Dans l’univers des petits métiers qui foisonnent de façon inquiétante dans l’économie libérale de la Côte d’Ivoire et qui ont librement cours dans notre capitale économique, une "profession", trop libérale et sans doute hors-la-loi, a pignon sur rue aux abords du siège social de la Bceao, au Plateau. Des individus qui arpentent les environs se disent «vendeurs d’argent» et ont, en effet, pour métier de mettre directement à la disposition des "clients", selon la "commande" de ces derniers, des liasses de billets de banque flambant neufs. Ils sont forcément repérables par les grandes enveloppes de couleur kaki bourrées, soigneusement repliées et tenues en main, avec un sac porté en bandoulière. Sillonnant, avec des coups d’œil furtifs, le grand carrefour attenant à la Beceao et jouxtant l’immeuble de la "Pyramide", ces vendeurs d’argent accostent, à longueur de journée, les potentiels intéressés qui vont à bord de leurs voitures ou simplement à pied. Et font avec eux des changes de monnaie avec des taux de prélèvement confortables pour eux. Ils avaient fini par exténuer les autorités par ce métier de change qui ne se conformait pas à la loi. Une mesure légale et draconienne avait été prise, il y a quelques mois, interdisant ce petit métier "gênant" pour l’économie bancaire et pour déguerpir ces usuriers de leur site de "travail". Des mois plus tard, ces travailleurs de la petite finance informelle réapparaissent, sacs en bandoulière et enveloppes kaki en main, toujours bourrés de billets de banque neufs, pour continuer le travail de change, sans être inquiétés. Quel impact ont-ils véritablement sur l’économie bancaire ? Quel rôle jouent-ils dans les maillons de l’économie libérale du pays ? Le projecteur sera bientôt braqué sur cet univers des vendeurs d’argent pour répondre aux interrogations majeures que se fait l’opinion.
S.T
S.T