«Entreprendre en affaires». Ce thème qui réunit, depuis hier à Abidjan, la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) et les futurs entrepreneurs. Ce, en vue de résoudre l’épineux problème du chômage en Côte d’Ivoire. Organisée par le patronat, cette rencontre baptisée «Cgeci Academy» a pour objectif, selon le président du patronat, Jean Kacou Diagou, d’inculquer le virus de l’entreprenenriat à ces 5 millions de jeunes chômeurs qui ne savent à quel saint se vouer. C’est pourquoi, il a indiqué que «Entreprendre», qui est le thème principal de cette rencontre, est de pouvoir remarquer et saisir les opportunités d’affaires en s’adressant à ces milliers de chômeurs pour un véritable changement. «Face au taux considérable du chômage, l’entreprenenriat semble être l’alternative idoine. C’est une voie non négligeable à l’insertion professionnelle», a fait remarquer le patron des patrons de Côte d’Ivoire. Qui explique qu’aujourd’hui, le secteur public n’arrive plus à recruter ces jeunes diplômés. «Le secteur public qui emploie à ce jour, 1% de la population active, a déjà entamé une politique de maîtrise de l’effectif de ses fonctionnaires. Dans la même veine, les entreprises, qui n’occupent actuellement que 6% de la population active, rationnalisent de plus en plus l’utilisation de leurs ressources humaines. Elles ne pourront vraisemblablement pas absorber une part importante de la population inactive», a fait savoir Jean Kacou Diagou. Mais, pour lui, il ne s’agit pas de créer pour le faire. Il s’agit ici dit-il, d’oser, de se démarquer, de changer un ordre existant. «Entreprendre, c’est être l’auteur du changement que l’on souhaite apporter à son environnement», prévient le Directeur général du groupe Nsia/Biao. Présent à cette rencontre, Daniel Kablan Duncan, Chef du gouvernement, n’a pas manqué de saluer l’initiative, vu que l’objectif actuel de l’Etat est d’assurer l’adaptation de l’offre de formation aux besoins de l’économie et à l’évolution technologique. «Il s’agit également d’inculquer davantage aux jeunes apprenants les valeurs fondamentales qu’incarne l’entrepreneur», a indiqué le chef du gouvernement, par ailleurs ministre de l’Economie et des Finances. En développant, a-t-il poursuivi, les compétences, le sens de l’initiative, le goût de l’effort, la persévérance dans l’effort, la capacité d’entreprendre ainsi que la confiance en soi-même et dans les autres, pour réussir. Pour le locataire de la Primature, la Côte d’Ivoire devra «tirer les enseignements des succès et des échecs des fonds nationaux pour l’installation des jeunes ou le soutien aux Pme/Pmi dans les divers secteurs d’activités, comme l’agro-pastoral, le petit commerce, l’artisanat». Conscient de la tâche du gouvernement, Daniel Kablan Duncan a indiqué qu’il y a d’autres mécanismes financiers d’accompagnement qui sont en vue. Notamment dans le secteur de la micro-finance (qui doit être plus assaini) et du capital-risque. «Des appuis spécifiques comme celui de la Banque mondiale à la promotion Pme/ Pmi à hauteur de 7,5 milliards de Fcfa devront être mobilisés pour répondre aux besoins de financement», a-t-il ajouté non sans révéler que c’est seulement 4000 Pme/Pmi qui sont recensées par la Fédération ivoirienne des Pme. «Ce qui est très faible au regard du potentiel d’activités menées», déplore Daniel Kablan Duncan. Pour ce forum qui prend fin aujourd’hui, des chefs d’entreprises seront face au grand public pour expliquer leurs parcours et les nombreux mécanismes entrepris pour être à ce stade. Espérons qu’au sortie de cette rencontre, naissent de véritables chefs d’entreprises.
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré