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Politique Publié le jeudi 6 juin 2013 | Boigny Express

Promesses électorales : L’attente commence à être longue

La campagne électorale 2010 a été longue et riche en promesses. Après la victoire du candidat Alassane Ouattara, nous avons été nombreux à espérer des lendemains meilleurs, surtout qu’il s’agit d’un homme qui tient parole. Il dit et il le fait. Aujourd’hui, deux ans après, d’importantes promesses restent à concrétiser.

Il ya déjà deux ans que la crise post-électorale a pris fin et qu’une vie normale et des activités politiques tout aussi normales se déroulent sans problème majeur. Sans doute, ici et là des attaques de quelques nostalgiques de l’ancien régime nous font prendre conscience que l’heure de la paix totale et définitive n’a pas encore sonné. Toutefois, ces attaques qui ressemblent d’avantage à des barouds d’honneur qu’à des actions d’envergure planifiées et méticuleusement préparées n’empêchent pas la population de vaquer à ses occupations. Nous nous souvenons alors que pendant la campagne électorale pour l’élection présidentielle et surtout lors du débat télévisé entre les deux tours, le candidat OUATTARA avait promis que s’il était élu, des commissions seraient nommées pour :

- Faire la lumière sur le coup d’Etat du 24 décembre 1999, prélude à la descente de notre pays dans les abîmes et en enfer, et en identifier les responsables

- Déterminer les responsables de la rébellion du 19 septembre 2002 qui aboutira à la partition du pays avec, selon l’ancien président Laurent GBAGBO, une Côte-d’Ivoire utile et naturellement une autre qui ne l’était pas. Tous le monde a encore en mémoire les atrocités, crimes et tueries sans nombre perpétrés par ces rebelles dont on veut nous faire croire qu’ils ont pris les armes pour réclamer leur carte d’identité et leur nationalité alors que leur réflexe premier, lorsqu’ils occupaient une localité, c’était de détruire systématiquement et méthodiquement les registres d’état civil où figuraient pourtant la plupart de leurs (?) compatriotes ! L’acte le plus ignoble commis par ces pseudos libérateurs ( ?) d’un autre âge et d’une autre époque, a été le massacre gratuit de neuf femmes, dont le crime impardonnable était d’être des adeptes et des danseuses de l’Adjanou ! Est-il nécessaire de revenir sur les massacres des corps habillés qui se trouvaient sur le chemin de ces héros (?) particuliers de même que sur les tueries en masse perpétrées à Bouaké, notamment dans les quartiers Ahougnanssou, Broukro et N’gattakro ?
- Eclairer les Ivoiriens et l’ensemble de la communauté Internationale sur les circonstances de la mort ou plutôt l’assassinat du général GUEI et identifier les auteurs de cet acte ignoble. Or, comme mentionné plus haut, voilà deux ans que la paix est revenue et personne ne parle plus de commission d’enquête au sujet de ces trois évènements qui sont pourtant des faits majeurs de l’histoire de notre pays même s’il s’agit d’actes tragiques et sinistres.

Pourquoi ce silence assourdissant alors que chacun espérait qu’enfin, on allait abandonner les conjectures et s’appuyer sur les faits réels et vrais établis par les commissions d’enquête ! Est-ce un oubli de la part de l’ancien candidat devenu président de la République ? Est-ce une volonté délibérée d’occulter ces dossiers et de les classer, faisant passer ces douloureux évènements par pertes et profits ? S’il s’agit d’un oubli, je me permets de venir très respectueusement rappeler au chef de l’Etat sa promesse et lui dire combien la mise sur pied de ces commissions, dans la mesure où elles seront libres et autonomes, nous ferait du bien.

Depuis le 24 décembre 1999 jusqu’à ce jour, nous nous perdons tous en conjectures condamnant et acquittant tour à tour telle où telle personnalité selon qu’elle a le nez trop long comme Cléopâtre ou qu’elle a l’art de la parole pour savoir devenir ange avec des propos lénifiants donnés pour vérité vraie ! Beaucoup d’Ivoiriens, si ce n’est l’ensemble des Ivoiriens, et même des non Ivoiriens, aimeraient bien savoir comment la Côte-d’Ivoire citée comme modèle et référence a pu basculer du jour au lendemain dans le chaos alors que tout semblait lui réussir. Il faut donc que ceux qui ont ainsi poignardé notre pays dans le dos pour que tous les aventuriers en fassent leur curée soient connus et qu’ils répondent de leurs actes pour que d’autres apprentis sorciers ne s’essaient pas au même exercice pour nous produire les mêmes drames. La Côte-d’Ivoire avait, sur nombre de pays africains, une avance de 20 à 25 ans. C’est fort de cela que le président BEDIE pouvait se permettre de promettre l’industrialisation de notre pays en l’espace d’une génération. Aujourd’hui, parce que certains de ses enfants ont voulu coûte que coûte le pouvoir par tous les moyens, la même Côte-d’Ivoire a reculé d’au moins trente ans et cherche désespérément à rattraper ceux devant qui elle était ! A cause de ces actions cyniques et imbéciles, le métro aérien et/ou le tramway à Abidjan sont devenus des rêves dont on se demande s’ils deviendront réalité de si tôt. Les routes de traverse qui devaient faire de notre pays un véritable damier en matière de voies de communication ont été rangées dans les tiroirs alors que certains ouvrages avaient déjà été construits avant le coup d’Etat du 24 décembre 1999.

Qui ne se souvient des 12 chantiers de l’éléphant d’Afrique qui allait permettre à notre pachyderme d’en découdre avec les dragons d’Asie !

Je me rappelle tout cela pour dire à quel point les auteurs de ces actes ont fait du tort à notre pays. Et quand bien même le fait de les connaître ne nous projettera pas au 22ème siècle, connaître ces criminels nous soulagerait quelque peu. Alors monsieur le président de la République, je souhaiterais qu’il vous plaise de bien vouloir honorer votre promesse et votre engagement de candidat pour que nous soyons convaincus que quand vous promettez, vous réalisez et quand vous le dites, vous le faites. Vous nous avez donné votre parole qui ne doit pas être une simple et banale promesse électorale qui resterait sans suite. Je demeure convaincu que l’importance et la multiplicité des tâches qui vous incombent vous ont involontairement amené à mettre au second plan la constitution de ces commissions.

Permettez-moi de vous demander de trouver une journée pour régler ce problème. Vous savez vous-même que la parole donnée est sacrée, surtout en Afrique où nous n’avions pas l’écriture. Alors s’il vous plaît, ne désacralisez pas la parole donnée. Je vous cite à cet effet une déclaration du président Félix HOUPHOUET-BOIGNY faite le 05 mai 1976 à l’occasion d’une visite officielle en France : « Si je me penche sur mon passé, une des satisfactions de mon existence aura été de n’avoir jamais manqué à la parole donnée. »

Maximus Léo
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