Le grand marché de Dimbokro, (marché principal de cette ville), ayant connu un incendie en juin 2006 a accentué la situation de misère au sein des populations de cette cité. On n’a pas besoin d’entrer dans les foyers pour s’en rendre compte tant le constat est clair sur le terrain. «On a rarement les produits sur le marché. Malheureusement quand on en a, il n’y a personne pour les acheter. Ce qui fait que nos marchandises restent parfois avec nous jusqu’à leur pourriture», a expliqué dame Kra Aya Marie, vendeuse de vivriers. Qui poursuit pour dire que cette situation est due à la pauvreté grandissante de la population. «Il n’y a pas de boulot à Dimbokro. Donc l’argent ne sort pas comme dans les zones où il y a des sociétés, des usines… Après la fermeture de l’Utexi, pratiquement tous les agents se sont convertis en paysans. Et donc ils ont tout ce que nous vendons sur le marché chez eux. Quand c’est comme ça, on ne sait pas qui va venir au marché pour acheter quoi que ce soit», a-t-elle fait remarquer. Elle est soutenue dans ses propos par les vendeuses de bananes du grand marché de Dimbokro. «Plus rien ne marche aujourd’hui. On peut venir le matin et retourner le soir sans qu’un client se présente à nous», ont-elles expliqué d’entrée. Avant de préciser qu’avant l’incendie du bâtiment du grand marché ça marchait bien pour elle dans la mesure où, les occupants du deuxième étage qui n’étaient autres que les tailleurs, les vendeurs de pagnes, de tissus et autres objets de mercerie constituaient sa principale clientèle. Accosté, un vendeur de pagnes et de tissus, du nom de Dja Mamadou, raconte son calvaire : «Depuis le matin, jusqu’à cette heure, (16h 52min, Ndlr) je n’ai rien vendu encore». Poursuivant, il souligne que depuis que le marché a brûlé, il va rarement à Abidjan pour se ravitailler parce qu’il lui est difficile de réunir la somme de 200.000 francs pour l’achat de ses marchandises. Il a alors trouvé un astuce : «Je préfère remettre l’argent et la liste des marchandises à acheter à quelqu’un qui est en train d’aller là-bas pour me les acheter même si je suis conscient que c’est un risque», a soutenu Dja Mamadou.
Un handicap pour les commerçants
Le bâtiment du grand marché de Dimbokro ayant brûlé, les commerçants qui occupaient les niveaux incendiés ne savent à quel saint se vouer. Jusque-là ils n’ont pas été recasés. «Nous sommes obligées de nous coincer avec nos sœurs qui, heureusement, n’ont pas été touchées par ce sinistre. Ce qui n’est pas facile», soutiennent des dames qui se retrouvent dans le rang des sinistrés du marché. Pour elle, la situation est plus difficile les mercredi et vendredi : «Pour que nous puissions vendre nos marchandises, comme nos sœurs des villages qui arrivent avec leurs produits, ces deux jours de marché, nous sommes obligées de lutter pour avoir un espace de la chaussée», ont-elles affirmé. Cette situation n’est pas du tout faite pour arranger qui que ce soit. La chaussée étant occupée, clients, automobilistes, motocycles se disputent le plus petit espace qui reste pour la circulation. Toute chose d’ailleurs qui engendre chaque fois de petits accidents de circulation.
Un marché des plus chers du pays.
Depuis quelque temps, nous vivons une flambée des prix sur nos marchés. Cet état de fait n’est pas propre à la ville de Dimbokro. Au centre de cette flambée des prix qui font contre-pied aux décisions du gouvernement, le racket. Selon des commerçants rencontrés au marché de Dimbokro, le racket continue d’exister même s’il est peu perceptible. Des bouchers aux vendeuses de bananes en passant par les vendeuses de poissons, d’oignons et autres, c’est le même langage. «Lorsqu’on va chercher un camion de 5 tonnes pour nous approvisionner en banane, on le loue à pratiquement 600.000 francs. En plus, en cours de route, nous sommes obligées de payer entre 20.000 et 25.000 francs de frais sur la route. Bien sûr, cette somme est largement en dessous des 50.000 francs que nous payions avant. Cela ne nous arrange pas.
C’est ce qui fait que nous sommes obligées de placer nos marchandises en petits tas pour pouvoir nous rattraper», dénoncent les vendeuses de bananes. Comme elles, les bouchers n’ont pas caché leur amertume face à cette situation illégale. «La population a envie de se nourrir, de bien manger. Mais, nous sommes obligés de vendre un peu cher la viande parce que nous payons cher avec les propriétaires de bœufs. Eux aussi prétextant qu’ils paient trop de frais à chaque barrage, ils sont obligés de nous revendre un peu plus cher les bêtes», ont révélé les bouchers du marché de Dimbokro. Les populations attendent impatiemment la reconstruction de leur marché pour leur permettre d’accroître leurs chiffres d’affaires et leurs bénéfices.
TANO KOFFI HENRI
Un handicap pour les commerçants
Le bâtiment du grand marché de Dimbokro ayant brûlé, les commerçants qui occupaient les niveaux incendiés ne savent à quel saint se vouer. Jusque-là ils n’ont pas été recasés. «Nous sommes obligées de nous coincer avec nos sœurs qui, heureusement, n’ont pas été touchées par ce sinistre. Ce qui n’est pas facile», soutiennent des dames qui se retrouvent dans le rang des sinistrés du marché. Pour elle, la situation est plus difficile les mercredi et vendredi : «Pour que nous puissions vendre nos marchandises, comme nos sœurs des villages qui arrivent avec leurs produits, ces deux jours de marché, nous sommes obligées de lutter pour avoir un espace de la chaussée», ont-elles affirmé. Cette situation n’est pas du tout faite pour arranger qui que ce soit. La chaussée étant occupée, clients, automobilistes, motocycles se disputent le plus petit espace qui reste pour la circulation. Toute chose d’ailleurs qui engendre chaque fois de petits accidents de circulation.
Un marché des plus chers du pays.
Depuis quelque temps, nous vivons une flambée des prix sur nos marchés. Cet état de fait n’est pas propre à la ville de Dimbokro. Au centre de cette flambée des prix qui font contre-pied aux décisions du gouvernement, le racket. Selon des commerçants rencontrés au marché de Dimbokro, le racket continue d’exister même s’il est peu perceptible. Des bouchers aux vendeuses de bananes en passant par les vendeuses de poissons, d’oignons et autres, c’est le même langage. «Lorsqu’on va chercher un camion de 5 tonnes pour nous approvisionner en banane, on le loue à pratiquement 600.000 francs. En plus, en cours de route, nous sommes obligées de payer entre 20.000 et 25.000 francs de frais sur la route. Bien sûr, cette somme est largement en dessous des 50.000 francs que nous payions avant. Cela ne nous arrange pas.
C’est ce qui fait que nous sommes obligées de placer nos marchandises en petits tas pour pouvoir nous rattraper», dénoncent les vendeuses de bananes. Comme elles, les bouchers n’ont pas caché leur amertume face à cette situation illégale. «La population a envie de se nourrir, de bien manger. Mais, nous sommes obligés de vendre un peu cher la viande parce que nous payons cher avec les propriétaires de bœufs. Eux aussi prétextant qu’ils paient trop de frais à chaque barrage, ils sont obligés de nous revendre un peu plus cher les bêtes», ont révélé les bouchers du marché de Dimbokro. Les populations attendent impatiemment la reconstruction de leur marché pour leur permettre d’accroître leurs chiffres d’affaires et leurs bénéfices.
TANO KOFFI HENRI