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Politique Publié le mardi 28 mai 2013 | Nord-Sud

Justice internationale : Des chefs d’Etat de l’Ua s’insurgent contre la Cpi

© Nord-Sud Par C I bou T
Cinquantenaire de l’Union Africaine : cérémonie d`ouverture des festivités
Samedi 25 mai 2013. Addis Abeba
A l’occasion du 21ème Sommet de l’Union africaine (Ua), à Addis-Abeba, en Ethiopie, les dirigeants africains ont fustigé la Cour pénale internationale qu’ils soupçonnent de dérapage racial dans ses enquêtes. Dans le cadre de ‘’Tirs groupés’’, une nouvelle rubrique de Nord-Sud Quotidien, la rédaction prend position contre le syndicat des dirigeants africains qui veulent ériger l’impunité en mode de gouvernance.

C’est un cri de désaveux. Hier à l’occasion du Sommet de l’Union africaine (Ua), à Addis-Abeba, en Ethiopie, les dirigeants africains ont accusé la Cour pénale internationale (Cpi) de mener « une chasse raciale » en ne poursuivant que les Africains. « Lors de la création de la Cpi, l'objectif était d'éviter toute sorte d'impunité, mais désormais, le processus a dégénéré en une sorte de chasse raciale », a déclaré hier le président en exercice de l’Ua, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, après la clôture du Sommet des chefs d’Etat de l'organisation. Aussi, ont-ils demandé que le procès du président kenyan, Uhuru Kenyatta et de son vice-président, William Ruto accusés de crimes contre l'humanité soit confié à une juridiction kenyane et non plus à la Cour pénale internationale. « Les dirigeants africains vont appeler à ce que soit mis fin au processus devant la Cpi (...) les juridictions kenyanes vont devoir s'occuper de la situation », avait révélé à l’Afp hier matin le commissaire à la Paix et la sécurité de l’Ua, Ramtane Lamamra. Le procès de Uhuru Kenyatta doit commencer le 9 juillet 2013 à La Haye, siège de la Cpi, alors que celui de William Ruto qui aurait dû commencer aujourd’hui, 28 mai, a été reporté à une date ultérieure. Hier, le président soudanais, Oumar El Béchir, lui-même poursuivi par la Cpi, dénonçait une autre forme de colonisation du continent. «En Afrique, il y a cette conviction que la Cour pénale internationale est le nouveau visage de la colonisation pour terroriser les leaders africains», a-t-il soutenu, dans une interview accordée à la chaîne française, France 24.

Une insulte à l’égard des victimes, selon Bensouda
Dimanche, son homologue sud-soudanais, Salva Kiir ironisait sur le sujet. « Il semble que cette chose (la Cpi, ndlr) a été inventée pour les dirigeants africains, pour les humilier (...). Nous ne l'accepterons jamais », avait-il confié au quotidien centrafricain Le Journal de Bangui. Ils sont dix-huit personnes, tous des Africains, qui sont actuellement inculpées par la Cpi pour des crimes survenus dans huit pays d’Afrique. Pour la procureure de la Cpi, Fatou Bensouda, cette perception d’une justice contre les Africains, est une insulte aux nombreuses victimes de crimes de masses commis sur le continent. « Les leaders africains qui sont accusés pour ces crimes, se posent maintenant en victimes de la justice internationale. C’est une insulte à l’égard des véritables victimes de ces atrocités », a regretté la magistrate gambienne, dans une interview publiée le 17 mai dernier, sur le site d’information suisse, Swissinfo. «Ce sont les Etats africains qui demandent le plus l’intervention de la Cpi, par rapport aux autres régions du monde », a encore fait remarquer le successeur de Louis Moreno Ocampo.

Ténin Bè Ousmane
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