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Économie Publié le mardi 14 mai 2013 | Le Temps

Relance de la filière rizicole : Quand le régime encourage l’importation

L’autosuffisance en riz demeure une priorité pour la Côte d’Ivoire qui comble le déficit par une importation massive de ce produit vivrier. Et pourtant, le pays dispose des potentialités tant naturelles qu’humaines pour produire du riz en quantité suffisante. Conscients de la gravité de la situation, les producteurs de riz de Côte d’Ivoire se sont mobilisés en fédérant leur énergie pour relever le défi. C’est dans ce contexte que naît en 2003, l’Association nationale des riziculteurs de Côte d’Ivoire (Anariz-CI). «C’est pour résoudre les problèmes liés à la filière riz que nous, producteurs de riz de Côte d’Ivoire, avions à travers l’Anariz-Ci, œuvré pour la création d’une structure autonome, ayant une personnalité juridique propre, capable de concevoir et de proposer des orientations en matière de politique rizicole», rappelle le premier responsable de l’Association, Kouadio-Tiacoh Thomas, au cours d’une réunion d’informations et d’échanges avec ses membres. Belle initiative qui, n’est pas partagée par le régime actuel. En effet, de sources bien informées, la réticence du régime à faire sien les objectifs des producteurs de riz de Côte d’Ivoire est consécutive à la présence de la personne de Kouadio-Tiacoh dans le «dispositif». Le président de l’Anariz-Ci serait le mal venu dans les arcanes des nouvelles autorités qui voient en lui un proche et «dur» du régime défunt. Celui de Laurent Gbagbo. En clair, il faut l’empêcher de travailler et d’atteindre ses objectifs. Quoique cela coûte à la population qui fait face à une montée sans cesse du prix du riz blanchi sur le marché national. D’où le «refus politique» d’engager l’Office national du développement de la riziculture (Ondr) sur cette voie. Et pourtant, dénoncent des producteurs de riz, «cet Office créé par décret en juillet 2010, et placé désormais sous l’autorité de du ministère de l’Agriculture, avec un Conseil de gestion, a pour principales missions d’organiser le cadre de concertation de la filière riz». Mais l’Ondr sous les ordres du régime actuel, a renié sa vocation. «Pour maîtriser les contours de la relance rizicole, d’importants engagements dont rêvent les producteurs de riz de Côte d’Ivoire ont été sollicité auprès de l’Ondr», indique le cœur meurtri, le président de l’Anariz-Ci. Face au mutisme de l’Office devant les préoccupations des producteurs. Alors que ceux-ci n’ont besoin que d’intrants pour répondre aux besoins nationaux, à savoir la production à partir de 2016 de 1900.000 tonnes de riz blanchi. «Nous sommes prêts à porter cette production à l’horizon 2018 à environ 2,1 millions de tonnes de riz blanchi afin de dégager des surplus à exporter», soutient le monde rizicole. Ce que refuse de voir le Dg de l’Ondr, Dembélé Yacouba qui, selon les producteurs, estime «que l’Anariz-Ci n’est pas la structure habilitée à demander des éclairages sur certains points de la Stratégie nationale de développement de la riziculture (Sndr-2012-2020)». Un prétexte vite trouvé qui ouvre la porte à la forte propension du pays à l’importation du riz, malgré la volonté affichée des braves producteurs de faire mieux. «Où en sommes-nous un an après l’adoption de la Sndr ? Comment fonctionne le conseil de gestion de l’Ondr ? Quelle place occupent les riziculteurs dans cette nouvelle configuration ?». Telles sont les questions que ne cesse de poser le monde de la filière riz. Les chiffres achèvent de convaincre sur la mauvaise foi de l’Etat. Les statistiques des importations de riz, indique-t-on, de 2000 à 2011 révèlent une quantité de 9.245 millions de tonnes de riz importés, pour une valeur marchande de 2.338 milliards de Fcfa. «Produire en 2016, une quantité forte de riz local blanc est un pari que la Côte d’ivoire peut et doit tenir. Nous disposons de terres rizicultivables immenses, plus de dix(10) millions d’hectares, dans toutes les régions», précise l’Anariz-CI de Kouadio-Tiacoh. Malheureusement le régime encourage l’importation en balayant les préoccupations des producteurs.
Toussaint N’Gotta
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