Toute la Côte d’Ivoire le sait. Le préfet de police d’Aboisso a interdit le samedi dernier un meeting de la Jfpi prévu à la place Elleingan Etché. Mais pourquoi le préfet de Police a-t-il pris cette décision moyenâgeuse ? Qui l’a aiguillé ? Se demandaient certains militants du parti à la rose. De bonnes sources, une querelle intestine au sein du Front populaire ivoirien à Aboisso a servi de terreau à l’acte de l’administration policière locale. En effet, une responsable du Fpi dans la région d’Aboisso qui pense que ses intérêts sont menacés par la montée en puissance du jeune Kpélé Serge, dit Kpélé Mandela, a jugé utile de porter le glaive dans le sein de la mère patrie, pour ainsi dire. «C’est une camarade de parti qui pense qu’il suffit de s’affubler de son titre pour être grand, qui a dit au préfet de police que cette manifestation, si elle est autorisée va troubler l’ordre public parce que ceux qui l’organisent ne jouissent d’aucune légitimité. Dès lors, les autorités policières qui nourrissent pour la Jfpi une haine à couper à la tronçonneuse n’ont pas manqué de sauter sur cette occasion en or», nous ont expliqué des militants écœurés. Et un autre groupe de s’étonner : «notre sœur mène un faux combat. Elle évoque une question qui n’est pas à l’ordre du jour. A l’heure où nous sommes, ceux dont le Fpi a besoin, ce ne sont pas les titrés, mais plutôt ceux qui occupent le terrain politique et qui n’attendent pas que le pain soit bien cuit pour s’inviter avec leur titre à la table d’honneur, sous prétexte que les temps sont difficiles.» Est-ce cette action à courant de la dynamique de réveil des consciences lancée par la Jfpi qui a provoqué le courroux de Koua Justin pendant la rencontre qu’il a eue avec ses «camarades» d’Aboisso sous une bâche ? En tout cas, selon le numéro 1 de la Jfpi, «le camarade Kpélé, organisateur de cette rencontre avait pris toutes les dispositions administratives, sécuritaires et politiques, pour qu’elle ait lieu. Mais je crois qu’il y a des gens qui ne sont pas sûrs d’eux. Ils pensent que Kpélé veut prendre leur place. Or Kpélé ne demande qu’à travailler, qu’à faire revivre le Fpi ici à Aboisso. C’est pourquoi je voudrais dire à ces camarades de se rassurer. Ils sont ce qu’ils sont même si en réalité ils ne font pas ce qu’ils sont. Kpélé est ce qu’il est. Il a été directeur de campagne de Gbagbo au niveau de la jeunesse. Il a fait la campagne comme il se doit et Gbagbo a gagné à Aboisso.» Pour Koua Justin, «dans un combat politique, on ne ruse pas. On ne prend pas un titre comme passeport pour se promener, mais on prend le titre pour travailler.» Il a estimé que comme «le titre ne travaille pas, toi qui n’a pas de titre, travaille, et le titre viendra à toi. Si tu as compris ça, ne rentre dans aucun conflit de leadership avec qui que ce soit. Le terrain fera de toi le leader d’Aboisso», a-t-il encouragé le «camarade» Kpélé Mandela. Qui pour rassurer le Secrétaire national de la Jfpi a dit que «c’est le chien qui ne veut pas aller au champ qui accuse la rosée.»
Barthélemy Téhin
Barthélemy Téhin