat, Denis Sassou-Nguesso, en a fait une de ses priorités. D’où la mise en place d’un ministère de l’Economie Forestière et du Développement Durable, unique en son genre, confié à l’écrivain-politique Henri Djombo, un fidèle parmi les fidèles du régime congolais. Vu les enjeux, le ministre en charge de cet important département ne cesse de multiplier les initiatives visant à préserver les forêts du Bassin du Congo. Le dernier Forum sur le Développement Durable tenu dans la dernière semaine du mois d’avril dernier à Brazzaville fait partie des diverses rencontres organisées dans le but de bâtir une bonne politique et une vraie stratégie autour de la gestion durable des forêts congolaises.
Et puis, le Congo, présenté comme le meilleur élève en matière de gestion forestière n’avait-il pas été mandaté pour parler au nom des pays africains à la conférence de Rio+20 en juin 2012 et poursuivre la coordination de la participation africaine aux négociations post-Rio +20 ? Pionnier dans ce domaine, le Congo est également membre du Groupe de travail chargé de définir les objectifs du développement durable.
L’Economie verte dont le Congo revendique la première place dans la région et même au-delà, nourrit bien des ambitions mesurées. Dans les douze années à venir, le Congo veut devenir un pays émergents. « Il s’y engage fermement afin d’assurer le bien-être social à tous les Congolais, à partir du Plan national de développement 2012-2016 » avait rappelé le chef de l’Etat congolais. Pour convaincre les investisseurs, un film institutionnel futuriste en 3D a été expressément réalisé. On y voit la capitale, Brazzaville, totalement métamorphosée. Routes, échangeurs ultra modernes et sophistiqués, autoroutes, buildings en verre, de gigantesques édifices publics, la nouvelle cité ministérielle, aéroports, infrastructures sanitaires et universitaires, habitats à grande hauteur, espaces verts (…) à perte de vue. On y voit également une population heureuse vaquant en toute quiétude à ses occupations. La ville portuaire, Pointe Noire ainsi que les principales agglomérations du pays ne sont pas en reste de cette modernisation urbaine, tous azimuts.
Mais au-delà de la fiction, les Congolais peuvent-ils se payer le luxe d’un développement aussi spectaculaire ? Incontestablement affirmatif, pour ainsi dire. Les nombreuses ressources naturelles dont dispose le pays l’autorisent à transformer ce rêve en réalité.
Du rêve à la réalité, qu’en est-il du Congo aujourd’hui ? C’est un pays en chantier. Les signes de la reconstruction après la guerre civile de mai à octobre 1997, sont visibles un peu partout notamment à Brazzaville et pointe Noire. De nombreux édifices sortent de terre ainsi que de nouvelles routes voient le jour. De grands travaux où l’on constate une franche domination chinoise dans le domaine du Btp à l’instar de l’aéroport international Maya Maya de Brazzaville, maître d’œuvre chinoise, qui témoigne de la bonne coopération chino-congolaise. Cela dit de toute évidence, tous les besoins des populations sont loin d’être comblés par la déferlante de réalisations.
Ce Forum a été aussi l’occasion de dresser le bilan des acquis et de se projeter dans un avenir bâti essentiellement sur l’Economie verte. Pour le président Denis Sassou-Nguesso, « Le développement durable du Congo doit se traduire à travers la politique gouvernementale, les programmes et les projets à réaliser visant à réduire la pauvreté, impulser une croissance durable, contrôler l’évolution de la population, assurer l’accès à l’eau et à l’énergie, garantir une bonne alimentation, des emplois décents et des services sociaux de qualité. Le développement durable, poursuit-il, doit également se traduire par un effort constant dans la prospective afin de maitriser la gestion des ressources naturelles et humains, et entretenir un climat de paix et de concorde nationale.»
Malgré toutes ces assurances, il y a une question qui subsiste. Le développement durable peut-il amorcer une démocratie durable au Congo ? Il est évident que les Congolaises et les Congolais ne voient pas tous forcément l’avenir de leur pays sous un prisme tel que présenté par leurs autorités. Ces bonnes intentions affichées et la politique de volontarisme à l’Economie verte, suffisent-elles à dissiper les inquiétudes des populations qui s’interrogent sur leur quotidien et le devenir de leur pays, non pas à l’horizon 2025 mais à l’horizon 2016, date de la prochaine élection présidentielle ? Une interrogation qui devrait faire réfléchir plus d’un.
Clément Yao
(Envoyé Spécial à Brazzaville)
Pour Diasporas-News
Après le pétrole, principale ressource du pays – près de 90 % du Pib – la forêt représente le second souffle de l’économie congolaise. D’où toute l’attention portée à la bonne gestion des 23 millions d’hectares de forêts naturelles qui couvrent les 342 000 km2 du territoire. Le chef de l’Etat, Denis Sassou-Nguesso, en a fait une de ses priorités. D’où la mise en place d’un ministère de l’Economie Forestière et du Développement Durable, unique en son genre, confié à l’écrivain-politique Henri Djombo, un fidèle parmi les fidèles du régime congolais. Vu les enjeux, le ministre en charge de cet important département ne cesse de multiplier les initiatives visant à préserver les forêts du Bassin du Congo. Le dernier Forum sur le Développement Durable tenu dans la dernière semaine du mois d’avril dernier à Brazzaville fait partie des diverses rencontres organisées dans le but de bâtir une bonne politique et une vraie stratégie autour de la gestion durable des forêts congolaises.
Et puis, le Congo, présenté comme le meilleur élève en matière de gestion forestière n’avait-il pas été mandaté pour parler au nom des pays africains à la conférence de Rio+20 en juin 2012 et poursuivre la coordination de la participation africaine aux négociations post-Rio +20 ? Pionnier dans ce domaine, le Congo est également membre du Groupe de travail chargé de définir les objectifs du développement durable.
L’Economie verte dont le Congo revendique la première place dans la région et même au-delà, nourrit bien des ambitions mesurées. Dans les douze années à venir, le Congo veut devenir un pays émergents. « Il s’y engage fermement afin d’assurer le bien-être social à tous les Congolais, à partir du Plan national de développement 2012-2016 » avait rappelé le chef de l’Etat congolais. Pour convaincre les investisseurs, un film institutionnel futuriste en 3D a été expressément réalisé. On y voit la capitale, Brazzaville, totalement métamorphosée. Routes, échangeurs ultra modernes et sophistiqués, autoroutes, buildings en verre, de gigantesques édifices publics, la nouvelle cité ministérielle, aéroports, infrastructures sanitaires et universitaires, habitats à grande hauteur, espaces verts (…) à perte de vue. On y voit également une population heureuse vaquant en toute quiétude à ses occupations. La ville portuaire, Pointe Noire ainsi que les principales agglomérations du pays ne sont pas en reste de cette modernisation urbaine, tous azimuts.
Mais au-delà de la fiction, les Congolais peuvent-ils se payer le luxe d’un développement aussi spectaculaire ? Incontestablement affirmatif, pour ainsi dire. Les nombreuses ressources naturelles dont dispose le pays l’autorisent à transformer ce rêve en réalité.
Du rêve à la réalité, qu’en est-il du Congo aujourd’hui ? C’est un pays en chantier. Les signes de la reconstruction après la guerre civile de mai à octobre 1997, sont visibles un peu partout notamment à Brazzaville et pointe Noire. De nombreux édifices sortent de terre ainsi que de nouvelles routes voient le jour. De grands travaux où l’on constate une franche domination chinoise dans le domaine du Btp à l’instar de l’aéroport international Maya Maya de Brazzaville, maître d’œuvre chinoise, qui témoigne de la bonne coopération chino-congolaise. Cela dit de toute évidence, tous les besoins des populations sont loin d’être comblés par la déferlante de réalisations.
Ce Forum a été aussi l’occasion de dresser le bilan des acquis et de se projeter dans un avenir bâti essentiellement sur l’Economie verte. Pour le président Denis Sassou-Nguesso, « Le développement durable du Congo doit se traduire à travers la politique gouvernementale, les programmes et les projets à réaliser visant à réduire la pauvreté, impulser une croissance durable, contrôler l’évolution de la population, assurer l’accès à l’eau et à l’énergie, garantir une bonne alimentation, des emplois décents et des services sociaux de qualité. Le développement durable, poursuit-il, doit également se traduire par un effort constant dans la prospective afin de maitriser la gestion des ressources naturelles et humains, et entretenir un climat de paix et de concorde nationale.»
Malgré toutes ces assurances, il y a une question qui subsiste. Le développement durable peut-il amorcer une démocratie durable au Congo ? Il est évident que les Congolaises et les Congolais ne voient pas tous forcément l’avenir de leur pays sous un prisme tel que présenté par leurs autorités. Ces bonnes intentions affichées et la politique de volontarisme à l’Economie verte, suffisent-elles à dissiper les inquiétudes des populations qui s’interrogent sur leur quotidien et le devenir de leur pays, non pas à l’horizon 2025 mais à l’horizon 2016, date de la prochaine élection présidentielle ? Une interrogation qui devrait faire réfléchir plus d’un.
Clément Yao
(Envoyé Spécial à Brazzaville)
Pour Diasporas-News