Enfin, le constat est fait et indique clairement que la Commission dialogue vérité et réconciliation a échoué sur toute la ligne. Abat la Cdvr, vive le Programme national de cohésion sociale (Pncs) d’une durée de 4 ans avec un budget de sept milliards. Un nouvel instrument lancé le vendredi 10 mai 2013, mais auparavant certifié par le conseil des ministres du 12 février 2012. Cette nouvelle trouvaille pensée il y a de cela un an met fin à toutes les supputations relatives à la mission de Konan Banny à la tête de la Cdvr qui a plutôt brillé par ses errements et ses spots publicitaires que des actions tangibles sur le terrain. Ouattara vient de lui adjoindre une commission Bis, même si le gouvernement se défend de dire que c'en est une. «Non, il ne saurait être une Cdvr bis. Vous savez que la Cdvr a une mission de réconciliation nationale. Mais le Pncs, ce n’est pas que la réconciliation nationale. C’est d’accompagner cette réconciliation sur le terrain par des actions ponctuelles d’assistance de réhabilitation. Pour ceux qui ont perdu leur logement et des biens, nous allons leur fournir une aide et ceci est du concret pouvant consolider la cohésion sociale», s’est défendu le ministre Mabri Toikeusse sur Radio-Ci, le vendredi 10 mai 2013, présidant au lancement dudit programme. Un plan B pour le régime Ouattara ? En tout cas de nombreux indices portent à le croire. Le président de la Cdvr est désormais indésirable. Certainement enfoncé par le dernier rapport de l'Onu du jeudi 25 avril 2013, qui ne veut plus de Banny. En plus, sur le terrain, le président de la Cdvr s’est littéralement perdu en conjectures dans ses méthodes d'approche pour une réconciliation qui ne s'est nourrie que de paroles creuses. Enfin, Banny est politiquement trop trempé avec des velléités présidentialistes à l'horizon 2015. Avec le Pncs donc, c’est désormais la cause de Banny qui est rayée du rôle en matière de réconciliation.
Marcel Dezogno
Marcel Dezogno