En seulement quinze lignes, le confrère a fait le tour de la question des prostituées ivoiriennes. A quel dessein ? Lisons plutôt. «En Côte d’Ivoire tout comme au Burkina Faso, la prostitution n’a jamais été un sujet nouveau. Les professionnelles du sexe ont de tout temps, pratiqué le plus vieux métier du monde sans que cela n’émeuve personne. Seulement, depuis quelques années, la Côte d’Ivoire semble avoir déversé son trop plein de prostituées vers la capitale burkinabé qui en est devenue un réceptacle. A Tampouy, un quartier de Ouagadougou, des prostituées ivoiriennes ont transformé un immeuble entier en sanctuaire de plaisir où elles se «vendent» pour survivre. Avec une clientèle ayant un goût prononcé pour la «race» ivoirienne, ces prostituées ne chôment pas du tout. «Avec la crise ivoirienne, la Côte d’ivoire est devenue malheureusement exportatrice de prostituées au Burkina», reconnaît, son excellence Abdou Touré, ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Pour le diplomate, cette réalité n’honore pas la Côte d’Ivoire. «Notre musique et notre gastronomie sont très appréciées au Burkina. J’ai demandé à l’union des ressortissants de Côte d’Ivoire au Burkina Faso d’aider nos sœurs à sortir de ce secteur», nous a confié l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso.» C’est tout pour le «reportage».
Ainsi, la Côte d’Ivoire aurait ajouté un autre produit, la prostitution de ses jeunes filles, dans sa gamme de production et d’exportation, après qu’elle s’est fièrement positionnée avec le cacao, le café, le palmier à huile, le coton, l’ananas, la banane, le caoutchouc, etc. Ce, sous le regard certainement dubitatif de notre Ambassadeur au Burkina Faso, Sem. Abdou Touré. Ce dernier n’a trouvé d’expédient que «la crise ivoirienne», tout en se gardant de nommer les auteurs de cette crise. «Avec la crise ivoirienne, la Côte d’ivoire est devenue malheureusement exportatrice de prostituées au Burkina (…) J’ai demandé à l’union des ressortissants de Côte d’Ivoire au Burkina Faso d’aider nos sœurs à sortir de ce secteur.» Cela s’apparente ce que l’on pourrait appeler fuite en avant de la part d’une autorité. De quel moyen dispose une amicale de ressortissants dans un pays étranger pour se voir confier une mission aussi coriace qui consiste à éradiquer ce qui est considéré comme le plus vieux métier du monde ? Il faut un être un Ambassadeur nommé par Alassane Ouattara pour ne pas comprendre jusqu’à quel niveau notre jeunesse est sacrifiée.
Une jeunesse sacrifiée par Ouattara dès l’aube du multipartisme
Faut-il le rappeler, c’est à partir de 1990 avec Alassane Ouattara le premier, Premier ministre, que la Côte d’Ivoire et sa jeunesse vont connaitre la première descente aux enfers. Alors Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara supprime la gratuité dans le monde scolaire et universitaire. Les élèves et étudiants ivoiriens qui étaient considérés comme les prunelles de la Nation vont devoir désormais payer par eux-mêmes les tickets de transport et de restauration. Du coup, obligation leur est faite par Alassane Ouattara, de débourser de l’argent avant d’emprunter les autobus de la Sotra qui leur étaient gracieusement mis à disposition par l’Etat dans son rôle régalien. Idem pour les repas dans les cités universitaires qui deviennent payants et pour lesquels les étudiants dont la plupart sont issus du monde paysan et démunis, sont désormais tenus de payer au risque de dormis le ventre creux. Mais le seul premier ministre d’Houphouët-Boigny ne s’est pas arrêter à mener la vie dure aux élèves et étudiants. Il a étendu ses mesures impopulaires aux parents. En allant jusqu’à procéder à des renvois collectifs dans les entreprises nationales. Pour selon lui, renflouer les caisses de l’Etat. Aussi va-t-il instaurer les salaires à doubles vitesses au niveau de l’enseignement tant dans le primaire, le secondaire que dans le supérieur. La conséquence de cette méchanceté gratuite va vite se faire ressentir. Les parents étant licenciés pour certains – les plus nombreux -, et raccrochés avec des salaires très réduits pour le même travail et le même diplôme pour les plus chanceux, la jeunesse ivoirienne va en payer le prix fort. Les garçons vont s’adonner à la drogue, à l’alcool et se livrer à des braquages et autres méfaits répréhensibles. Quant aux filles, c’est tout naturellement qu’elles se tournent vers la facilité qui, selon elles, est la prostitution. Parmi cette jeunesse, il y en a eu qui ont gardé un peu de dignité. Ceux-là se sont expatriés vers des horizons plus cléments. Mais avec le temps et sans soutien des parents qui eux-mêmes sont sans ressources, ils seront rattrapés par les tares de la société dans laquelle ils vivent. Dans leur fuite, les cerveaux ivoiriens promis à un avenir radieux vont se découvrir qui proxénètes, qui d’autres prostituées. Mais la série noire ne prend pas fin pour autant.
La jeunesse paye le prix aux ambitions politiques de Ouattara
En 1993, Alassane Ouattara n’est plus Premier ministre, mais ses dégâts sont déjà nombreux. Pire, de 1994 à 1999, soit cinq de trêve, alors qu’il s’essaie maladroitement à l’opposition civile, la tentation est trop forte pour lui de ne «pas attendre cinq ans pour revenir au pouvoir». La Côte d’Ivoire sombre pour la première fois de sa jeune histoire, dans un coup d’Etat. Alassane Ouattara le qualifie de «révolution des œillets». Bédié est chassé du pouvoir, pas pour autant qu’Alassane Ouattara devienne «président». Le pays va connaître l’instabilité et la deuxième vague de la fuite des cerveaux. La soldatesque qui mène le débat place le général Robert Guéi au pouvoir. Cela n’est pas sans colère de la part d’Alassane Ouattara qui croyait son heure sonnée. En 2001, au cours d’un meeting à Korhogo, il promet donc de «mélanger le pays pour le rendre ingouvernable», alors que Laurent Gbagbo est désormais aux commandes de la Côte d’Ivoire. Peut-être une raison supplémentaire pour «rendre le pays ingouvernable». Toujours est-il que la Côte d’Ivoire ne sera de tout repos. Ce pays sera rythmé par des tentatives de coups d’Etat, avec leurs lots de morts et de transhumance. Des Ivoiriens découvrent l’exil intérieur. C’est à partir de novembre 2010 que le pays va vraiment gonfler son taux de désœuvrés – 120 mille emplois détruits en deux mois (mars et avril 2011) selon la Chambre du commerce, et 7 millions de chômeurs, selon le Bureau international du travail (Bit). Les résultats des élections présidentielles sont contestés par Alassane Ouattara. Quant au Président Laurent Gbagbo, il est bombardé et arrêté le 11 avril 2011 par les armées coalisées qui soutiennent son opposant, Alassane Ouattara. La Côte d’Ivoire sombre alors dans une chasse aux sorcières où seuls les Ivoiriens de l’ouest, les étudiants et les partisans supposés de Laurent Gbagbo sont la cible des partisans d’Alassane Ouattara. Dans leur fuite, ces Ivoiriens vont traverser les limites territoriales pour se retrouver dans certains pays de la sous région, Togo, Bénin, Ghana, qu’ils jugeront hospitaliers. C’est ainsi que nos frères et sœurs vont se retrouver dans les pays limitrophes tels la Guinée, le Mali et le Burkina Faso. La plupart de ceux qui ont trouvé refuge dans ces trois derniers pays sont généralement des originaires du Nord de la Côte d’Ivoire. Ils ont dû tabler sur la proximité linguistique et cultuelle. Mais, comme dit l’adage, on a beau immigré dans un pays qui porte aisément les même caractéristiques que le nôtre, cela ne veut pas dire qu’on est chez soi. Pour cette raison, bien qu’intègres au départ de leur exil, ces jeunes Ivoiriens devenus démunis et sans aucune ressources dans un pays étranger, sont bien obligés de survivre en optant pour la prostitution. Ces frasques et autres péripéties qu’ils subissent hors de leur Patrie la Côte d’Ivoire, sont le fait d’une seule personne. La même qui dès les années 1990 les avait obligés à payer les tickets de transport et repas universitaires et contraints à l’exil. C’est le même qui classifie les Ivoiriens. D’un côté les pro-Ouattara c’est-à-dire ceux qui sont bons pour le «rattrapage ethnique» et qui peuvent exercer sans qualification qu’ils soient des nationaux ou pas. Et de l’autre côté, les pro-Gbagbo, ceux qu’il continue de traquer dans leur propre pays. Cette personne, c’est Alassane Ouattara. Donc, la misère de tous les Ivoiriens en général et de la jeunesse ivoirienne en particulier, a un nom. Un nom d’auteur que l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso, Sem. Abdou Touré feint d’ignorer, mais que les Ivoiriens savent.
Simplice Allard
Ainsi, la Côte d’Ivoire aurait ajouté un autre produit, la prostitution de ses jeunes filles, dans sa gamme de production et d’exportation, après qu’elle s’est fièrement positionnée avec le cacao, le café, le palmier à huile, le coton, l’ananas, la banane, le caoutchouc, etc. Ce, sous le regard certainement dubitatif de notre Ambassadeur au Burkina Faso, Sem. Abdou Touré. Ce dernier n’a trouvé d’expédient que «la crise ivoirienne», tout en se gardant de nommer les auteurs de cette crise. «Avec la crise ivoirienne, la Côte d’ivoire est devenue malheureusement exportatrice de prostituées au Burkina (…) J’ai demandé à l’union des ressortissants de Côte d’Ivoire au Burkina Faso d’aider nos sœurs à sortir de ce secteur.» Cela s’apparente ce que l’on pourrait appeler fuite en avant de la part d’une autorité. De quel moyen dispose une amicale de ressortissants dans un pays étranger pour se voir confier une mission aussi coriace qui consiste à éradiquer ce qui est considéré comme le plus vieux métier du monde ? Il faut un être un Ambassadeur nommé par Alassane Ouattara pour ne pas comprendre jusqu’à quel niveau notre jeunesse est sacrifiée.
Une jeunesse sacrifiée par Ouattara dès l’aube du multipartisme
Faut-il le rappeler, c’est à partir de 1990 avec Alassane Ouattara le premier, Premier ministre, que la Côte d’Ivoire et sa jeunesse vont connaitre la première descente aux enfers. Alors Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara supprime la gratuité dans le monde scolaire et universitaire. Les élèves et étudiants ivoiriens qui étaient considérés comme les prunelles de la Nation vont devoir désormais payer par eux-mêmes les tickets de transport et de restauration. Du coup, obligation leur est faite par Alassane Ouattara, de débourser de l’argent avant d’emprunter les autobus de la Sotra qui leur étaient gracieusement mis à disposition par l’Etat dans son rôle régalien. Idem pour les repas dans les cités universitaires qui deviennent payants et pour lesquels les étudiants dont la plupart sont issus du monde paysan et démunis, sont désormais tenus de payer au risque de dormis le ventre creux. Mais le seul premier ministre d’Houphouët-Boigny ne s’est pas arrêter à mener la vie dure aux élèves et étudiants. Il a étendu ses mesures impopulaires aux parents. En allant jusqu’à procéder à des renvois collectifs dans les entreprises nationales. Pour selon lui, renflouer les caisses de l’Etat. Aussi va-t-il instaurer les salaires à doubles vitesses au niveau de l’enseignement tant dans le primaire, le secondaire que dans le supérieur. La conséquence de cette méchanceté gratuite va vite se faire ressentir. Les parents étant licenciés pour certains – les plus nombreux -, et raccrochés avec des salaires très réduits pour le même travail et le même diplôme pour les plus chanceux, la jeunesse ivoirienne va en payer le prix fort. Les garçons vont s’adonner à la drogue, à l’alcool et se livrer à des braquages et autres méfaits répréhensibles. Quant aux filles, c’est tout naturellement qu’elles se tournent vers la facilité qui, selon elles, est la prostitution. Parmi cette jeunesse, il y en a eu qui ont gardé un peu de dignité. Ceux-là se sont expatriés vers des horizons plus cléments. Mais avec le temps et sans soutien des parents qui eux-mêmes sont sans ressources, ils seront rattrapés par les tares de la société dans laquelle ils vivent. Dans leur fuite, les cerveaux ivoiriens promis à un avenir radieux vont se découvrir qui proxénètes, qui d’autres prostituées. Mais la série noire ne prend pas fin pour autant.
La jeunesse paye le prix aux ambitions politiques de Ouattara
En 1993, Alassane Ouattara n’est plus Premier ministre, mais ses dégâts sont déjà nombreux. Pire, de 1994 à 1999, soit cinq de trêve, alors qu’il s’essaie maladroitement à l’opposition civile, la tentation est trop forte pour lui de ne «pas attendre cinq ans pour revenir au pouvoir». La Côte d’Ivoire sombre pour la première fois de sa jeune histoire, dans un coup d’Etat. Alassane Ouattara le qualifie de «révolution des œillets». Bédié est chassé du pouvoir, pas pour autant qu’Alassane Ouattara devienne «président». Le pays va connaître l’instabilité et la deuxième vague de la fuite des cerveaux. La soldatesque qui mène le débat place le général Robert Guéi au pouvoir. Cela n’est pas sans colère de la part d’Alassane Ouattara qui croyait son heure sonnée. En 2001, au cours d’un meeting à Korhogo, il promet donc de «mélanger le pays pour le rendre ingouvernable», alors que Laurent Gbagbo est désormais aux commandes de la Côte d’Ivoire. Peut-être une raison supplémentaire pour «rendre le pays ingouvernable». Toujours est-il que la Côte d’Ivoire ne sera de tout repos. Ce pays sera rythmé par des tentatives de coups d’Etat, avec leurs lots de morts et de transhumance. Des Ivoiriens découvrent l’exil intérieur. C’est à partir de novembre 2010 que le pays va vraiment gonfler son taux de désœuvrés – 120 mille emplois détruits en deux mois (mars et avril 2011) selon la Chambre du commerce, et 7 millions de chômeurs, selon le Bureau international du travail (Bit). Les résultats des élections présidentielles sont contestés par Alassane Ouattara. Quant au Président Laurent Gbagbo, il est bombardé et arrêté le 11 avril 2011 par les armées coalisées qui soutiennent son opposant, Alassane Ouattara. La Côte d’Ivoire sombre alors dans une chasse aux sorcières où seuls les Ivoiriens de l’ouest, les étudiants et les partisans supposés de Laurent Gbagbo sont la cible des partisans d’Alassane Ouattara. Dans leur fuite, ces Ivoiriens vont traverser les limites territoriales pour se retrouver dans certains pays de la sous région, Togo, Bénin, Ghana, qu’ils jugeront hospitaliers. C’est ainsi que nos frères et sœurs vont se retrouver dans les pays limitrophes tels la Guinée, le Mali et le Burkina Faso. La plupart de ceux qui ont trouvé refuge dans ces trois derniers pays sont généralement des originaires du Nord de la Côte d’Ivoire. Ils ont dû tabler sur la proximité linguistique et cultuelle. Mais, comme dit l’adage, on a beau immigré dans un pays qui porte aisément les même caractéristiques que le nôtre, cela ne veut pas dire qu’on est chez soi. Pour cette raison, bien qu’intègres au départ de leur exil, ces jeunes Ivoiriens devenus démunis et sans aucune ressources dans un pays étranger, sont bien obligés de survivre en optant pour la prostitution. Ces frasques et autres péripéties qu’ils subissent hors de leur Patrie la Côte d’Ivoire, sont le fait d’une seule personne. La même qui dès les années 1990 les avait obligés à payer les tickets de transport et repas universitaires et contraints à l’exil. C’est le même qui classifie les Ivoiriens. D’un côté les pro-Ouattara c’est-à-dire ceux qui sont bons pour le «rattrapage ethnique» et qui peuvent exercer sans qualification qu’ils soient des nationaux ou pas. Et de l’autre côté, les pro-Gbagbo, ceux qu’il continue de traquer dans leur propre pays. Cette personne, c’est Alassane Ouattara. Donc, la misère de tous les Ivoiriens en général et de la jeunesse ivoirienne en particulier, a un nom. Un nom d’auteur que l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina Faso, Sem. Abdou Touré feint d’ignorer, mais que les Ivoiriens savent.
Simplice Allard